Par le vote populaire, Luiz Inácio Lula da Silva, 77 ans, devient pour la troisième fois la Président du Brésil. Douze années après son deuxième mandat. Après le coup d’état néolibéral qui a destitué la Présidente Dilma Rousseff, après 580 jours en prison pour l’empêcher d’être candidat à la présidence, à partir d’accusations prouvées comme mensongères. Après un gouvernement fasciste qui a mené une guerre aux pauvres, aux indiens, aux femmes, aux noirs, aux LGBT. Gouvernement fasciste qui a détruit toutes les institutions sociales et tous les programmes d’aide aux segments précaires de la population. Qui a brulé une partie importante de la forêt amazonienne. Gouvernement fasciste qui a nié la pandémie, interdit la vaccination, tué 700 mille personnes.
Dans son discours d’investiture au Congrès, puis devant l’immense foule qui est venue de toutes les parts du gigantesque Brésil et 19 chefs d'Etat et 60 représentations internationales, Lula a réaffirmé ses engagements de campagne :
De permettre à chaque brésilien de manger à sa faim.
De combattre le racisme, la misogynie, et toutes formes de discrimination.
De protéger l'Amazonie.
De corriger le salaire minimum à un taux au-dessus de l’inflation.
De réinvestir massivement dans la culture, la santé, l’éducation, la recherche, la réindustrialisassion du pays.
D’abolir la loi néolibérale de contention de dépenses qu’il qualifiera devant le Congrès d’« une stupidité. »
De transmettre à tous les députés, à tous les sénateurs et à tous les gouverneurs du pays, les cent pages du document-diagnostic produit par l’équipe de transition du Président élu, équipe dirigée par le Vice-Président élu, Geraldo Alckmin, qui était un ex-adversaire de droite de Lula.
(Ce document présente l’inventaire des constats fait par l’équipe de transition, suite aux réunions réalisées avec des anciens membres du gouvernement fasciste, de l’état déplorable dans lequel se trouve le Brésil dans tous les secteurs, après cette période de quatre ans.)
l’écharpe présidentielle
Jair Bolsonaro ayant fui le pays deux jours avant de peur d’être arrêté, on se demandait jusqu’à la dernière minute qui allait passer l’écharpe présidentielle à Lula. Finalement le Président élu et son épouse, Janja, ont décidé que l’écharpe serait transmise symboliquement par tous les secteurs de la population brésilienne qui avaient été persécutés et ignorés par le gouvernement fasciste. Ainsi, avec le couple présidentiel, ont monté la rampe menant au Palais du Gouvernement, dit Palais du Planalto : un enfant, un chef indien, une femme, Janja, un citoyen noir, un citoyen handicapé, un membre de la communauté LGBT. Et aussi un chien - qui s’appelle Résistance.
trajet débout dans une voiture décapotable
Malgré les grandes craintes justifiées que les services de sécurité avaient d’un attentat, Lula a décidé de faire le trajet qui lui a mené au Congrès National, puis au Palais Présidentiel, debout dans la traditionnelle Rolls Royce décapotable, cadeau offert par la Reine Elisabeth, il y a des décennies. L’accompagnait le Vice-Président et leurs épouses. Cet acte de bravoure faisait contraste avec la fugue de l’ancien président et de tous les membres de sa famille.
la fête populaire
Depuis la fin de matinée des musiciens, chanteurs et chanteuses, ont animé une fête populaire organisée par l’actuelle Première Dame. Après quatre années de haine, d’assassinats, et de combats courageux – place à la joie. (Et à l’espoir pour nous tous dans le monde.)