Mesdames et messieurs,
I am very pleased to welcome you in Paris today, on behalf of Anne HIDALGO, Mayor of Paris, to open this professional training course organised by the Erasmus + Youth and Sports Agency.
In order to get started as quick as possible and to avoid a far-too-long opening speech, I will go back to French and let you listen to the translation at the same time.
Au cours des trois prochains jours, vous allez vous interroger sur la façon de construire des politiques publiques et d’adopter des pratiques professionnelles qui soient plus inclusives des jeunes LGBTQIA+.
Je crois déjà qu’une partie de la réponse se trouve dans ce qui vous réunit aujourd’hui. Je crois que c’est en effet d’abord par les échanges entre professionnel·les, par les retours de terrain et d’expériences que nous arrivons à progresser dans la mise en place de projets, d’outils ou de dispositifs qui soient les plus inclusifs possibles.
Je voulais donc vous remercier pour votre participation. Beaucoup viennent de pays voisins, certaines et certains de loin, d’autres d’un petit peu plus près – et je salue notamment les deux informateurs·rices jeunesse de deux équipements publics de la Ville de Paris, QJ13 et le Centre Paris Anim’ Maurice Ravel, qui sont parmi vous.
D’où que vous veniez néanmoins, merci, car ce sujet revêt une grande importance pour développer des services publics qui permettent à tous les jeunes européen·nes, dans leur diversité et dans leurs différences, de grandir, de devenir autonomes, de s’épanouir, de vivre pleinement leur jeunesse et non de la subir.
Je dis « subir » car nous voyons bien ce qu’il se passe à l’international, Outre-Atlantique par exemple où les droits des personnes LGBTQIA+, comme ceux des femmes, sont menacés. Nous voyons bien que ce qui paraît acquis ne l’est pas, qu’il y a des forces populistes et réactionnaires partout dans le monde, prêtes à détricoter des droits conquis après de longues luttes et de longs combats.
C’est dans ce contexte inquiétant que les LGBTQIA+ et leurs alliés ont battu le pavé parisien il y a 3 jours à l’occasion de la marche des fiertés, sous un slogan internationaliste révélateur de la situation :
« Contre l’internationale réactionnaire, Queer de tous les pays, unissons-nous »
C’est dans ce contexte inquiétant encore que l’on doit se réjouir du succès de l’initiative citoyenne européenne, qui a recueilli plus d’un million de signatures, appelant la Commission Européenne à interdire les thérapies de conversion en Europe.
Partout en France, en Europe et dans le monde, la jeunesse se mobilise, sur ces enjeux d’égalité, de lutte contre les LGBTphobies et les discriminations.
Partout en France et en Europe, il nous faut donc accompagner ces mobilisations des jeunes pour leurs droits. Et Paris, ville de l’amour, est fière d’y prendre toute sa part.
Paris est fière d’avoir adhéré, depuis 2016, au réseau mondial des villes LGBT-friendly, le « Rainbow City Network ».
Paris est fière d’avoir accueilli et soutenu les Gay Games à l’été 2018, et de participer chaque année au festival Solidays.
Car c’est en donnant de la visibilité aux enjeux d’égalité et d’inclusivité et en soutenant les initiatives qui permettent de les incarner que nous pouvons aussi accompagner cette jeunesse qui se mobilise pour ses droits.
Paris est fière d’avoir mis en place, en 2018, un vaste plan de 32 mesures au sein de l’ensemble de ses services publics pour lutter contre les LGBT-phobies.
Tout comme Paris fière de développer depuis près de 10 ans son ambitieux programme « Paris Sans Sida » pour sensibiliser et former les professionnel·les à de nombreux enjeux auxquels les jeunes queer sont confronté·es.
Car c’est en travaillant en transversalité, en diffusant une culture de l’inclusivité dans l’ensemble des services publics que nous pourrons mieux écouter les jeunes, appréhender leurs besoins et les accompagner dans l’accès à leurs droits.
Paris est fière, enfin, de soutenir un tissu associatif LGBTQIA+ important sur l’ensemble de la Capitale pour que les jeunes puissent s’exprimer, s’engager et agir.
Ces associations, nous les soutenons mais, peut-être tout aussi fondamentalement, nous travaillons main dans la main avec elles pour veiller à ce que nos services publics soient inclusifs.
Je pense par exemple à Quartier Jeunes, un équipement public municipal que nous avons ouvert en 2021 après avoir réalisé des concertations auprès des jeunes sur leurs besoins et leurs attentes. Nous avons veillé, dans ces concertations, à associer des jeunes d’horizons divers et notamment des jeunes LGBTQIA+ de l’association LE MAG JEUNES LGBT – que vous aurez d’ailleurs le plaisir de rencontrer à la fin de votre formation.
Impliquer ainsi les jeunes LGBTQIA+ en amont de la mise en place de projets et de politiques publiques est un gage certain d’inclusivité. C’est ainsi que l’on prend mieux conscience de la spécificité de certains besoins et de certaines attentes.
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Car il ne faut pas oublier que dans « jeunesse queer », il y a « jeunesse » et il y a « queer ».
Comme tous les jeunes, les jeunes queer sont confronté·es à une dégradation très inquiétante de leur santé mentale. En France, 56% des jeunes de moins de 25 ans ont connu un épisode de détresse psychologique et ces 10 dernières années, les idées suicidaires et passage à l’acte ont doublé chez les jeunes.
Mais parce que ces jeunes sont queer, parce qu’ils et elles subissent plus encore que d’autres les violences, les jugements et les insultes, alors ils et elles sont encore plus vulnérables sur le plan de la santé mentale.
Comme tous les jeunes, les jeunes queer souffrent d’un sentiment d’isolement grandissant. Un sentiment renforcé par l’usage des réseaux sociaux et de leurs algorithmes qui enferment les jeunes dans leur individualité et les isolent davantage, tout en les confrontant à des cyberviolences et à du cyberharcèlement.
Mais parce qu’ils et elles sont queer, parce que pour beaucoup l’intolérance, le rejet et l’exclusion font déjà partie de leur quotidien, alors cet isolement et ces cyberviolences peuvent prendre une tournure plus dramatique encore.
Comme tous les jeunes enfin, les jeunes queer subissent une pauvreté et une précarité grandissante de leurs conditions de vie. Nous l’observons semaine après semaine dans les files d’attente des distributions alimentaires, par exemple.
Mais parce que ces jeunes sont queer, parce que beaucoup ne peuvent pas compter sur le soutien de leurs familles, cette précarité des conditions de vie exige davantage encore de protection, d’écoute et d’accompagnement.
Voilà à mon sens l’enjeu de cette formation qui vous réunit pour quelques jours : comment répondre aux besoins spécifiques des jeunes LGBTQIA+ pour qu’ils et elles puissent, comme tou·tes les jeunes, vivre leur jeunesse ?
C’est une question qui croise des enjeux de reconnaissance, d’égalité et de bien-être.
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To conclude – and I will say it in English – I believe that happiness is a universal path in everyone’s life. But for those who feel lost on the way, isolated or excluded, an outstretched hand is essential to get there.
To the young queers, you are this helping hand, this shoulder they need every day in the field.
So thank you for taking this role seriously by signing up for this training course. And thank you again to the Erasmus + Youth and Sport Agency for organising it.
Thank you very much and have a good time in Paris !