L’école et la lutte contre loi Travail
La réussite ou l’échec scolaire fait l’objet de nombreuses publications, colloques, débats. Dernièrement La ministre de l’éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem avait convié plus de 200 personnes dont les anciens ministres Vincent Peillon, Benoît Hamon à plancher sur la refondation de l’école.
L’échec ou la réussite scolaire est-ce une affaire de motivation ou capacités personnelles, de techniques et de contenus d’enseignement, de moyens accordés à l’école ? Quand les trois font défauts c’est mal barré. Quand les trois sont présents ça va effectivement mieux. Pas besoin de colloque pour arriver à cette conclusion.
Eviter de poser les questions scolaires en termes de classe, c’est inévitablement s’enferrer dans des explications techniques sans fin.
Dans une société de classe évidemment les enfants des classes dirigeantes réussissent mieux que ceux des classes populaires. Vouloir une école de la réussite pour tous sans toucher aux rapports de classe c’est chercher à remplir un puits sans fond.
En finir avec le marché du travail, assurer à tous quelles que soient les circonstances un salaire payé à la qualification, donner aux travailleurs la propriété d’usage de leurs moyens de production influeraient plus sûrement sur les conditions de réussite scolaire des enfants des couches populaires que n’importe quelle réforme de l’éducation fut-elle la plus progressiste.
Imaginons une école libérée du fardeau de l’adaptabilité au marché de l’emploi où ce ne serait pas la peur du chômage ou de la précarité qui motiverait l’investissement scolaire des couches populaires mais le plaisir d’apprendre et le pouvoir sur sa vie que donne la connaissance. Imaginons une école où les enfants de travailleurs seraient préparés à assumer leur rôle dirigeant par des enseignants convaincus que oui, c’est possible.
C’est aussi ce qui se joue dans l’affrontement sur les questions du travail. Pour cela aussi les enseignants y ont toute leur place.