Le monde du travail confronté à une bataille décisive
Si M. Macron parvient à imposer ses réformes, le monde du travail aura essuyé une défaite historique qui plongera notre peuple dans une spirale régressive mortifère.
Quand on considère l’ampleur des mesures contenues dans les réformes engagées par le gouvernement d’Edouard Philippe, c’est bien d’une contre-révolution conservatrice qu’il s’agit.
Le code du travail, toutes les branches de la Sécurité sociale dans leur mode de financement, leur fonctionnement, leur contenu, le statut de la fonction publique et les régimes spéciaux, les services et les entreprises publics, les collectivités locales notamment les communes et les départements, la totalité de l’appareil productif … tout doit être passé à la moulinette de la mondialisation capitaliste.
A l’issue de ce processus la France sociale aura totalement changé de visage. Tout ce qui avait permis à notre peuple de traverser les soubresauts du système capitaliste en limitant les dégâts, tout cela aura été balayé pour nous rapprocher d’un système à l’américaine.
Pour les communistes la défaite sera d’autant plus amère que c’est tout le socle social et les prémices révolutionnaires construits à la Libération par leurs ministres, leurs militants et ceux de la CGT qui auront été balayés.
Autant dire que le combat qui est engagé revêt une importance décisive. Comment le mener ?
Il convient d’abord de faire mesurer à notre peuple l’ampleur de ce qui est en jeu. La bataille idéologique du gouvernement ne manquera de s’appuyer sur les dégâts causés par la politique des gouvernements précédents pour justifier ses mesures rétrogrades.
Il pourra compter pour cela sur les forces conservatrices et l’appui de forces réformistes de notre pays.
Ainsi en est-il du financement de la Sécu par la CSG et de la suppression des cotisations sociales, de la mise en place de la retraite à points et de la suppression des régimes spéciaux, du paiement des fonctionnaires à la prime et de la liquidation du statut de la fonction publique, de la privatisation de ce qu’il reste des services publics, du bradage de notre appareil productif au prétexte de constituer des géants européens, de la suppression des communes et des départements pour réduire le mille feuilles administratif qu’ils ont eux-mêmes constitué.
La question du rassemblement y sera décisive. La conscience de la nature de l’affrontement qui se mène sera cruciale. Il ne s’agit ni de bonne ou mauvaise gestion, pas plus d’une question de compétences ou de « tous pourris ou pas » mais bien d’un combat de classe entre une classe qui détient tous les pouvoirs et décide de tout contre la plus grosse partie de notre peuple, notamment du salariat. C’est avant tout lui qu’il s’agit d’unifier sur ses intérêts de classe.
On ne gagnera pas, non plus, sur le terrain de la seule préservation des acquis. C’est sur leurs dégradations dont leur politique est pourtant responsable, qu’ils justifieront leurs réformes.
A la contre révolution conservatrice doit répondre une révolution communiste en acte.
Au dépérissement programmé de la Sécu doit répondre un régime unifié de Sécu à 100% pour tous, payé sur cotisations sociales, gérée par les travailleurs.
A l’offensive contre le code du travail, aux attaques contre les statuts, il faut imposer un statut unique du travailleur assurant à tous dès la majorité un salaire à la qualification tout au long de la vie, quelles qu’en soient les circonstances.
A la liquidation des services publics et au bradage de notre appareil productif, il faut opposer la suppression de la propriété lucrative et la maitrise par les travailleurs de leurs moyens de production, des richesses et du travail qui la produit.
Il faut répliquer à l’explosion des marchés financiers par la suppression des actionnaires et de la Bourse et par le financement de l’investissement pris directement sur les richesses produites par des cotisations sociales…
Profitons de la journée de mobilisation du 16 novembre pour donner à notre offensive un contenu révolutionnaire à la hauteur de la contre révolution conservatrice de nos adversaires.
Christian Harquel