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Charles Heimberg. Historien et didacticien de l'histoire

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Billet de blog 12 décembre 2008

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Le retour du national-populisme, de la xénophobie et du racisme au sommet de l’État helvétique

L’Assemblée fédérale helvétique, qui réunit les deux chambres législatives de la Suisse, a eu le très mauvais goût de choisir le 10 décembre 2008, jour anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, pour élire au gouvernement celui qui a été le président douze ans durant d’un parti national-populiste raciste, xénophobe et haineux. Un an après l’éviction bienvenue de ce même gouvernement du tribun Christoph Blocher, c’est son clone qui entre au gouvernement. Et c’est la démocratie qui sort grande perdante après une année d’illusions.

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L’Assemblée fédérale helvétique, qui réunit les deux chambres législatives de la Suisse, a eu le très mauvais goût de choisir le 10 décembre 2008, jour anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, pour élire au gouvernement celui qui a été le président douze ans durant d’un parti national-populiste raciste, xénophobe et haineux. Un an après l’éviction bienvenue de ce même gouvernement du tribun Christoph Blocher, c’est son clone qui entre au gouvernement. Et c’est la démocratie qui sort grande perdante après une année d’illusions.

Le fait qu’Ueli Maurer soit profondément conservateur, hostile par exemple aux droits des femmes qu’il voudrait enfermer à la maison, ou opposant systématique à toutes les dépenses de l’État sauf lorsqu’il s’agit de l’armée ou de la police, fait bien sûr partie de la démocratie. Et ne rend pas son élection scandaleuse. Le vrai problème, pour la crédibilité de la démocratie helvétique, c’est qu’ait été élu au gouvernement cet ancien président désigné par un parti qui exige l’interdiction des minarets sur tout le territoire suisse , un parti qui lance régulièrement, avec des petits moutons noirs inspirant les fascistes de toute l’Europe, des campagnes nauséabondes et mensongères contre les étrangers, un parti qui stigmatise et qui criminalise les migrants, qui prédit à des fins de propagande une soi-disant invasion musulmane ou qui multiplie les obstacles à la naturalisation de ceux qui vivent en Suisse sans être suisses.

La Suisse est enfermée dans une désespérante concordance qui empêche toute alternance démocratique et finit par banaliser le pire. Mais jusqu’où ira-t-on ? Jusqu’à quels excès la malnommée Union démocratique du centre (UDC), qui est devenue un véritable parti d’extrême droite, devra-t-elle aller dans la négation de la dignité humaine pour que les milieux démocratiques, en particulier ceux du centre-droit, défendent un minimum de valeurs et érigent un indispensable cordon sanitaire face à ce national-populisme ?

La complaisance des médias dominants à l’égard des ténors de l’UDC ne laisse rien augurer de bon. Les milliards offerts par la collectivité à l’Union de Banque Suisse pour renflouer ses caisses après les dérives que l’on sait dans un pays où il y a une telle résistance pour financer une politique sociale et culturelle digne de ce nom stimulent les rancœurs et annoncent de beaux jours au national-populisme et à sa démagogie haineuse. Un sursaut démocratique et humaniste est nécessaire. Mais nul n’en perçoit encore l’éveil…

Charles Heimberg

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