Ce sont nos enfants
Il est difficile d’argumenter face à l’émotion et à la juste rage provoquées par les derniers attentats. Le fait que les auteurs des attentats soient tous issus de l’immigration et se réclament de l’Islam suscitent des réactions xénophobes et racistes d’une telle violence que les propositions du FN, surtout dans la version présidentiable, pourraient apparaître comme modérés. Le débat tourne uniquement sur l’ampleur du dispositif sécuritaire.
On ne peut pas leur abandonner le terrain.
Les mesures de protections sont nécessaires. Il faut assurer la sécurité de la population, pas au prix de la liberté de notre peuple. Mais ça ne suffira pas.
Seize de ces vingt-deux terroristes sont français. La société française va-t-elle être capable d’admettre que ces seize monstres sont ses enfants ou va-t-elle les renvoyer à leurs origines familiales.
De même que la France se félicite des exploits de ses sportifs sans distinction aucune et chante la Marseillaise à l’unisson, elle doit assumer ses responsabilités envers tous les siens, dans le malheur et le tragique.
Il faut le dire : ces monstres sont les nôtres et nous devons nous interroger sur ce qui les a produits. ? Certes, il ne s’agit pas de dédouaner Daech de son sale rôle. S’il n’existait pas ces jeunes ne seraient pas devenus des terroristes.
Mais qui ne voit que derrière ces cas extrêmes pointent des milliers de jeunes en rupture avec ce qu’est devenue la société française sous le joug du capitalisme mondialisé, qui n’a plus rien à faire d’eux.
Au déclassement des pères, citoyens de seconde zone, à la pauvreté, au chômage de masse, à l’absence d’avenir, au ghetto s’ajoutent le sentiment de ne compter pour rien. Situation explosive dont le poison terroriste n’est que la mèche. Il n’est que temps de prendre la gravité de la situation.
Ne nous faisons pas d’illusion sur la volonté du système capitaliste et de ses dirigeants d’y remédier : la moitié de l’Humanité vit dans le dénuement le plus complet, dans l’indifférence générale quand 1% possède autant que tout le reste.
On ne sortira pas de cette situation par une régression de notre société mais au contraire par un bond en avant. Dans les années 30, c’est par le Front populaire que la classe ouvrière a écarté le fascisme.
Aujourd’hui, c’est par un sursaut populaire des classes laborieuses, des plus déshérités aux couches moyennes pour en finir avec un système capitaliste parasitaire et irresponsable que nous extirperons le poison terroriste.