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Billet de blog 11 septembre 2015

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L’Iran est la source du problème scandent les manifestants irakiens

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Depuis deux mois des manifestations d’envergure ont lieu à Bagdad et les grandes villes chiites en Irak contre la corruption et les ingérences de l’Iran dans affaires intérieurs de l’Irak. La population réclame l’arrestation de l’ancien Premier ministre Nouri Maliki qu’elle accuse d’être inféodé à l’Iran et avoir mené le pays au bord de l'implosion.

Le quotidien Le Monde a publié un reportage révélateur sur le scandale créé en Irak par les ingérences du régime iranien : « "Au nom de la religion, ils nous ont volés", est le slogan du mouvement qui demande la dissolution des partis extrémistes chiites à la solde de l’Iran. »

L'ancien premier ministre irakien Nouri Maliki, est accusé d'avoir laissé s'écrouler l'Etat entre 2006 et 2014 et ouvert la voie à l'influence dévastatrice des Pasdaran iraniens en Irak. Selon le journaliste Louis Imbert « les manifestants crient : Irak libre, libre ! Iran dehors, dehors ! Fait inédit, certains ont détruit des portraits de l'ayatollah Ali Khamenei, le Guide suprême iranien. »

Le quotidien ajoute : « Profitant de la colère des manifestants contre l'ancien premier ministre Nouri Al-Maliki – symbolisée par le slogan " Au revoir, Nouri Al-Maliki ! " –, M. Abadi a supprimé le poste de vice-président de son prédécesseur et rival. C'était le premier pas d'un vaste plan de réforme, de lutte contre la corruption et de déconfessionnalisation de l'Etat, validé par le Parlement, le 11 août, sous la pression de la rue. »

Quatre organisateurs de ces manifestations ont été assassinés et plusieurs ouvriers turcs travaillant en Irak ont été enlevés par les milices liées au régime iranien.

Le Monde, daté du 3 septembre, ajoute que Nouri Al-Maliki, secrétaire général du parti Dawa, « est affaibli par un vote du Parlement, à la mi-août, qui demande à la justice d'évaluer sa responsabilité dans l'effondrement de la hiérarchie militaire qui a permis la prise de Mossoul par l'EI en juin. Une commission d'enquête l'a désigné comme le principal responsable de cette défaite, acte de naissance du " califat " djihadiste. Autre signe de pression iranienne : la semaine dernière, Qassem Soleimani, le commandant de la force Qods, la force terroriste des gardiens de la révolution iraniens, accusé d'agir en Irak en proconsul, se serait joint à une réunion de députés des partis religieux chiites à Bagdad, selon le quotidien Asharq Al-Awsat. En présence de Nouri Al-Maliki, le premier ministre Abadi aurait exigé le départ du gradé iranien. »

Commandité par Ghassem Soleimani, les milices dirigées par Nouri Maliki ont mené une politique despotique, en supprimant d’abord les sunnites et les Kurdes, puis les chiites démocrates. Sa politique sectaire a aliénée la population dans son ensemble, qui considère aujourd’hui l’Iran comme la source de ses malheurs et réclame la fin de sa mainmise sur le pays.

Selon Le Monde : « Les chefs des milices chiites liées à l'Iran menacent les représentants de l'Etat. Leurs hommes se mêlent aux manifestants dans le sud du pays, notamment dans le port de Bassora, le grand débouché pétrolier de l'Irak, où ils sont plus puissants que la police. " Les chefs des milices pourraient saisir l'occasion pour s'emparer du pouvoir. De la même façon que l'EI s'est imposé dans les zones sunnites abandonnées par l'Etat ", avertit Maria Fantappie, analyste de l'International Crisis Groupà Bagdad. »

En plus du massacre quotidien de la population irakienne, Nouri Maliki a également accompli une autre tâche confiée par Soleimani: anéantir la principale opposition iranienne, réfugiée en Irak, à savoir les Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI) basé au camp d’Achraf. Le deuxième mandat de Maliki a été entaché de plusieurs massacres dans le camp d’Achraf et d’attaques meurtrières contre le camp Liberty par les milices organisées par l’Iran et sous les ordres de l’ancien premier ministre Maliki.

L’Iran est, comme en Syrie, la source du problème. Il faut enrayer l'influence néfaste de l'Iran et pousser encore plus loin les réformes du gouvernement Al-Ebadi contre la corruption, la déconfessionnalisation de l'Etat. Le Premier ministre Haider al-Abadi doit protéger les manifestants et traduire devant la Justice Nouri Maliki et ses compères, sans quoi le régime iranien et ses agents vont empêcher toute réforme en Irak.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.