h.enayat

militant des droits humains et militant politique

Abonné·e de Mediapart

92 Billets

0 Édition

Billet de blog 8 septembre 2015

h.enayat

militant des droits humains et militant politique

Abonné·e de Mediapart

Le peuple syrien victime de l’ingérence iranienne

h.enayat

militant des droits humains et militant politique

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

À l'occasion de sa sixième grande conférence de presse, le président de la République française, François Hollande, a annoncé lundi matin que, face à la crise des migrants qui secoue l'Europe, la France allait accueillir sur deux ans 24 000 réfugiés sur son sol. C’est une geste très humanitaire au profit d’un peuple souffrant depuis quatre ans. Cela fait suite à la découverte d’un petit enfant syrien innocent noyé et échoué sur le rivage.

Quatre ans après le mouvement de contestation de 2011 auquel le dictateur syrien Bachar al-Asad a répondu par la voie des armes, une guerre déchirante a dévasté le pays, a causé la migration de plus de la moitié de la population hors de son foyer et a ouvert ainsi la voie à l'avancée et au développement de la force terroriste Daesh.

Est-ce simplement la guerre entre Bachar al-Asad et le peuple syrien qui a causé la vaste migration des Syriens ?

Selon les observateurs, la dictature syrienne était sur le point d’être renversée par le soulèvement populaire jusqu’à ce que le régime iranien ait pris position en Syrie et apporté son vaste soutien militaire et logistique à Bachar al-Asad.

Selon Jackson Diehl, rédacteur en chef adjoint de l’éditorial du Washington Post, il y a un « pont terrestre syrien » du régime iranien au profit du Hezbollah.

« Le régime d'al-Asad est soutenu presque entièrement par l'argent, les armes et les combattants fournis par l'Iran »,  a-t-il ajouté.

Le soutien massif et indéfectible du régime iranien au régime d’al-Asad est motivé par l’importance stratégique qu’a le régime iranien à préserver la Syrie », selon certains analystes. .

Le général Jaafari, commandant en chef des pasdaran, a déclaré dans une réunion de l’Assemblée des Experts, le 11 mars : « Le rôle de conseiller de la République islamique en Irak et en Syrie avec l’assistance et les conseils des commandants militaires des pasdaran » est un acquis du régime et « aujourd’hui non seulement en Palestine et au Liban, mais aussi parmi les peuples d’Irak et de Syrie qui reconnaissent le rôle efficace de la révolution islamique » (Agences de presse du régime iranien).

Diehl ajoute que « les milliers de combattants du Hezbollah qui participent au maintien du régime al-Asad ne le font pas par affection pour la secte alaouite, mais pour préserver ce lien avec l'Iran ».

Selon une dépêche de SANA (l’agence de presse officielle de la Syrie) datée du mercredi 8 juillet, Bachar al-Asad a signé une loi ratifiant l’octroi par le régime iranien d’un crédit d’un milliard de dollars au régime syrien. Précédemment, en juillet 2013, la Syrie avait bénéficié d’un crédit de 3,6 milliards de dollars, octroyé par l’Iran.

Selon l’annonce expresse publiée le 28juillet 2015 dans laquelle la dictature syrienne dans son discours a reconnu publiquement que l’armée manquait d'effectifs, il s’est adressé en fait au régime iranien pour compenser le manque d’effectif de son armée.

Selon l’agence France presse, le régime iranien recrute des Afghans comme combattants pour renforcer Assad.

« Les entrevues avec les combattants afghans et des parents de soldats tués en Syrie indiquent brutalement - et parfois sous la contrainte – la campagne de recrutement de réfugiés chiites Hazara par les Gardiens de la révolution du régime iranien pour venir en aide au régime chancelant d'Assad », selon l’AFP.

L'Iran a affrété des avions de ligne de l'Afghanistan pour transporter des combattants en Syrie et en Irak, a rapporté le site TRT. Selon l'information de la chaîne de télévision Al Arabiya, Kays Hassan, président du comité de transport et de communication de l'Assemblée afghane, a déclaré que des combattants masqués et armés sont transportés depuis un mois depuis l'Iran vers la Syrie et l'Irak dans des avions afghans affrétés.

Le régime iranien aura « plus de pouvoir pour soutenir ses amis dans la région une fois conclu l’accord nucléaire », d’après la télévision d’État (IRIB) citant les propos samedi du conseiller en affaires internationales du Guide suprême Ali-Akbar Velayati. 

En bref, un effort sérieux est nécessaire pour mettre fin à la guerre en Syrie. Pour cela il faut choisir entre le fait de combattre le régime iranien avec un soutien plus vigoureux aux forces anti-Assad ou mener un politique complaisante pour laisser la région dans le chaos.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.