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Billet de blog 26 mai 2025

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Fête de l'Humanité Toulouse - discours d'ouverture

Le 24 mai 2025 se tenait la Fête de l'Humanité Toulouse. Retrouvez ici mon discours d'ouverture abordant les grands enjeux et défis, en France, en Europe comme partout dans le monde face aux dérives du capitalisme et à une internationale réactionnaire qui s'organise contre la paix, l'égalité, la dignité et l'Humanité.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Ô Toulouse, quel très grand plaisir pour moi d’être ici à vos côtés, cher.es camarades, ami.es de la très belle fête de L’humanité Toulouse.

Dans cette ville qui, depuis le Moyen Âge se distingue par son université, l’une des plus ancienne d’Europe, je veux particulièrement saluer Emma Save, et à travers elle, la jeunesse communiste, les étudiant·es, les apprentis, les jeunes travailleurs et travailleuses : vous incarnez la continuité et la vitalité de cette tradition.

Les générations Z et Alpha, sont les premières cibles des réseaux sociaux et de leurs fake news, des jeunes que certains veulent réduire au statut « d’influenceurs et influenceuses » consommables.

Vous n’êtes ni des produits, ni des variables d’ajustement du capitalisme : nous refusons que la jeunesse soit prise pour cible !

Aujourd’hui, la réalité, c’est que là où la communication devient le seul enjeu, où seul le message sur X compte, la pensée, s’abrutie, en ne se concentrant que sur quelques signes, en simplifiant et organisant le conflit sans jamais organiser l’écoute.

Or, nous devons tout au contraire penser la complexité du monde, penser la complexité des rapports sociaux, des rapports de sexe, penser les dynamiques historiques que nous vivons aussi !

Face aux brutalités du monde, votre génération va devoir lutter et nous devons la soutenir pour remettre à l’honneur la diplomatie, le féminisme, l’écologie et l’éducation populaire, et vous permettre de vous organisez pour résister. La jeunesse n’est pas seulement l’avenir ; elle est avant tout le présent : merci, bravo, et que chacun·e applaudisse votre engagement !

Quel plaisir aussi de quitter les écrans et les réseaux sociaux, pour retrouver ici ensemble les véritables réseaux de sociabilité qui élèvent la pensée et nourrissent la solidarité.

Notre Fête n’est pas un simple rendez-vous : elle rassemble les luttes, les idées et les espoirs. Elle démontre que justice sociale, égalité, féminisme, écologie et travail pour toutes et tous ne sont pas des chimères, mais des objectifs concrets.

Ensemble, sous le ciel du Sud-Ouest, nous portons un avenir plus juste, plus solidaire, plus humain.

Chers ami.es, cher.es camarades,

Cette année, la Fête se dresse dans un crépuscule politique lourd : en France, en Europe, partout, l’extrême droite est à l’offensive.

Avec les fils et filles des républicains espagnols, communistes, ici à Toulouse, ville de la Retirada, et capitale de l’anti-franquisme, nous rappelons que la mémoire est une arme politique ; nous faisons vivre les voix de Federico García Lorca, tombé pour avoir défendu « ceux qui n’ont rien », et encore celle de Paul Éluard, qui rappelait que « si l’écho de leur voix faiblit, alors nous périrons. »

Le « Plus jamais ça ! » qui jaillit déjà en 1918 puis en 1945, puis le programme des Jours heureux du Conseil national de la Résistance, portaient l’espoir d’un monde délivré de la haine.

Aujourd’hui, fascistes, populistes et intégristes s’emploient à raviver cette haine : ils réécrivent l’histoire, désignent des boucs émissaires, opposent les souffrances, propagent de nouveaux négationnismes. Jusqu’à honteusement réécrire l’histoire des responsabilités de l’État français, tant pendant la période de Vichy que pendant la guerre d’Algérie, comme le fait Monsieur Retailleau.

Par leurs discours, ils banalisent le racisme et l’antisémitisme, fracturent les classes populaires, alimentent le communautarisme et sapent l’État de droit. Évidement nous pensons ensemble à Aboubacar Cissé assassiné à la mosquée de la Grand-Combe. Nous pensons à toutes les victimes d’actes racistes ou antisémites en France. Et nous leur apportons toute notre solidarité.

