Le sort des réfugiés syriens, les événements tragiques de ces derniers mois ont été la préoccupation dominante pour les gouvernements, les médias et les peuples de l’union européenne. Cette triste situation a créé une vaste sympathie voire empathie parmi le grand public qui souhaite aider et soutenir les réfugiés. Cependant, on note tergiversation et impuissance des gouvernements concernés peu enclins à les aider.
Les gouvernements occidentaux ne peuvent évidemment pas rester indifférents à la pression de l'opinion publique, mais ils ne sont pas prêts à s'engager pour des raisons économiques, politiques et de sécurité, des domaines où les questions humanitaires ne sont pas prioritaires. Alors même que la situation des réfugiés est de plus en plus terrible et compliquée.
Les gouvernements occidentaux ont engagé des discussions sur les quotas, nous constatons qu’ils ont tous tenté soit de se soustraire à la question soit de réduire les quotas au plus bas niveau possible. C’est une situation intolérable pour des centaines de milliers de personnes, hommes, femmes et enfants jetés sur les routes, soudainement sans-abri, chassés de leur terre. Les protéger et les accueillir sont une nécessité et une urgence humanitaire.
Dans ces circonstances, l'accent est mis sur la crise actuelle, mais très peu sur la cause et la racine de celle-ci. Ceci est tout à fait justifié, mais des mesures parallèles devraient être adoptées, avec une égale intensité, pour arrêter la propagation de la crise.
Il est maintenant très clair que la crise actuelle aurait pu être évitée si les gouvernements occidentaux avaient agi de façon responsable pour la défense des personnes, au début des troubles en Syrie. Cela, il y a déjà quatre ans. Ceci est le résultat d'une mauvaise politique et d’une inaction à soutenir le peuple syrien dans ses justes revendications. Le régime iranien, lui, a saisi l’occasion pour intervenir agressivement et maintenir son allié au pouvoir. La situation ayant dégénéré, le régime iranien s’est impliqué de plus en plus, profitant du peu de réaction des gouvernements occidentaux. Les autorités iraniennes se vantent sans vergogne qu'elles sont d'une telle puissance régionale que ce seraient elles qui auraient maintenu le régime d'Assad dont le renversement paraissait imminent il y a quelques années. Personne à l’époque ne s’est interrogé sur l’importance et le prix de cette guerre qui a couté la vie à des milliers de civils dont le nombre est maintenant de plus de 300.000 morts.
"Le régime clérical iranien vit dans la crise". Cela a été affirmé il y a quelques 30 ans. Peu de personnes comprennent la nature du régime iranien. On ne peut pas trouver un lieu où le régime iranien n’est pas impliqué dans un conflit ; ingérence directe du régime en Irak, au Yémen, au Liban, au Bahreïn et bien d'autres pays en plus de la Syrie, mais ce sont aussi des opérations terroristes à travers le monde, les attentats en Argentine AMIA Center, la caserne des Marines américains au Liban, des tours Khobar et à La Mecque en Arabie saoudite n’en sont que quelques exemples.
Le secrétaire du conseil suprême de la sécurité nationale du régime, Ali Shamkhani a ouvertement expliqué pourquoi ce régime avait besoin de recourir à de tels actes. En décembre dernier, après le meurtre de l'un des plus hauts commandants de la Force Qods en Irak, celui-ci a dit : "Si nos commandants ne sacrifient pas leur sang en Irak, alors notre sang sera versé à Téhéran, en Azerbaïdjan, à Shiraz et à Ispahan ... Pour éviter d'avoir notre sang versé à Téhéran, nous devons sacrifier notre sang en Irak ".
Il faut regarder le programme des armes nucléaires du régime et son insistance à maintenir ce programme à tout prix dans les circonstances actuelles. La même chose est vraie avec la crise des réfugiés. Personne n’est content de voir des civils syriens innocents perdent la vie sous les bombardements, de voir des réfugiés, des sans-abri, personne sauf le régime des mollahs. Les mollahs sont en effet responsables de cette situation, eux qui ont financé le carnage actuel par la fourniture d'armes et de forces pour sauver leur allié Assad; ils sont aussi responsables de l'exode massif de syriens terrorisés et complètement démunis vers les pays voisins et l'Europe.
Ce régime est en effet satisfait; il profite de la crise actuelle des réfugiés qui détourne l'attention des peuples de l’UE de la racine du problème, qui amène à des divisions entre les nations européennes. Des pays de l’UE s’accusent les uns et les autres afin ne pas prendre leur part du fardeau arguant qu'ils doivent faire face à leurs problèmes économiques et de sécurité dans le même temps. Les crises en Syrie et au Moyen-Orient ont maintenant débordé sur l'Europe affectant les relations internes entre les gouvernements ajoutant davantage de pression sur leurs économies déjà soumises à rude épreuve. Pour ces raisons, les Etats membres de l'UE sont encore plus pressés de conquérir des marchés en Iran, donc à fermer les yeux sur la situation des droits de l’homme qui s’y détériorent chaque jour davantage; cela a pour conséquence d’aider le régime iranien à étendre sa domination au moyen de règles de plus en plus dures.
Dans cette optique, il est crucial de résoudre le problème des réfugiés en le prenant à la racine sinon on ne peut espérer de fin à ce problème avant bien longtemps. Les pouvoirs responsables, aussi bien les Etats-Unis que l'Union européenne, préfèrent cautionner l’inaction quand ils auraient dû agir. Ils n’ont pas fait grand-chose; la situation perdure avec ses flots ininterrompus de réfugiés.
L'avenir parait très sombre, si cette crise des migrants se poursuit de la même manière, il n’y aura alors plus aucun endroit sûr pour vivre et cela ne sera pas sans conséquences graves pour l'Europe.