Le 26 avril a lieu la journée mondiale de visibilité lesbienne. Le choix de cette date est lié à un évènement extrêmement important de l’histoire des droits des femmes et des droits des lesbiennes. Le 26 avril 1993, la Cour Suprême des Etats-Unis rend sa décision dans l’affaire « Lambert V.Wicklund » et reconnait pour la première fois les droits parentaux des femmes lesbiennes dans le cadre d’une séparation.
Officialisée en 2008 aux Etats-Unis à l’initiative du « National Center for Lesbian Rights » et du » Gay and Lesbian Rights Advocates », cette journée prend un peu plus d’ampleur chaque année. Elle vise à sensibiliser sur les droits des lesbiennes, l’égalité réelle et contre toutes les discriminations. Le nom de cette journée n’est pas lié au choix hasardeux d’un d’adjectif dans le dictionnaire, il s’agit bel bien d’un choix politique. Il aurait pu être dit « Journée des droits des lesbiennes » ou encore « Journée contre les violences subies par les lesbiennes », mais c’est le bien le mot « visibilité » qui a été choisi, comme slogan et étendard politique en réponse à l’invisibilisation et aux violences auxquelles les lesbiennes font face.
Les lesbiennes, parce que femmes et homosexuelles, sont à la croisée des chemins des violences à l’encontre des personnes LGBTI+ et de la domination patriarcale. Parce que femmes et parce qu’homosexuelles elles sont victimes d’une double violence sexiste et lesbophobe qui impacte tous les pans de leur vie familiale et professionnelle.
Pourtant, et malgré ce constat, elles sont trop souvent invisibilisées dans l’espace médiatique, politique, syndical ou même dans les luttes féministes et LGBTI+. Leur existence, leurs amours, leurs familles et leurs combats sont encore niés, marginalisés, voire caricaturés.
Dans un tiers des pays du monde, l’homosexualité est encore illégale, dans certains les « thérapies de conversions » sont toujours autorisées et dans une dizaine d’États elle est passible de peine de mort ou de prison. A cela s’ajoute les régressions grandissantes des droits des femmes et des personnes LGBTI+ sur la planète ».
Sur tous les continents les droits des femmes subissent les offensives organisées des oligarques masculinistes, des extrêmes droites, des obscurantistes. Par effet domino, l’existence même des droits des femmes et de l’égalité pour toutes et tous est de plus en plus remise en question au sein de la société, au même titre que les droits des personnes LGBTI+.
Dans de nombreux pays, européens notamment, les droits des lesbiennes régressent : accès inégal à la parentalité, violences lesbophobes, discriminations dans le monde du travail, attaques de l’extrême droite contre leurs libertés fondamentales. Je dénonce le sinistre choix de haine de Victor Orban, Premier ministre Hongrois, de graver dans la constitution la négation des droits LGBTI+ et de prohiber les marches des fiertés, au mépris des valeurs européennes consacrées par la Charte des droits fondamentaux qui s’impose pourtant à tous les États membres.
Face à ces attaques, les progressistes résistent et affirment que la démocratie ne peut exister sans l’égalité des droits de toutes et de tous. Alors que Victor Orban a interdit la marche des fiertés en juin, la « marche grise » en Hongrie, a rendu ses couleurs à Budapest !
En cette journée mondiale de la visibilité lesbienne, j’exprime toute ma solidarité, mon soutien plein et entier à toutes les lesbiennes, qui luttent au quotidien, pour leur reconnaissance, leur vie, leurs droits, qui existent tout simplement.
La visibilité des lesbiennes est une force. Leur voix est la nôtre. Là où les capitalistes veulent diviser les travailleurs et les travailleuses par la haine des femmes et les discriminations lesbophobes, nous réaffirmons notre union, notre résistance de classe.
Loin d’être un enjeu seulement symbolique, il s’agit d’une exigence politique de justice, de liberté et de progrès. L’émancipation ne se négocie pas, elle se conquiert dans l’unité des luttes féministes, anticapitalistes et antifascistes.
C’est en ce sens que je soutiens les revendications relayées par le Parti Communiste Français dans le cadre de la journée de la visibilité lesbienne et notamment :
- 3 milliards d’euros en faveur de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles
- L’égalité salariale et professionnelle, la fin des contrats précaires
- L’augmentation des hébergements publics et centres d’accueil à destination des jeunes femmes victimes de violence lesbophobe
- La suspension de l’autorisation d’émettre aux chaînes télévisées ou radiophoniques qui diffusent des injures ou des incitations à la haine homophobe et sexiste.
- L'inéligibilité des personnes condamnées par la justice pour injure ou incitation à la haine homophobe et sexiste.