Face à eux, notre responsabilité est claire : raviver la mémoire politique, renforcer l’unité du peuple, défendre inlassablement la fraternité, la justice et la liberté. Et pour cela il faut des moyens pour les services publics nationaux de l’éducation nationale, des moyens pour soutenir toutes les recherches !

Nous voulons l’égalité de toutes et de tous devant la loi, « des misérables aux puissants » comme dit Fabien Roussel. La démocratie, la liberté, l’égalité sont des biens précieux, il faut les défendre partout, tout le temps !

Et pour cela il faut des moyens, pour les services publics nationaux de police et de justice.

Nous voulons une sécurité réelle, garantie par un État de droit solide.

Or la guerre redevient un argument électoral, entretenu par des dirigeants qui prospèrent sur la peur. Sur les réseaux sociaux comme dans certains médias, les complotistes qui ont hâtent d’en découdre trouvent tribune : le pouvoir alimente ainsi le chaos qu’il a lui-même semé, sidérant les classes populaires pour mieux les empêcher d’agir unie.

Trump, Javier Milei, Mohammed Ben Salman prince saoudien, Poutine et leurs petits clones hexagonaux se réclament du peuple alors qu’ils proviennent des mêmes castes qu’ils dénoncent. Comme le rassemblement national a le culot de le faire en France.

Leur arme : la « condition numérique », où les fake news et les algorithmes de Zuckerberg et Musk dictent la vie sociale et manipulent les scrutins par la violence qu’ils engendrent.

Les États, affaiblis d’avoir bradé leurs propres règles, ne parviennent plus à contenir ces seigneurs de la guerre digitale; la jungle internationale s’installe. Face à ce désordre rentable pour quelques-uns, nous réaffirmons l’urgence de l’égalité et de la solidarité, seules digues contre la barbarie.

La droite comme la sociale-démocratie ont semé le désespoir car ils ont accepté l’ordre capitaliste et ses inégalités comme des fatalités. Souvenez-vous : il y a vingt ans, nous avons voté NON au traité constitutionnel européen ; ils ont piétiné ce vote avec le traité de Lisbonne. En refusant de transformer le capitalisme, ces dirigeants ont cessé de représenter le peuple ; ils ne représentent plus que la lâcheté face au système.

C’est pourquoi la droite et l’extrême droite prospèrent aujourd’hui sur le chaos. Une internationale réactionnaire masculiniste, s’organise avec l’aide d’oligarques. Elle chauffe le débat public, sature les réseaux de polémiques, jamais de réflexion, ne cherchant que les fractures qui divisent le peuple.

Face à ces faussaires de la réalité, organisons une contre-révolution informationnelle : reprendre la maîtrise de l’information, faire de la technologie un outil populaire et émancipateur.

Comme avec le mouvement #MeToo, qui a démasqué les violences patriarcales sur tous les continents, utilisons la révolution numérique pour relier nos luttes et briser la violence et la haine, non pour en engendrer d’autre !

Parions sur l’intelligence collective : c’est elle qui rendra le progrès à nouveau possible.

En trois décennies, le nombre de régimes autoritaires a triplé : d’Argentine à la Géorgie, ou encore en Israël avec Netanyahu et tant d’autres. Ce n’est pas qu’une affaire de réseaux sociaux ; c’est une onde de choc politique qui étrangle les droits humains.

2024 bat le triste record : 2,2 millions de morts dans les conflits dans le monde, un tiers de plus qu’en 2023. La paix ne saurait être un slogan ; elle exige une volonté, des moyens et surtout la priorité donnée aux enfants du peuple.

Un million d’Ukrainiens et de Russes ont déjà péri ; nous exigeons le cessez-le-feu, la protection des civils, le retour à l’ordre diplomatique.

À Gaza, le blocus meurtrier et les bombardements de Netanyahu s’apparentent à un nettoyage ethnique, un génocide : des centaines de milliers d’enfants privés d’aide vitale, des dizaines de milliers de morts. Nous réclamons des sanctions immédiates contre ce gouvernement d’extrême droite, l’ouverture massive de couloirs humanitaires, et la reconnaissance par la France de l’État de Palestine dans les frontières de 1967, comme l’ont fait l’Espagne, l’Irlande, la Norvège, la Slovénie. Deux peuples, deux États : c’est la seule base d’une paix juste et durable.

