La première page d'une feuille de propagande nauséabonde reproduite dans le document attaché ci-dessous est inquiétante !
Il ne suffisait donc pas que, depuis des décennies, une frange significative de l’électorat genevois apporte ses suffrages à une extrême-droite xénophobe ! Ceux-là sont désormais passés sous la coupe de l’UDC, la fort mal-nommée Union Démocratique du Centre, un parti suisse gouvernemental, mais d’extrême-droite, national-populiste, xénophobe et ultra-libéral sur le plan économique. Les membres de ce parti s’apprêtent même à mener un combat des plus pervers sur la place publique pour faire interdire la construction de minarets dans la Constitution helvétique, C’est en effet sur cette revendication truffée de préjugés et de racisme qu’un vote aura lieu fin novembre dans toute la Suisse…
Mais à Genève, non, cela ne suffisait pas ! Voilà donc qu’un autre parti populiste, dont l’esprit de clocher est tout aussi prégnant, est parvenu à émerger sur la scène politique, et même à obtenir le quorum de 7% des suffrages qui lui a permis de nuire depuis quatre ans déjà au Grand Conseil genevois, l’organe législatif du canton. Ce parti se prétend citoyen, mais surtout genevois. S’il n’aime pas les étrangers, s’il n’aime pas les délinquants, il adore surtout assimiler avec haine et démagogie ces deux catégories de personnes. Mais le plus significatif, c’est qu’une nouvelle cible l’obsède, les frontaliers français qui travaillent à Genève. Ceux-là ont tous les torts, ils mangent soi-disant le pain des Genevois, ils prennent soi disant leurs emplois, etc., etc.
La réalité des faits a peu d’importance pour le Mouvement citoyen genevois. Ces gens-là s’en fichent éperdument. Leur haine irrationnelle aura toujours le dessus. Que les frontaliers soient parmi les premiers à faire les frais de la crise, ce n’est pas leur problème. Qu’ils répondent à un besoin économique et social évident dans une agglomération de plusieurs centaines de milliers d’habitants entourées par une frontière dont la proximité est absurde, ces extrémistes du repli sur soi n’en ont rien à faire.
Cette propagande contre les frontaliers, distribuée largement à la population, n’est pas seulement insensée, elle est indigne d’une démocratie ! Le poids des mots, le choc des photos ! Cette image en une du journal populiste est parlante. Une telle procédure de stigmatisation d’un bouc émissaire est digne des racismes les plus odieux. Comment peut-on tomber si bas ? Et y aura-t-il à nouveau plus de 7% d’électeurs genevois pour approuver de telles inepties ?
Charles Heimberg (Genève)