Il fallait le faire : une comédie musicale dont on ne retient pas un seul thème musical, où les pas de danse misérables, qui pourraient être réalisés par n’importe qui entre 18 et 30 ans après une semaine de répétition, farcissent des chorégraphies toussoteuses, où la fable au lieu de nous transporter de joie, est un conte cynique et ennuyeux en complète contradiction avec le déroulé d’un scénario dans lequel l’imagination est à la morgue.
Autrement dit : l’industrie hollywoodienne n’est plus capable de produire ce qui a été une de ses grandes réussites. Le film ne cherche pas une audience, il cherche à être retenu, puis primé aux Oscars. Un circuit fermé production-divulgation-promotion-prix, à partir duquel, c’est sûr sûr sûr, on fera acheter le « produit » par un public idiot – les citoyens sont tous des idiots, c’est connu - avec la complicité d’une certaine critique ignorante, biberonné aux clichés de pensée.
La crise idéologique actuelle chez les tenants du capitalisme qui accouche de Trump - avant l’apocalypse annoncé, a ici son fait alternatif dans le domaine de la culture : « Je vous dit que c’est une formidable comédie musicale. Point barre. »