Pendant ce temps, en Europe, les va-t-en-guerre réclament toujours plus de PIB pour l’armement, au détriment d’hôpitaux, d’écoles et d’usines. Depuis cinq ans, les dépenses militaires ont bondi de 34 % et la modernisation des arsenaux nucléaires repart. 50 ans plus tard, le monde s’éloigne toujours plus de l’esprit des accords d’Helsinki.

Vous les Toulousains et les Toulousaines, vous savez, depuis toujours, la nécessité de marcher dans les pas de Jean-Jaurès, qui parlait ici même de « pays universel », qui portait la paix, au point de le payer de sa vie, le 31 juillet 1914. Il portait la nécessité d’être fidèle au pacifisme et à la fraternité entre les peuples. « Chaque fois que l’orage de la guerre gronde, son ombre traverse nos rangs pour nous rappeler qu’un peuple n’est libre que lorsqu’il se refuse à verser le sang d’un autre. »

Notre boussole reste la paix : la diplomatie, le désarmement global, la fin des armes nucléaires. La France doit enfin signer et ratifier le TIAN. Portons ce combat à l’échelle européenne et internationale : sans lutte contre la course aux armements, il n’y aura ni sécurité pour les peuples, ni avenir pour la planète.

Faisons de la paix la grande cause de l’humanité : brisons les sirènes de la guerre, faisons entendre, en France et ailleurs, les voix des peuples, les voix de celles et ceux qui veulent vivre en paix.

La paix c’est un combat politique aussi qui se mène contre l’accumulation sans fin du capital entre les mains des impérialistes qui n’ont pas de limite à leur prédation.

La paix, c’est un combat pour la justice sociale et climatique. Nous savons que les guerres se nourrissent des inégalités sociales, des conséquences du dérèglement climatique, de la concurrence sans merci pour l’appropriation des énergies fossiles, notamment.

La paix exige un nouvel ordre économique et monétaire libéré de l’hégémonie du dollar. Il faut mettre la finance au service des peuples, non du capital. Nous rejetons « l’économie de guerre », véritable économie de la mort que glorifient aujourd’hui M.Macron et Mme von der Leyen.

« L’économie de guerre » massacre le pouvoir d’achat, les retraites, la Sécurité sociale, les services publics et l’industrie. Opposons-lui une économie de la paix, fraternelle entre les nations, les peuples, libres, souverains et associés : pas de guerre entre les peuples, pas de paix entre les classes !

Organisons la résistance au quotidien et portons l’espoir de nouveaux jours heureux.

Cela passe par un projet à la hauteur des attentes du monde du travail.

Partout en France le parti communiste se mobilise pour défendre services publics et industrie, les socles d’emplois utiles socialement et écologiquement. Notre cap : ré-industrialiser le pays afin d’assurer la souveraineté sur le médicament, l’agro-alimentaire, l’énergie et tant d’autres domaines, dans le respect des peuples.

Nous posons une règle simple : pas un euro public sans créations d’emplois de qualité ni maintien des sites. Les salarié·es doivent pouvoir bloquer toute délocalisation. L’État doit assumer ses responsabilités.

Ici, à Toulouse, tant d’emplois dépendent d’Airbus ; et Thales programme des coupes sombres. Les salarié·es, nous les avons entendus ici, applaudissons les encore tous ensemble pour qu’ils ne doutent jamais du soutien collectif !

Les licenciements se multiplient tandis que Macron reste inerte : au lieu de soutenir les salarié·es en lutte, d’Airbus, Thales, Vencorex, Arcelor, ou encore celles du commerce de Gifi ou Jennifer !

Avec son livre Le Parti-pris du travail, Fabien Roussel rappelle l’urgence de se réapproprier notre appareil productif : hausse des salaires et retraites, baisse des factures, relance de la production locale, clé de l’emploi comme de l’écologie. Voilà quoi opposer concrètement aux monarchies capitalistes qui ne sont plus intéressés par l’industrie et font de l’austérité leur boussole, comme l’incarne Ursula Von der Leyen en Europe.

Notre projet c’est de renouer avec une France, des bâtisseuses et des bâtisseurs pour répondre aux besoins sociaux et relever le défi écologique. Concrètement : planification, investissements massifs, emplois de qualité, formation, nouveaux droits d’intervention des salarié·es. Nationalisons les secteurs stratégiques comme EDF-Engie. Instaurons un moratoire sur les licenciements et créons un pôle bancaire public orienté vers les alternatives sociales et climatiques. Aujourd’hui à cause de Macron, 200 milliards d’aides aux entreprises sont distribuées sans contrepartie ! Arrêtons la gabegie, mettons des critères sociaux et environnementaux impératifs !

