La réaction légitime du président bolivien Evo Morales à la nouvelle directive européenne « de la honte » en matière d’immigration et de sans-papiers est à lire attentivement (voir ci-joint). Elle permet en effet de situer le débat dans un espace-temps inédit qui correspond bien mieux au problème posé que celui des piètres résolutions européennes : l’espace du monde qui inclut les terres d’où viennent les migrants ; le temps long des phénomènes migratoires, avec leur évolution, leurs renversements et les paradoxes qui en découlent.
En Italie, le gouvernement de Silvio Berlusconi s’en prend aux communautés roms et sintis. Le ministre de l’Intérieur, membre de la populiste Ligue du Nord, annonce qu’il va relever les empreintes digitales de ces hommes et de ces femmes, y compris de leurs enfants. Comme ils sont pour la plupart européens, et pour une partie d’entre eux italiens depuis longtemps, l’Union européenne s’est inquiétée à juste titre de ce projet ignoble. Mais on peut se demander dans quelle mesure la politique européenne à l’égard des sans-papiers n’induit pas elle-même de tels excès.En Suisse, la nouvelle directive européenne inquiète surtout l’extrême-droite. En effet, elle est moins liberticide que la nouvelle loi helvétique sur les étrangers qui a été démocratiquement adoptée par le peuple et les cantons à la suite de l’échec d’un référendum populaire.En matière de consultation démocratique, la Suisse vient heureusement de rejeter une initiative de l’extrême-droite qui voulait permettre à des communes d’organiser des scrutins populaires pour valider ou invalider des naturalisations. Mais ces mêmes milieux ont encore frappé : ils viennent de déposer, avec plus de 100'000 signatures, une autre initiative pour interdire la construction de minarets sur tout le territoire.L’Europe des droits démocratiques et de la Convention européenne des droits de l’homme qui est née sur les décombres de la Seconde Guerre mondiale n’a-t-elle pas été conçue pour protéger tous les hommes et toutes les femmes de tels écueils ? N’est-il pas temps qu’elle fasse valoir les droits de tous face à la vague de populisme et de démagogie qui traverse le continent européen ?Billet de blog 14 juillet 2008
Où est l’Europe des droits démocratiques ?
La réaction légitime du président bolivien Evo Morales à la nouvelle directive européenne « de la honte » en matière d’immigration et de sans-papiers est à lire attentivement
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