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Billet de blog 7 août 2015

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Droits de l'homme en Iran après l'accord sur le nucléaire

Suite au récent accord nucléaire avec l’Iran, la question restée sans réponse est son impact sur la situation des droits de l'homme en Iran. Ceci a été le thème abordé, jeudi 6 août, lors d’une table ronde en ligne en présence des experts européens.

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Suite au récent accord nucléaire avec l’Iran, la question restée sans réponse est son impact sur la situation des droits de l'homme en Iran. Ceci a été le thème abordé, jeudi 6 août, lors d’une table ronde en ligne en présence des experts européens. Le panel de cette conférence qui a duré une plus d’une heure était composé de Giulio Terzi ancien ministre italien des affaires étrangères, le préfet Yves Bonnet, ancien directeur de la DST et président du Centre international de recherches et d'études sur le terrorisme et l'aide aux victimes du terrorisme (CIRET-AVT), François Colcombet, Président de la Fondation d'Etudes pour le Moyen-Orient (FEMO) ,Jean-Pierre Béquet, membre fondateur du Comité français pour un Iran démocratique (CFID) et ancien député-maire et Behzad Naziri membre de la commission des affaires étrangères du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI, coalition des forces d'opposition iranienne).

Evoquant la mémoire d’Hiroshima, M. Gulio Terzi s’est interrogé : pourquoi oublie-t-on si facilement la mémoire des années difficiles que nous avons eues avec le régime iranien, particulièrement dans le domaine des violations des droits de l’Homme. Il a insisté sur le fait que les négociations sur le nucléaire iranien ne devraient pas faire oublier les violations des droits de l’homme en Iran.

Notre pays est concerné par l’exportation du terrorisme, par ce régime qui est l’autre face des violations à l’intérieur du pays, a poursuivi M. Terzi, avant de conclure : nous avons donc un problème de sécurité. Giulio Terzi a ajouté : on ne peut avoir une politique réaliste vis-à-vis de l’Iran, sans tenir compte des violations des droits de l’homme en Iran. Il a également affirmé que les pays de l’Union européenne ont signé un accord pour que toutes les relations commerciales contiennent une clause de respect des droits humains.

Il y a eu plus de 1800 exécutions en Iran depuis deux ans, plus que dans la période analogue ces 25 dernières années.

Soulignant les violations des droits humains, M. Yves Bonnet, a déclaré en tant qu’un français je crois qu’un realpolitik cohérant c’est quand on n’est pas complaisant avec le régime iranien. Nous devons observer de la réserve avec le régime iranien à cause de la question de la peine de mort.

La politique menée par Mme Mogherini ne correspond pas à nos valeurs, a ajouté Yves Bonnet. Il faut une attitude très ferme qui peut aller jusqu’à la rupture des relations diplomatiques si ce régime ne respecte pas ses engagements internationaux, a-t-il souligné. S’adressant aux français qui partent en Iran il a déclaré que  la tolérance doit être zéro vis-à-vis des violations des droits humains en Iran.

Yves Bonnet a rappelé que la semaine dernière, Amnesty International a fourni un rapport choquant. Il a déclaré près de 700 personnes ont été mis à mort en Iran par le régime en un peu plus de six mois. Ceci est équivalent à l'exécution de plus de trois personnes par jour. A ce rythme choquant, l'Iran dépasse le nombre total des exécutions dans les pays enregistrés par Amnesty International pour l'ensemble de l'année dernière.

 En considérant la terrible situation des droits de l’homme, M. François Colcombet a déclaré que l’opinion publique française ne fait pas du tout confiance au régime iranien. Or, on souhaite que le gouvernement français respecte ses principes dans les discussions avec des régimes tels que le régime iranien, a-t-il ajouté.

Affirmant que le peuple iranien est sur la voie d’un grand changement, il a souligné que les négociations avec l’Iran ne doivent pas éclipser les violations des droits humains dans un pays dans lequel l’application de la peine de mort se fait par des méthodes les plus barbares. Or dans le prochain contact avec l’Iran il faut que le gouvernement français évoque la peine de mort qui est utilisé pour terroriser la population, a insisté François Colcombet.

Selon l’Amnistie internationale, L'Iran détient le record d'exécutions par habitant dans le monde, et est le plus grand bourreau de mineurs délinquants.

 Les exécutions des minorités ethniques et religieuses ont augmenté de façon spectaculaire. Un certain nombre de prêtres chrétiens sont incarcérés pour avoir défendu leurs convictions.

Selon M Jean-Pierre Béquet le minimum des droits de l’homme ne sont pas observés en Iran et les droits des femmes sont bafoués. La France a été ferme lors des négociations nucléaires, mais beaucoup de gens pensent que nous avons été trompés et le régime a gagné du temps, selon lui. C’est pour cela que l’opinion publique ne fait pas confiance au régime iranien. Donc, selon lui, il faut que les élus, les parlementaires et les ONG fassent pression sur les autorités. L’Europe et le France sont attachées aux droits humains et ne doivent pas mettre en déséquilibre les relations commerciales avec l’appel au respect des engagements en matière des droits de l’Homme a conclu le magistrat.

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