Reconnaissons notre unité de classe : le 5 juin, toutes et tous dans la rue pour les salaires, l’emploi, les retraites à 60 ans, contre l’austérité. Aux côtés des syndicats, toutes et tous ensemble, faisons gagner l’économie de la paix et de la justice !

La bataille industrielle va de pair avec une bataille pour les services publics qui permettent à toutes et à tous de vivre.

Vous savez, la crise médicale que nous vivons en France, dans des zones entières, parfois même en ville où il n’y a plus ni spécialistes ni médecins généralistes, nous avons besoin de centre de santé et de moyens pour les hôpitaux publics.

Vous savez aussi, la crise de l’éducation nationale, de l’enseignement et de la recherche.

Les femmes sont les premières à travailler dans les services publics mais aussi celles qui y ont le plus recours. Contraintes au temps partiel, elles restent piégées dans la précarité. Libérer ces travailleuses par des crèches, des postes à temps plein, des salaires décents, c’est la condition d’une véritable égalité.

Le féminisme n’est pas un supplément d’âme, c’est un projet de société non violente, un projet universaliste qui a vocation à inclure toutes et tous. Toutes femmes et hommes, les personnes LGBTQIA+, quelques soient leurs origines, leurs classes, leurs orientations sexuelles, dans le respect et la non-violence. Quel que soit son âge aussi !

Et Gloire à la génération de nos mères, qui ont obtenus tant de droits, et qui nous permettent aujourd’hui de mener la révolution MeToo !

Protéger les mères, c’est aussi protéger les enfants. Cette exigence se heurte aujourd’hui aux violences et aux archaïsmes dans tous les milieux. On ne peut que se réjouir de la fin de l’omerta sur les violences qui ont été systémiques dans l’ombre des écoles privées, que l’église de France particulièrement, avec son emprise, a laissé prospérer, comme si c’était une manière d’éduquer.

Les révélations d’abus de violence à Notre-Dame de Bétharram, sont des exemples, et des Bétharram il y en a d’autres !

Cela soulève le cœur et prouve qu’il est temps de bâtir un grand service public, de l’éducation laïque, un grand service de la protection de l’enfance, mais aussi d’être capable de donner les moyens à l’État de contrôler et fermer les établissements où il y a des violences pour protéger les enfants - et je le dis il faut suspendre, et même arrêter les financements publics aux écoles privées, où se déroulent des violences.

Et je veux réaffirmer que le principe de la laïcité, est un principe de protection de toutes et tous, un principe de liberté absolue de conscience qui reste notre colonne vertébrale et doit rester celle de la République. La laïcité c’est un espace de dialogue, la laïcité doit protéger les agents, et les agentes du service public, et c’est aussi un principe qui offre un espace protégé pour les droits des femmes. Ne la laissons pas être salie par l’extrême droite, et pas non plus par les extrémistes religieux. C’est notre bien commun républicain !

Je veux avec vous applaudir, les féministes militantes qui sont présentes et particulièrement celles qui vont créer une nouvelle antenne de la très belle association Femme Solidaire ici à Toulouse ! Merci à la fête de l’Humanité Toulouse d’avoir invité les associations féministes, et les syndicalistes féministes. Bravo à vous, comptez sur notre sororité !

En France, comme en Europe, les inégalités salariales et professionnelles perdurent entre les femmes et les hommes et je vous remercie d’avoir mis à l’ordre du jour des débats ici, la question de l’égalité salariale et professionnelle.

L’égalité femmes - hommes bénéficie à toutes et tous. En France comme en Europe les femmes continuent à avoir des retraites inférieures de 40 % aux hommes. Si nous rendions effectif l’égalité salariale et professionnelles entre les femmes et les hommes en France, cela apporterait des ressources décisives pour financer la retraite à taux plein, à 60 ans pour toutes et tous. Oui c’est possible à partir du moment où réalise l’égalité salariale et professionnelle !

Oui le féminisme est en soi un autre projet de société, un projet de progrès et de paix, contre l’internationale masculiniste incarnée par les extrêmes droites, les fondamentalistes religieux, les oligarques… Le féminisme est pour nous un projet révolutionnaire.

