Du pays qui bafoue ces droits. Violente sa population manifestante pour les images du 20h. Pour de minables punch-lines online. Pour que rien ne bouge. Que l’argent continue de se partager entre fortunés tandis que la planète brûle.
Droit d’avoir peur.
Du pays qui maltraite sa jeunesse porteuse de désirs inédits. D'envies solidaires. D’une humanité qu’on avait presque oubliée. Avertie plus que quiconque des dangers de l’avenir.
Droit d’être niée.
Du pays qui exige de sa population qu’elle plie. Adhère et colle au modèle. De force s’il le faut. Qui use de contre vérités pour martyriser la psyché et coloniser les corps. Nudges. Propagande. Brouillage permanent.
Droit d’être violée.
Du pays qui trouve l’argent de la guerre, arme les tyrans, ne lève pas un doigt pour dire stop aux génocides et conflits auxquels il participe. Qui s’enrichit de crimes à l’international. De crimes sur son sol.
Droit de contribuer à l’économie.
Du pays qui affole la population. Crie au manque d’argent qu’il a lui-même généré. Pillant les caisses pour enrichir les mieux lotis. Réduisant l’aide aux moins favorisé.es et leur faire la chasse. Les soupçonner. Les dénoncer sans preuve. Les rendre coupables et responsables. Inaptes. Inapproprié.es. Réclamer le sacrifice intégral, sauf des mieux lotis.
Droit de subir les inégalités.
Du pays qui impose que nous crevions d’un air vicié de pesticides, de particules fines, de polluants éternels. Sans moufter. Sans réclamer de mieux vivre pour crever moins vite. En meilleure santé.
Droit de mourir en silence.
Du pays dont le gouvernement stigmatise, moque, ment et ment encore, se montre veule et indigent. N’écoute pas ses ressortissant.es pourtant expert.es dans de nombreux domaines. Frappe et frappe encore celles et ceux qui disent non. Stop. Assez. Vous vous trompez. Enferme et raille. Décrédibilise pour se laver de tout soupçon.
Droit d’être gouvernée par la médiocrité.
Du pays de la honte quand le monde entier se lève pour dénoncer le génocide en Palestine. Du pays dont l'enrichissement prévaut sur la vie d’autres citoyen.nes du monde. Prévaut sur sa propre population.
Droit d’être une variable d’ajustement dans un tableur excel.
Du pays dont la corruption dépasse l’entendement. Champion des conflits d’intérêt comme des conceptions mafieuses du pouvoir. Aux grands cris d’innocence quand les crimes sont révélés. Jugés. Punis.
Droit de ne surtout pas s'informer.
Du pays qui bafoue l’élection, la démocratie, les règles basiques permettant de vivre ensemble. Aux ordres des multinationales, du pays dont le mépris égale l’arrogance. L’inconsistance. L’incompétence. Qui pourrit la situation pour la rendre inéluctable.
Droit de révérer l’absurdité de la situation.
Du pays critiquable sans fin pour sa dérive autoritaire.
Droit de considérer qu’iels savent ce qu’iels font.
Du pays qui pointe l’étranger sur son sol pour se cacher de ses méfaits.
Droit de regarder ailleurs...
Il y a de la honte. De la honte à être citoyenne du pays de la Déclaration universelle des droits humains.
- « Préambule : « […] Considérant que la méconnaissance et le mépris des droits de l'homme ont conduit à des actes de barbarie qui révoltent la conscience de l'humanité et que l'avènement d'un monde où les êtres humains seront libres de parler et de croire, libérés de la terreur et de la misère, a été proclamé comme la plus haute aspiration de l’homme. […] »
Article premier : Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.
Article 3 : Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne.
Article 5 : Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. […]»
Délaration universelle des droits humains