1 : Un environnement de proximité plus sain
Marseille est située dans un cadre naturel exceptionnel. Elle est adossée à un chapelet de collines et de montagnes, qui plongent dans la mer et qui dévoilent une rade grande ouverte sur le large. Malheureusement Marseille est une ville qui subit des pollutions multiples. La célèbre fracture entre le nord et le sud est aussi écologique. Dans le nord les décharges sauvages pullulent, les ordures jonchent souvent les rues, les canettes vides abondent sur les rebords des routes, et les voitures calcinées encombrent parkings et impasses. L’air est pollué par les autoroutes et les voies rapides, auquel il faut aussi malheureusement ajouter les rejets des bateaux de croisières.
2 : Poursuivre le chantier de la rénovation des lieux de vie
Les tours décrépissaient, les logements étaient devenus insalubres, et les bidonvilles une réalité persistante. Les États généraux du logement de novembre 2022 qui ont pour la première fois réunis : État, Ville et Métropole ont permis de tracer des perspectives. Ajoutons ; et il est important de le signaler ; qu’enfin citoyens et associations ont été associés à la réflexion générale lors de ces deux journées consacrées au logement ! Désormais le chantier est bel et bien lancé.
3 : Continuer à tracer une nouvelle voie pour les transports
Le développement des transports en commun était une antienne à laquelle plus personne n’avait fini par croire, il aura fallu toute la volonté du maire et de la majorité municipale pour aller chercher le Président lui-même, afin de voir le tramway se frayer enfin un chemin vers le nord de la ville. Désormais, c’est au métro qu’il faudrait tracer une voie, les habitants l’attendent, l’Histoire le réclame.
4 : Des médecins, des infirmièr.e.s et des ambulancier.e.s
Aujourd'hui la question des déserts médicaux n’est plus seulement liée à la problématique de la ruralité, les difficultés d’accès aux soins sont aussi une réalité urbaine. Le succès de la maison médicale de la Castellane, après celui de la maison régionale de la santé de Malpassé, montre bien que les quartiers nord manquent de médecins, de généralistes, de spécialistes, et de personnels paramédicales. Vivre dans une cité du nord de la ville mal desservie par les transports en commun peut transformer le parcours de soin en parcours du combattant. Il faudra donc se battre pour faire vivre la santé.
5 : Plus d’emplois et plus d’insertion professionnelle
Le chômage dans les quartiers nord est un poison qui vient polluer l’ensemble du corps social. Le chômage y est élevé puisqu’il se situe entre 17 et 19%. Pourtant, c’est bien dans les quartiers nord que réside une partie de l’avenir économique de Marseille, reliés au bassin économique de l’étang de Berre par deux autoroutes, adossés au port autonome, les quartiers nord peuvent devenir un immense réservoir de talents pour les entreprises. À conditions bien sûr de développer l’offre de formation et l’insertion professionnelle, notamment autour des industries du futur comme le numérique, la transition écologique, les énergies renouvelables et la robotique industrielle.
6 : De l’économie sociale et solidaire
L’extraordinaire aventure de l’Après M à fait une fois de plus parler de Marseille au-delà de ses frontières, permettant de donner raison à la devise de la ville : Marseille rayonne par ses hauts faits. La lutte de salariés contre la franchise d’une multinationale, pour conserver leur outil de travail et le transformer en plateforme de solidarité, puis en un restaurant d’insertion au cœur des quartiers nord, a permis de démontrer que l’économie sociale et solidaire loin d’être un slogan, peut devenir une réalité concrète à condition d’être accompagnée comme ce fut le cas pour l’Après M par la Mairie. Il faut donc travailler à plus d’entreprises sociales et solidaires (mécanique, numériques, distributions, alimentaires etc ) et le champ des possibles est largement ouvert pour tous les volontaires .
7 : Soutenir les petits commerces
Certains n’y voient qu’une économie de la survie, mais ce n’est pas voir l’immense richesse humaine et entrepreneuriale que constituent tous les petits commerces qui fleurissent dans les quartiers nord : snack, alimentation générale, pizzeria, petite boulangerie, sont autant de lieux de formation, d’insertion qui permettent à des milliers de familles de vivre d’une petite entreprise parfois prospère, alors autant les accompagner, les soutenir et les développer. Dans le nord que ce soit Avenue du Merlan ou à Saint Antoine, on peut désormais manger turc, japonais, chinois, et comorien, au milieu des restaurants proposant les classiques burgers américains, alors pourquoi pas un festival des cuisines du monde ?
8 : Plus de distributeurs automatiques
Phénomène pénalisant, de nos jours les banques ferment les unes après les autres et avec elles disparaissent les distributeurs automatiques. Beaucoup ont accueilli positivement l’arrivée des banques en ligne et des applications bancaires mais c’était sans compter avec le manque de familiarité avec le numérique qui frappe malheureusement nombre d’habitants des quartiers nord, et notamment nos anciens. Désormais, il faut parfois prendre sa voiture ou les transports en commun pour pouvoir retirer 20€ dans un distributeur automatique.