En France, partout, nationalement comme localement, il faut soutenir les femmes et les féministes, qui vont s’engager massivement dans les élections législatives comme municipales, à parité dans toutes les communes, et c’est une très bonne nouvelle puisque c’est une extension de la démocratie.

Je vous le dit d’expérience, être élue locale c’est passionnant ! Le charme de la politique locale, c’est un ancrage et une connaissance profonde du territoire, le goût de la politique publique, de sa réalité sur le terrain, l’ambition de produire un impact sur le réel, de gérer les conflits, les exigences de chacune et de chacun, de lutter contre ceux qui s’approprient le bien public et qui le transfèrent au bénéfice du privé, de prendre des décisions, même dans un contexte politique et économique difficile, et de défendre le bien commun.

Le contexte est dur. Le gouvernement a un très lourd – et grave ! – bilan contre les services publics locaux. En 2025, 7,4 milliards d’euros ont été supprimés aux collectivités locales. Et en 2026 le projet de ce gouvernement des ultra riches, c’est une nouvelle cure d’austérité de 40 milliards d’euros, dont 8 milliards de nouvelles coupes dans les dépenses des collectivités locales.

Sonnons l’alerte. En s’attaquant aux budgets des services publics, ils s’attaquent aux municipalités comme espaces de partage, de réponse aux besoins, comme espace de résistance face aux politiques d’austérité nationales et européennes.

Alors en résistance, menons pleinement la bataille des prochaines élections municipales, construisons les rassemblements pour résister avec nos communes et en conquérir de nouvelles !

Oui, partout où il y a un élu, UNE élue communiste dans des majorités comme des oppositions, associons les mouvements sociaux, les associations, les syndicats, nous sommes utiles pour changer la vie, transformer les aspirations en politique publiques concrètes.

Oui, portons partout des politiques locales novatrices pour le progrès social, l’égalité, l’écologie et pour la paix, la coopération décentralisée avec les villes de Palestine par exemple.

Au sein du « Européan Left », du parti de la gauche européenne, je porte la proposition de la création d’un réseau des élu·es locaux d’Europe, des élu·es de toute l’Europe qui s’engagent contre l’austérité. Nous nous réunirons pour la première fois le 11 juillet pendant l’université d’été du PGE que nous accueillons à Paris cette année.

Les élu.es locaux possèdent un réel pouvoir de résistance face à l’austérité et à l’extrême droite. Les villes sont, par définition, des lieux d’accueil pour toutes et tous, et même s’ils veulent nous entraver par les budgets, nous avons la parole politique et les services publics locaux et nous pouvons organiser la résistance par les pouvoirs locaux, en développant un nouveau municipalisme.

Camarade, nous savons que les temps sont difficiles mais nous, Communistes, nous avons un autre chemin, un autre projet de société, où l’on défend l’humain avant tout et où l’on place la solidarité au centre des politiques publiques ; où l’on remet en cause ce système capitaliste qui divise les peuples et détruit notre planète.

Un chemin où tous les individus comptent et où le collectif permet de gagner.

Alors c’est le moment ici, sur cette terre de Toulouse, de faire la référence obligatoire au rugby. Je ne vais pas parler du Stade Toulousain, mais vous savez qu’un essai ne se marque qu’avec des individus soudés qui poussent dans la même direction, pour enfoncer les lignes du capital.

Notre mission est claire, bâtir un monde plus juste où chacun a le droit à un travail qui paie pour une vie digne. La richesse créée par le travail de millions de femmes et d’hommes, ne profite qu’à une petite poignée de privilégiés, mais nous, nous voulons un monde où elle va être redistribuée pour le bien-être collectif, un monde où les libertés vont être respectées, où les droits des travailleurs et des travailleuses seront au cœur de la question politique.

**

Chers amis, chers camarades,

Je vous remercie de m’avoir invité ici pour mes 20 ans.

Oui mes 20 ans de militantisme au Parti Communiste Français. Il y a 20 ans, ma génération a rejoint les autres dans une grande bataille, grâce au Parti Communiste Français et au journal L’humanité.

Très précisément le 29 mai 2025, nous allons commémorer les 20 ans du rejet populaire du traité constitutionnel européen, la constitution européenne de Giscard !

Grâce à Francis Wurtz, alors député européen communiste, qui a œuvré pour révéler le texte du traité constitutionnel européen, grâce au journal L’humanité, qui a publié in extenso ce texte, grâce aux communistes, nous avons gagné.

