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Billet de blog 18 juin 2021

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Face au RN, la flamme de la résistance des quartiers ne doit pas s’éteindre.

En voguant sur ce fascisme d’atmosphère qui de CNEWS à Valeurs actuelles a depuis longtemps envahi notre espace médiatique et politique l’extrême droite, a construit brique après brique les conditions de ses futurs succès électoraux. Plus que les autres nous qui vivons dans les quartiers populaires nous serons les victimes de ce nouvel ordre.

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Après avoir gagné la bataille des idées, l’extrême droite est en en passe de gagner notre région ! En voguant sur ce fascisme d’atmosphère qui de CNEWS à Valeurs actuelles a depuis longtemps envahi notre espace médiatique et politique l’extrême droite, a construit brique après brique les conditions de ses futurs succès électoraux.  Plus que les autres, nous qui vivons dans les quartiers populaires ou qui en sommes issues, nous serons les premières victimes de ce nouvel ordre, qui se mettra en place au siège de la région, en profitant de notre légitime désaffection pour les urnes.

Oui nous nous sentons incompris, et oui souvent ceux qui nous gouvernent, ne connaissent pas les difficultés sociales que nous traversons ou que nous avons traversé. Pas plus d’ailleurs, qu’ils ne connaissent les discriminations que nous avons subis et que nous continuons de subir. Nos erreurs, nos fêlures sont nos diplômes, à nous les enfants de la misère et du soleil. Nous les enfants de la frustration, du manque plus que de l’abondance, des rêves brisés plus que des rêves réalisés. Oui, nos espoirs ont été déçus et parfois nos gouvernants à force d’alliances de circonstances ont obscurcis les cartes du paysage politique. Alors qu’en politique la clarté, c’est le clivage ! 

Pour autant c’est ici que nous vivons, c’est ici que face à de nombreux murs visibles et invisibles, face parfois à notre propre autocensure, nous tentons tant bien que mal, de nous construire un avenir.

Si parfois et à raison, nous avons le sentiment de n’avoir rien, et pour certains rien, jusque dans le réfrigérateur, notre seul bien, notre seule force réside dans notre citoyenneté. Ce statut de citoyens français qui s’il ne nous garantit pas d’emplois, pas de privilège comme peuvent l’être une couleur de peau ou un statut social, nous permet d’être dans une urne enfin à égalité avec ceux à qui la providence a été plus généreuse lors de leurs naissances. Dans une urne nous pouvons glisser ce bulletin qui portera nos espoirs ou qui nous permettra de sanctionner l’échec, voire même de marquer le début de notre entrée en résistance. Car résister c’est bien de cela qu’il s’agit ! les 20 et 27 juin il faudra porter la résistance contre le risque de voir l’extrême droite prendre notre région, car si aujourd’hui il est clairement établi que dans les quartiers populaires nous avons pour lot l’exclusion et la précarité, demain avec le Rassemblement National nous auront les insultes quotidiennes en plus de l’habituelle déconsidération.

Car ceux qui n’ont à la bouche que le mot enracinement dénient nos propres racines sur ses terres de Provence. Pourtant les oliviers de PACA ont comme ailleurs été irrigués du sang de nos aïeux lors du débarquement d’aout 1944. Tirailleurs algériens, sénégalais et Tabors marocains, ont inscrit en lettres d’or la gloire de leurs courages sur ces lieux éblouissant de soleil ou nous vivons encore. Après avoir maniés les fusils dans leurs luttes acharnés contre le nazisme, c’est encore une fois avec leurs mains, cette fois si armées de pelles et de pioches que nos aïeux qu’ils soient immigrés, ouvriers et souvent les deux, rebâtirent Marseille, cette capitale régionale dont nous sommes tous si fières.

Oui disons-le sans ambages, à Marseille, dans les quartiers populaires, voter c’est se faire violence ! Mais quelle violence symbolique, cela serait que la même année ou l’avenue des Aygalades a enfin été rebaptisée du nom d’Ibrahim Ali, la ville qui l’a vu naitre devienne la capitale d’une région gouvernée par le RN.  Certes depuis des décennies nos voix sont inaudibles, mais demain avec le RN elles seront totalement étouffées. Si certains parlent encore de barrage, nous n’avons pas vocation à être une digue. Dans les quartiers populaires notre histoire, que ce soit contre l’exploitation des travailleurs, contre le nazisme, l’injuste ordre colonial, où dans la lutte inachevée pour l’égalité, c’est la résistance, dimanche encore une fois recommence notre lutte contre l’extrême droite ! Dimanche le combat commence dans l’isoloir. Tous aux urnes !

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