9 : Et moins d’armes automatiques
2022 a été une année noire pour les règlements de compte à Marseille. Ce phénomène loin d’être nouveau colle trop à la peau de la ville. Il n’y a pas de fatalité. Marseille va bientôt voir ses effectifs de Police qu’ils soient municipaux ou nationaux renforcés. Fortement réclamé par la ville, le lancement puis la mise en fonction d’un nouveau commissariat de proximité dans le 14e sera peut-être le début de la fin de l’impunité pour nombres de délinquants.
10 : Eradiquer les nuisibles
Ils sont partout, ils grouillent et se multiplient dans les domiciles de nos habitants, Ils, ce sont les punaises de lits, les rongeurs et autres nuisibles. C’est un véritable fléau. L’infestation d’un logement par les punaises de lits peut être une catastrophe économique pour un ménage à faible revenu. Furets pour les rats, vapeur pour les punaises les solutions existent et elles commencent à être mise en œuvre, soyons acteurs de leur généralisation.
11 : Des services publics renforcés
C’est un problème français, les services publics disparaissent, et la tendance ne semble pas s’inverser. Cette défaillance accentue les difficultés dans nos quartiers où beaucoup de choses restent à refonder. La maison de service des Oliviers est un exemple de solution fonctionnelle qui permet aux habitants de trouver sur un même lieu nombres de prestations essentielles à la vie de tous les jours. La multiplication des maisons de service peut être une réponse concrète en attendant que l’État réinvestisse fortement dans les services publics.
12 : Une vie culturelle redynamisée
La culture est le cœur battant d’une ville que ce soit par le cinéma, les Bibliothèques, ou le théâtre ! Bientôt une cité du cinéma prendra place dans le 15e il faut s’en réjouir, d’autant que nous avons déjà la chance de disposer d’une scène de théâtre nationale au Merlan. L’association Action Bomayé et son festival Happy End fait désormais revivre la culture cinématographique dans les quartiers nord, portons le vœu que ce festival puisse mettre sous le feu des projecteurs toute la richesse humaine des quartiers nord.
13 : Et davantage de musiques
Les quartiers nord sont un vivier incroyable de talents, musiciens, chanteurs, rappeurs, ils sont nombreux à venir de cette partie de la ville. La France, voire le monde entier, les connaissent et parfois nous les envient. Si nous sommes fiers d’avoir les Studio d’IAM à château Gombert, c’est malheureusement l’arbre qui cache la forêt, car apprendre à faire du piano, ou du solfège dans cette partie de la ville n’est pas évident. Marseille à la chance de posséder un conservatoire national à rayonnement régional, bientôt une antenne de ce conservatoire dans les quartiers nord ?
14 : Le lancement d’un musée de l’immigration ouvrière
Marseille est à juste titre fière de son Mucem situé à l’entrée du Vieux Port, il prend place là où notre ville entra dans l’Histoire lorsque le bateau de Protis pénétra la calanque du Lacydon. Bien plus tard et plus loin vers le nord, d’autres Protis anonymes venus du monde entier bâtirent la ville à leur tour pour la faire entrer dans l’ère moderne. Ils et elles se sont les ouvriers issus de l’immigration qui travaillèrent dans les tuileries, les savonneries, les câbleries et toutes les usines qui pendant longtemps firent de Marseille une ville ouvrière, ce passé industriel marque encore physiquement la ville, pourtant ils restent méconnus pour nombre de marseillais et notamment dans les quartiers, là où étaient les industries. Un musée de l’immigration ouvrière permettrait de mieux faire connaitre cette histoire.
15 : Dans le sport toujours plus de pluralité des disciplines sportives.
Dans les quartiers nord comme dans le reste de la ville nous adorons le sport, pourtant nous revenons de loin. Durant des années cette partie de Marseille a été caractérisée par un sous-investissement massif et des fermetures d’espaces sportifs et notamment de piscines. Il aura fallu depuis 2020 beaucoup de volonté pour inverser la tendance. Dans le nord ; le foot sport roi à Marseille ; partage déjà l’espace avec le Rugby, le football américain, ou les arts martiaux, cette pluralité de discipline doit encore davantage s’accentuer : escrime, athlétisme, Gymnastique et escalade sont autant de discipline qui peuvent demain voir émerger de nouveaux Zidane.
16 : Des quartiers nord plus verts
Le climat se dérègle, les épisodes de chaleurs sont de plus en plus longs et de plus en plus intenses, face à ce phénomène mondial, il est possible de prendre des mesures locales, multiplier les espaces verts et les petites forets urbaines en sont quelques-unes. En plus de leurs utilités pour piéger le CO2, les espaces verts permettent aux habitants de se détendre, de passer du temps entre amis ou en famille, bref de vivre. Désormais la ville est repensée avec de la verdure et dans les quartiers nord également béton et goudron devront reculer pour faire places aux arbres, aux fleurs. Dans les quartiers, tous les délaissés pourraient devenir de jolis jardins partagés à l’image de ce que fait l’association « terre d’entraide et de partage » à la cité SNCF.