Mais les libéraux ont piétiné ce vote. Ils n’ont pas respecté le vote des Français et des Françaises, et pire : ils ont ratifié ensuite dans le dos des peuples le traité de Lisbonne. Oui, eux qui se prétendaient les défenseurs d’un projet européen ont dégoûté les peuples et, ce faisant, nourri la bête immonde qui détruit l’idée même de coopération entre les nations et les peuples.

Les libéraux sont les responsables de la montée de l’extrême droite de Méloni en Italie, de la montée de l’extrême droite encore récemment au Portugal, dans tant d’autres pays européens malheureusement et bien sûr de Jordan Bardela et du rassemblement national de Marine Le Pen qui n’ont fait que prospérer sur ce déni de démocratie.

Notez qu’il y a au moins une chose utile faîte par le parlement européen qui a pris un avocat et décidé d’aller chercher les 4,1 million d’euros volé au peuples européens par le rassemblement national. Parce que le gouvernement français, lui, n’a jamais déposé plainte contre le rassemblement national !

Une corruption avérée, un détournement massif qui a changé le cours de la démocratie en France en Europe. C’est avec les moyens détournés du parlement européen que le RN depuis 2009, n’a cessé d’agresser les institutions républicaines, d’entraver la démocratie…

Nous communistes, nous sommes restés fidèles à notre ambition : non à l’Europe du capital. Oui à l’Europe des peuples, oui à un projet de progrès social, écologique et de paix entre nations et peuples libres, souverains et associés.

Alors disons-le, comme nous avons pu le dire, avec le NON de gauche en 2005, une autre Europe est possible, une Europe de la réindustrialisation, de l’emploi du service public, une Europe de la solidarité entre les peuples, comme nous avons pu le dire au siège du Parti Communiste Français à Colonel Fabien avec 8 partis communistes et ouvriers d’Europe réunis le 5 mai dernier.

Camarade ne les croyez pas ! Il n’y a pas de quoi baisser les bras, tout au contraire, il faut continuer de changer les choses. Nous pouvons redonner à nos communes, à notre pays, à l’Europe, une direction juste, équitable, humaine, unie, solidaire, communiste.

Célébrons toujours nos victoires, fêtons « nos 20 ans », les 20 ans du non de gauche au traité constitutionnel européen, fêtons les victoires du peuple, il y en a des victoires, des grèves des travailleuses et des travailleurs dans les entreprises, pour l’accès aux soins, pour l’accès aux droits sociaux, pour les services publics, pour la régularisation des sans-papiers, pour l’émergence de solidarité dans nos quartiers. Des victoires magnifiques de nos élu.es municipaux notamment, de notre force collective, celle qui nous permet de nous reconnaître entre nous, celle qui montre que la lutte paye.

Pensons le Monde dans sa logique de classe, pensons le Monde dans sa logique patriarcale, pensons le Monde dans sa logique des rapports humains, pensons le monde dans sa dynamique historique. Pensons le Monde pour le transformer : voilà la tâche révolutionnaire de notre parti.

C’est vrai que les défis sont immenses. C’est vrai qu’il faut redoubler d’efforts, porter le débat démocratique dans nos organisations MAIS rester unis toujours dans l’action.

Toujours garder le cap, « pas de guerre entre les peuples, mais pas de paix entre les classes » car ce qui est en jeu ici, c’est notre avenir. Cela nous dépasse, et nous oblige.

Nous allons continuer à construire ensemble un monde où l’humain prime sur le profit, où la solidarité, est plus forte, que l’individualisme,la liberté, l’égalité et la fraternité sont des valeurs fondatrices et universalistes.

Appelons toutes celles et ceux qui nous entourent au quotidien à penser la complexité du monde, à penser l’altérité, à prendre le temps de la réflexion ensemble, des réseaux de sociabilité plutôt que des seuls réseaux sociaux.

C’est ce que nous faisons ici à la Fête, et c’est ce qui nous amènera à construire une société des « jours heureux ».

Nous sommes plus fortes et forts ensembles. Reconnaissons-nous. Nous pouvons construire une société meilleure.

Alors vive la lutte des travailleurs et des travailleuses,

Vive le féminisme, l’écologie et la solidarité,

Vive la liberté, l’égalité et la fraternité.

Vive la fête de L’humanité à Toulouse et vive le communisme.

Je vous remercie. 

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.