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Billet de blog 3 avril 2023

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Hébergement d’urgence: la préfecture de l’Isère TOUJOURS hors la loi!

En mai 2021, la Préfecture a été condamnée en justice pour le non-respect des droits des personnes vivant dans des hébergements d’urgence en Isère. Presque deux ans plus tard, aucun changement significatif n'est intervenu au sein de ces centres d'hébergement, où les conditions de vie sont toujours aussi déplorables. Le 27 mars 2023, le DAL 38 a donc saisi une nouvelle fois le juge administratif.

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Une nouvelle procédure juridique pour la contraindre à l’adoption de mesures immédiates,structurelles et indispensables.

En mai 2021, la Préfecture a été condamnée en justice pour le non-respect des droits des personnes vivant dans des hébergements d’urgence en Isère.

Presque deux ans plus tard, aucun changement significatif n'est intervenu au sein de ces centres d'hébergement, où les conditions de vie sont toujours aussi déplorables, voire se sont dégradées encore. Face à la gravité et la persistance de la situation, qui affecte le quotidien et la santé des personnes qui sont hébergées, parfois pendant des années, de façon dégradante, une nouvelle saisine du juge est apparue nécessaire, afin de contraindre la Préfecture à enfin respecter les droits les plus élémentaires des personnes hébergées. Le 27 mars 2023, le DAL 38, en lien avec le Collectif Lutte Hébergement Grenoble, et soutenu par de nombreux autres collectifs (associations et syndicats), a donc saisi une nouvelle fois le juge administratif.

Des conditions toujours aussi indignes pour les personnes vivant en centre d'hébergement d'urgence en Isère

Au sein des centres d'hébergements de l’Isère, le discours des personnes hébergées sur leur quotidien n'a pas changé: de la nourriture non adaptée en trop petite quantité et l'impossibilité d'avoir accès à des cuisines décentes pour cuisiner; un nombre de travailleurs sociaux toujours insuffisant pour assurer un accompagnement pertinent, et dont les missions données par leur hiérarchie sont bien souvent plus de l’ordre du contrôle que de l'assistance; des punaises de lit, des cafards et des rats; des hôtels insalubres gérés par des personnes rarement préoccupées par l’entretien des espaces; des centres éloignés de Grenoble, empêchant de facto les personnes de poursuivre leur démarches administratives et socio-médicales efficacement et leurs enfants d’accéder facilement à leurs écoles; des espaces contraints, des chambres trop petites pour le nombre de personnes accueillies, non équipées de mobiliers adéquat et dépourvu d’endroits pour que les enfants fassent leurs devoirs ou pour permettre aux personnes de se rencontrer et de sociabiliser.

Ces piètres conditions d'accueil ont de nombreuses fois été pointées du doigt. En 2021, la justice a déjà condamné la préfecture de l’Isère, mais les préconisations du juge n’ont pas été appliquées.Aucun résultat tangible n’a été vécu par les personnes hébergées.

Une nouvelle action en justice pour contraindre la préfecture à un changement de logique

Face à cette absence de changement, le DAL 38, en lien avec le collectif Lutte Hébergement Grenoble et soutenu par de nombreux collectifs locaux mais aussi nationaux, a donc décidé de ressaisir le juge administratif. A travers cette procédure, ces collectifs espèrent voire la Préfecture condamnée à l'adoption de mesures rapides, mais également et surtout de mesures structurelles.

En effet, trois coups de peinture et un frigo ne suffiront pas à mettre un terme à la voie dans laquelle s'est engagée la Préfecture de l'Isère depuis plusieurs années, exclusivement guidée par un objectif de réduction drastique des coûts. Il faut dire que la Préfecture de l'Isère a trouvé auprès des deux principaux gestionnaires de centres en Isère (Ajhiralp et l'Entraide-Pierre-Valdo) de vrais complices,puisque ces associations semblent prêtes à tout pour devenir des structures incontournables de l'hébergement, quitte à le faire sur le dos des personnes hébergées et à accepter des appels d’offre inacceptables.

Changer diamétralement de logique apparaît comme le seul moyen possible d'assurer le respect des droits des personnes hébergées : d'une logique budgétaire, il faut passer à une logique humaine. La préfecture ne prenant volontairement pas cette voie, nous attendons du juge qu'il lui impose comment faire: mise en place de cuisines dans tous les centres d'hébergement; fourniture de nourriture en quantité suffisante et de qualité; mise à disposition d'un espace de vie décent qui soit suffisamment grand pour permettre l'intimité de chacun.e, prise en compte des besoins élémentaire sdes enfants, recrutement en nombre de travailleur.euses sociaux qualifé.e.s et amélioration de leurs conditions de travail, abandon des structures éloignées de Grenoble pour leur privilégier des centres situés à Grenoble, fin du recours à des hôtels pour revenir à des lieux adaptés aux besoins.Il va sans dire que les solutions d’hébergement ne doivent par ailleurs être que temporaires, toutes personnes hébergées devant se voir proposer un logement décent et pérenne, qu’elle que soit sa situation administrative.

Il est temps de mettre un terme à la dynamique générale de dégradation permanente des conditions de vie en centre d'hébergement !

Nous continuerons le combat tant que chacun.e n'aura pas obtenu un logement qui lui convienne !

Signataires:

Droit Au Logement 38, Collectif lutte hébergement Grenoble, L'Ouvre Porte – Grenoble, CNT éducation, SUD Education 38

Lutte-hebergement-grenoble@riseup.net - 0753726029 

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