
Alors que les écoles ouvrent leurs portes le mercredi 23 septembre en iran, un grand nombre d'enseignants se trouvent toujours en prison dans le pays, notamment MM Mahmoud Beheshti Langeroudi, Mehdi Bohlouli et Reza Neiknejad qui ont récemment été arrêtés, ainsi que MM Rasoul Bodaqi, Esmail Abdi Ali-Akbar Baghbani, Alireza Hashemi et Abdolreza Qanbari qui étaient déjà en prison.
Citant des statistiques de l’Organisation pénitentiaire des mollahs, Mostafa Nasseri, un responsable du ministère de l’Enseignement a fait état de quelque 1000 enseignants incarcérés en Iran (agence officielle Fars, 12 aout 2015). Avec l’étendue des manifestations enseignantes ces derniers mois en Iran, on peut estimer que le nombre de personnes emprisonnées pour raisons politiques est bien plus élevé. Le mouvement des enseignants qui a pris des dimensions nationales, a plusieurs revendications en tête desquelles la libération de leurs collègues.
Ces derniers avaient protesté contre les discriminations et les conditions de vie qui place leur salaire sous le seuil de pauvreté. Les personnes arrêtées ont été accusées de «propagande contre l’État » et d’« activités contre la sécurité nationale ».
Au lendemain des manifestations massives des enseignants en mai dernier, Esmaïl Abdi, Secrétaire général du syndicat des enseignants iraniens, avait été menacé d’arrestation par les services de renseignement (le Vevak) et sommé, en vain, de faire cesser le mouvement. Le syndicaliste iranien a été arrêté le 27 juin alors qu’il s’apprêtait à quitter le territoire pour un congrès international de l’enseignement au Canada. Son avocat a été empêché de communiquer avec lui.
La peine de prison du prisonnier politique M. Rasoul Bodaqi, un enseignant qui a été emprisonné pendant six ans pour avoir défendu les droits des enseignants, a pris fin le 4 août 2015, mais le régime iranien refuse de le libérer et l'a condamné à trois ans de prison lors d'un faux procès totalement arbitraire.
Le lundi 31 août, les agents de renseignement du régime iranien ont arrêté trois enseignants à Téhéran et Sanandaj. MM Mehdi Bohlouli et Mohammad-Reza Niknéjad ont été arrêtés lors des raids des agents du régime contre leur domicile à Téhéran. Les agents ont saisi leurs effets personnels, notamment leurs ordinateurs. M. Ali Hossein Panahi a été arrêté dans la ville de Sanandaj. Trois jours avant son arrestation, il avait prononcé un discours dans lequel il avait appelé les gens à résister face aux discriminations et à la répression exercée par le régime.
Par ailleurs, deux autres enseignants, MM Ali-Akbar Baghbani et Alireza Hashemi, ont été récemment arrêté et sont toujours en prison.
Dans le régime des mollahs, les enseignants du pays qui travaillent dur reçoivent un salaire d'un million de tomans, ce qui représente seulement un tiers du seuil de pauvreté. Ces chiffres ont été communiqués par le régime lui-même. Les enseignants emprisonnés ont été arrêtés pour avoir défendu les droits des travailleurs de l'éducation et pour avoir tenté de s'affranchir des discriminations qu'ils subissent, ainsi que pour avoir défendu le droit à l'éducation et l'accès aux ressources éducatives égales et gratuites pour tous les élèves iraniens. Ils sont traînés en prison sur de fausses accusations de "propagande contre le système" et d' "action contre la sécurité nationale" inventées les mollahs.
Mercredi 16 Septembre, trois cents retraités de l'éducation nationale se sont rassemblés sur la place Pastor, en face du bureau présidentiel. Ils portaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : "nous exigeons la libération des enseignants emprisonnés, Bodaghi-Beheshti-Abdi-Baghbani", "D'où proviennent les préjugés ? Le seuil de pauvreté est à 3 millions, notre salaire en tant que retraités est d'1 million".
De même, le 16 septembre, à Ahvaz, des centaines de gestionnaires et d'enseignants se sont rassemblés devant le ministère de l'Education. Ce même jour, les enseignants de maternelle des écoles de Mazandaran se sont également rassemblés devant le ministère de l'Education de cette province, pour revendiquer la non-application de la loi sur le paiement du salaire.
Alors que le pillage des richesses du peuple iranien et la corruption des dirigeants font chaque jour scandale et alimentent la guerre intestine des factions du régime, le salaire des enseignants n’est que d’un million de tomans, alors que le seuil de pauvreté est estimé à 3,7 millions de tomans.
Le dimanche 30 août, M. Mansour Kayhani, qui subissait une énorme pression due aux extorsions du régime, car il souhaitait obtenir un permis de construire dans la région de Sanqar, s'est brûlé vif à l'aide d'essence près du bâtiment du gouverneur
La dictature intégriste sévit avec férocité depuis la prise du pouvoir par les mollahs en 1979 en Iran. On estime 120 000 prisonniers politiques et militants des droits de l’homme ont été pendus ou bien executes dans les geôles iraniennes sous l’inculpation de « moharebeh » (guerre contre Dieu).
Grâce à des efforts considérables, la Résistance iranienne a pu réunir une liste partielle des 120 000 victimes,. Le premier volume du «Livre des martyrs» contient les noms et informations de 20 000 militants dont 784 enseignants qui ont donné leurs vies sur l’autel de la liberté en Iran.