Enfer et damnation; la plus part des écogestes quotidiens gravitent autour des tâches "féminines" : trier les déchets, achat en vrac, gérer les vides (boite à oeuf, sacs à graines, papier ciré), vrac à ranger dans les bocaux, laver les couches textiles, gérer les toilettes sèches, faire les yaourts soi-même, son pain soi-même, faire tremper les graines.... utiliser plus de produits de base, éplucher les légumes, aller à l'amap... trier les habits, aller à la bourse aux vétements.... trier les medocs, les rapporter à la pharmacie... emprunter les livres à la bibliothèque, les jouets à la ludothèque.... aller au boulot, à l'écolo en vélo, vélo-cargo.... Et paf, un coup dans ta charge mentale.
Et oh, elles sont presque toutes chronofages ! Ben, oui, faire attention, ça prend plus de temps... qu'en avoir rien à foutre! Et paf, un gros coup dans ta charge physique... J'adore comment à focaliser sur la charge "mentale", on en oublie qu'elle est aussi physique : il faut penser à faire les choses, mais aussi les faire ! Les chiffres montrant qu'en terme de délégation ou de partage, on a encore des progrès à faire.
Et de quoi te précipiter dans un burn-out familial, militant... systémique et/ou divorce précoce. D'où des reconversions anti-écolos brutales "incompréhensibles" de copines qui "pétent un câble", crachant sur le bio, le vert et tentant les bras, hypnotisées, vers le consumérisme si bienfaisant.
A l'exception d'un fait, qui allège la charge : faire moins ou pas d'enfant est bon pour la planète! Oui, mais quel deuil de projet de vie à faire!
Alors oui, cela convainc plus d'une... de bosser à mi-temps ou de prendre son congé parental : comme ça tu t'occupes mieux de tes enfants, tu leur donnes un cadre plus sain et tu mets en place un foyer écolo bien mignon... en sabotant bien tes revenus, ton employabilité (savoir faire germer les graines, c'est vachement valorisable), tes droits à la retraite accentuant une fois encore les inégalités hommes-femmes.
Donc oui sans un gros réquilibrage Metoo dans la gestion domestique, l'environnement va achever les femmes. Une autre démonstration du besoin... de la convergence des luttes. L'écologie, c'est aussi une histoire de surexploitation... des femmes.
Une façon de retourner le problème : Et si le travail a temps plein était une invention qui s'articule sur un "homme" déchargé des soucis logistiques du quotidien, s'appuyant sur le soutien d'un conjoint qui gère le back-office. Echo du fanstasme bourgeois conservateur : "quand les femmes étaient à la maison, les enfants étaient mieux "élevés" et les maisons-jardin bien mieux "tenues"!"
Donc pour rendre la transition écologique et les écogestes soutenables dans un espace-temps fini sans être régressif comme on peut le voir fleurir avec succès dans les revues écolo ... de droite : on devrait enfin entendre la recommandation de Pierre Rabbhi : tous à mi-temps pour avoir le temps de faire son jardin... ranger son vrac, trier ses déchets, éplucher les légumes, réparer ses meubles, ses fringues.... marcher plus à pied ou à vélo... et profiter de la vie.
Sobriété heureuse ou enfer vert : quel choix voulons-nous en terme de transition?