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Billet de blog 7 février 2017

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#Sarkozy2017 le candidat impossible

Pensé en 2016, ce qui suit n'est basé que sur des informations trouvées dans la presse et pour le reste, le fruit de mon raisonnement logique en réponse à une question que je me pose depuis l'annonce de la Commission des comptes de campagne concernant la campagne de N.S. en 2012: Quelle est la stratégie de fuite de M. Sarkozy? Par quel truchement va-t-il pouvoir éviter l'amende de 18M€?

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La question était de trouver quel argument N.S. pourrait invoquer pour sortir de la tourmente Bygmalion et de l'amende potentielle de 18M€ qui pourrait lui être signifiée.

Au moment ou ce scénario a été pensé, N.S. avait été condamné à payer environ 400k€, montant égal au dépassement du plafond constaté par la commission des comptes de campagne. Et patatra, l'affaire Bygmalion éclate. N.S. semble s'en sortir indemne. Le patron de Bygmalion s'exprime, quelques textos se retrouvent dans la presse et l'idée de combler les trous germe.

J'émet les hypothèses suivantes:

  • N.S. et ses équipes savaientt parfaitement que sa campagne allait dépasser les montants, et dans des proportions gargantuesques.
  • C'est une véritable mafia: Les organisateurs de la campagne ont été briefés vis-à-vis des communications. Ils sont habitués à ce genre de "problèmes". Comment expliquer autrement ces messages si peu probants et ne donnant jamais de nom, sinon très ambigüs? De vrais pros!

Dès le départ certains savaient que les comptes devraient être faussés et qu'il y aurait des enquêtes. Forcément car ils sont sur-financés, bien renseignés, bien conseillés et connaissent très bien nos lois et les processus de justice. N.S. est lui même avocat et puis on se rappelle des écoutes de P.B. Oui, cet homme est très, très très bien renseigné.

Bien au fait des lois et grace aux méthodes de communication, N.S. s'est prémunis de toute condamnation judiciaire. La délégation des responsabilités et le cloisonement aidant. Restait la justice administrative. Ils savaient d'avance que la campagne de N.S. allait l'amener à payer d'une manière ou d'une autre car quelque chose de si gros sortira forcément avant la prescription. Qu'il devrait payer une amende de la Commission suite à un dépassement. Il y avait peu de choix:

  • Donner des comptes de campagne truqués si bien que la fraude passe inaperçue.
  • Donner des comptes de campagnes truqués mais qui permet de rapidement converger vers un montant acceptable et cohérent.

Dans les deux cas N.S. signe les comptes.

Dans le premier cas la Commission des compte de campagne n'aurait pas trouvé de loup, économisant ainsi à N.S. une amende de 400k€. La campagne aurait été remboursée à l'UMP. Les républicains ne seraient jamais nés. Mais les dossiers finissant souvent par sortir... L'affaire "Bygmalion"  serait tout de même arrivée mais ne faisant qu'une avec "L'affaire des comptes de campagne". Ces derniers auraient  été analysés par la justice et montrés un gros, gros problème de 18 millions d'euro de dépassement, au bas mot. Avec du coup une amende potentielle de 18M€ due personnellement par M. SArkozy en plus du non-remboursement de la campagne qui coulerait la trésorerie de l'UMP.

Cela serait probablement en train de se dérouler actuellement si ce choix avait été fait. L'UMP aurait explosé au moment de la présidentielle 2017. Ce n'était pas envisageable.

La seconde solution a donc été retenue:

La commission des comptes de campagne fait état d'un dépassement du plafond et refuse de rembourser la moitié des frais de campagne (loi modifié par M.Fillon). L'affaire des comptes de campagne est née et est représentée par un montant, le dépassement: 400k€

M. Sarkozy demande une rallonge à ses généreux donateurs qui se disent, bon, 400k€ de dépassement c'est acceptable.Le Sarkothon permet de mobiliser les 11M€ que l'état refuse de lui verser. Petit braquage. Il faut noter à propos du Sarkothon que contrairement à ce que NS dit il a eu un coût pour le contribuable puisque les donateurs de cet événements se sont vu accorder un nouveau crédit d'impôt de 66%. Cadeau de la maison. Le Monde en fait un article

N.S. s'empresse de payer pour "assumer" et vite mettre ça derrière lui avant que le second volet de l'affaire des comptes de campagne, autrement nommé "Bygmalion" ne sorte. La chronologie est essentielle. Non seulement il fallait dissocier les deux d'un point de vue médiatique pour affronter la tempête plus sereinement mais il fallait aussi qu'il subisse une peine par la justice administrative AVANT que Bygmalion ne sorte.

Le bénéfice de pouvoir sortir le chiffre de 400k€ dès qu'un journaliste l'interroge sur Bygmalion est inestimable d'un point de vue médiatique à l'ère des chaines d'infos en boucles mais surtout...  Grace au "Non Bis In Idem"  N.S. pourrait ne pas être rejugé par la Commission  pour 2012 même si la justice montrait que Bygmalion atteignait un milliards d'euro! C'est en tout cas ce qui m'est apparu.

 J'ai décidé de plublier cette reflexion, que j'ai envoyé à mediapart courant 2016 car ça y est N.S. a sorti cet argument du non bis in idem et du "j'ai déjà payé". Me Herzog précise "le Conseil constitutionnel a déjà sanctionné le dépassement de compte de campagne de Nicolas Sarkozy, par une décision du 4 juillet 2013 qui s'impose à toutes les juridictions"

CQFD

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