17 : Avec d’avantage d’accès à la grande bleue
Elle est belle, elle est bleue, on la voie depuis la Bricarde, depuis le Plan d’Aou, où depuis Tour Sainte, elle c’est la méditerranée, cette mer qui fait partie de notre identité, cette mer qui nous relie aussi aux autres pays d’où viennent nombres et nombres de Marseillais. Si proche, mais pourtant aussi si lointaine, la grande bleue reste peu accessible depuis les quartiers. Le port de l’Estaque permet de l’entrevoir et la plage de Corbière qui sera réaménagée selon les vœux de la mairie, sont deux points d’accès essentiels, peut-on en imaginer d’autres ? existent-ils d’autres possibilités, sûrement, la digue du large pourrait peut-être un jour devenir une grande promenade reliant par la mer le nord et le centre.
18 : Moins d’incivilités
Les incivilités peuvent prendre plusieurs formes : ne pas laisser un piéton traverser, faire du tapage nocturne, jeter ses déchets par la fenêtres de sa voiture, les petites incivilités sont de partout et elles sont insupportables pour tous. Si 90% des habitants des quartiers nord font au quotidien preuve d’un civisme exemplaire, comme toujours une minorité agissante décide de se soustraire aux règles des vies communes, alors c’est peut-être un vœu pieux mais il convient néanmoins de le formuler et pourquoi pas d’imaginer un engagement des associations de quartiers, de parents d’élèves, des CIQ pour organiser en 2023 un mois de sensibilisation à la lutte contre les incivilités.
19 : Et pourquoi pas une grande école ?
J’ai déjà eu l’occasion de m’en ouvrir, mon absence de culture classique, ma non connaissance de l’existence durant ma jeunesse d’écoles comme Sciences Po à beaucoup influencé ma trajectoire personnelle. Malheureusement, il est aisé de constater que cette méconnaissance des lieux de formations, des possibilités d’émancipations intellectuelle reste un frein énorme à la mise en place d’un parcours de formation cohérent pour les jeunes des quartiers nord. Ceux qui veulent participer à la vie de la cité ne se forment pas ou peu, quand parfois ils ne dévient pas complètement car pris en charge par des imposteurs. Marseille mérite une grande école de formation politique, économique et sociale pour ses enfants les moins favorisés, alors pourquoi pas un Science Po des quartiers Nord qui pourrait prendre place sur le campus de Saint Jérôme.
20 : De la dignité pour tous : croyants, non croyants et laïcs
La France est un pays laïc et c’est une chance pour ceux et celle qui sont croyants. Pour autant, la République et la laïcité ne gagnent pas à voir les croyants prier dans des caves ou dans des lieux soumis aux intempéries. Dans les quartiers nord des lieux de cultes décents notamment pour les musulmans commencent à voir le jour, en s’insérant petit à petit dans le paysage ils prennent enfin place dans la cité et permettent aux fidèles de se sentir respectés dans leur dignité. Demain peut-être que des opérations portes ouvertes généralisées pourraient permettre à tout un chacun de mieux connaitre les cultes des uns et des autres, loin des a priori ou des images de certaines chaines d’opinion. Marseille Espérance avait permis d’apporter une première pierre à l’édifice du dialogue interreligieux, continuons à bâtir cet esprit de paix.
21 : Renforcer les liens entre les communautés
Marseille est une ville monde et c’est une de ses fiertés. Culture provençale, corse, italienne, arménienne, juive, berbère, comorienne, kurde, et roms s’y croisent, interagissent, et parfois se mélangent dans une joyeuse effervescence de langues, de couleurs et de traditions. Cette diversité qui est une immense chance peut être encore davantage valorisée. Noël, l’aïd, Kippour, nouvel an berbère, nouvel an kurde sont autant d’occasion de faire vivre le lien interculturel, le partage, souhaitons que demain d’autres fêtes puissent être célébrées, et que d’autres occasions soient imaginées pour faire vivre encore davantage cette incroyable richesse.
22 : Des activités pour nos ainés
Ils sont notre mémoire collective, ils sont une part de l’Histoire de la ville, ils ont contribué à la bâtir. Je rêve d’une société qui encourage les relations intergénérationnelles. Certains de nos ainés ont des difficultés avec la langue française et certains de nos jeunes sont heureusement bilingues, ensemble ils pourraient demain participer à des activités de bien êtres, des activités culturelles et même des activités physiques.
23 : Des jeunes qui s’impliquent dans la vie politique
Pour 2023, mon vœu le plus ardent pour les quartiers nord reste que les jeunes s’impliquent dans la vie politique. Marseille a mis en place un Conseil Municipal des jeunes, fantastique idée, pourquoi pas une déclinaison de ce conseil par mairies de secteur ? Pourquoi pas un programme de mentorat entre élu.e.s d’arrondissements et collégiens ? Il faut que ces jeunes soient les voix de leurs quartiers, de leurs noyaux villageois, qu’ils soient les grands témoins de leurs difficultés, de leurs souhaits, et de leurs rêves, qu’ils soient prêts demain à devenir cette relève qui tarde à apparaitre.
Que les jeunes viennent et qu’ils et elles prennent leur place.