
Agrandissement : Illustration 1

Un dessin de l'artiste Atena Farghadani représente les députés du régime avec des têtes d’animaux votant une loi anti-contraception
L’Iran fait partie des principaux pays au monde à emprisonner des journalistes et artistes et continue à occuper une place de premier plan selon une organisation de défense des droits de l’homme basée à Londres nommée “Article 19”. L’affaire sélectionnée ci-dessous donne une illustration des mauvais traitements endurés par les journalistes et les défenseurs des droits de l’homme en Iran.
Agée de 28 ans, Atena Farghadani a été révoltée d’apprendre que le gouvernement, les législateurs conservateurs d’Iran préparaient en 2014 un projet visant à criminaliser la stérilisation volontaire. C’était la dernière trouvaille visant à restreindre une fois de plus la liberté de choix des femmes, et Atena Farghadani, peintre de grand talent et militante en herbe, a enfin décidé de prendre les devants. L’artiste a dressé une caricature dépeignant les législateurs du projet de loi comme étant des singes ou des vaches et mis son dessin en ligne sur Facebook.
Le Prix du Courage de caricature politique en 2015 a été accordé à elle pour sa décision courageuse de dessiner ce dessin humoristique et le publier sur son compte de Facebook.
Peu de temps après cette publication, les Gardiens de la Révolution se sont présentés chez elle, ont perquisitionné son domicile, l’artiste a été arrêtée et accusée d'outrage au gouvernement, de diffusion de propagande et d’atteinte à la sécurité nationale. Les autorités ont par ailleurs déclaré que ses liens avec les familles des détenus politiques constituaient aussi un délit et lui ont imposé le statut de prisonnière politique.
Atena Farghadani a été placée en cellule d’isolement, insultée, forcée de se mettre à nu, de subir des tests de virginité et de grossesse par les gardiens de prison, selon les témoignages de ses défenseurs légaux et le Movements.org , une association de droits de l'homme qui permet aux militants de se connecter à internet dans les sociétés fermées et qui a recueilli des témoignages de prisonniers politiques comme ceux de Farghadani. Elle a avoué à ses avocats avoir été battue, mise en quarantaine, verbalement malmenée et déshabillée par ses geôliers.
La jeune femme qui avait fait son apparition dans une vidéo sur YouTube en 2014, où elle critiquait son arrestation arbitraire, ce qui avait causé une nouvelle arrestation. Puis, Le 13 juin dernier, lors d’un rencontre dans la prison avec son avocat, elle lui avait serré la main. En raison de cette poignée de main, les mollahs ont ouvert contre elle un nouveau dossier judiciaire et ont également arrêté son avocat. Suite à des accusations d'indécence pour avoir serré la main de son avocat, elle a également publié sur Facebook une lettre adressée au guide suprême l'Ayatollah Ali Khamenei, en 2015, critiquant la Garde révolutionnaire pour ses mauvais traitements.
Amnesty International a condamné les nouvelles accusations "absurdes" contre la dessinaatrice satirique Atena Farghadani en déclarant que "Le fait Amnesty International a condamné les nouvelles accusations "absurdes" contre la dessinde considérer qu'un homme et une femme se serrant la main puisse être une infraction pénale est totalement absurde et constitue une violation du droit à la vie privée", a déclaré Raha Bahreini, chercheur d'Amnesty International.
Pendant son séjour en prison, Farghadani a été amenée à prendre position en faveur de nombreuses militantes politiques iraniennes, défenseuses des droits de la femme et qui sont la cible de plus en plus visée par les intégriste du gouvernement islamiste tentant de mettre un frein à l’occidentalisation du pays selon les dires de mouvement.org, une association de droits de l'homme qui permet aux militants de se connecter à internet dans les sociétés fermées et qui a recueilli des témoignages de prisonniers politiques comme ceux de Farghadani