Le 3 mai, la journée mondiale des médias
Dans son rapport annuel, Reporters sans frontières, une organisation défendant la liberté d'expression des médias et les droits des journalistes a souligné une fois de plus que, malgré les promesses d’Hassan Rohani, la censure des médias et les restrictions appliquées aux journalistes, notamment leur arrestation et leur détention, continue. La presse est toujours un lieu de galopade des forces sécuritaires pour établir la répression.
Le régime iranien a été classé par les reporters sans Frontières (RSF) en 2013, 173e pays et dans le nouveau classement de 2014 et 2015 le régime s’est vu décerné le même rang de 173e. Ce qui démontre que rien n’a changé sous le mandat d’Hassan Rohani.
Dans une interview avec le réseau américain de CNN du 26 septembre 2014, Hassan Rohani a déclaré que personne n’est pas arrête à cause de ses activités journalistiques. Par la suite, dans une lettre ouverte ,135 journalistes iraniens ont qualifié ses remarques de distorsion et de négation de la réalité et ont dénoncé les promesses non tenues de Rohani pour la réouverture de l’association des journalistes.
En 2015, avec au moins 50 journalistes et blogueurs annoncés officiellement emprisonnés, le régime iranien a été dénoncé comme l'une des cinq prisons dans le monde pour les journalistes, ainsi que parce que tous le types de répression et de pression est toujours appliquée contre les journalistes.
Reporters sans frontières exprime sa vive indignation suite à la condamnation moyenâgeuse de deux journaliste et photographe par la 102e chambre du tribunal de la ville de Qazvin le 13 aout 2015 : Khalil Emami et Abass Alipour ont dû respectivement subir 25 et 50 coups de fouet.
Le célèbre photographe khakik Emami critiquait simplement un album photos publié par la mairie de Qazvin ; l’autre répondait aux insultes proférées par le conseiller du préfet contre le premier article.
Les autorités iraniennes se sont acharnées contre le journaliste Ahmad Zeydabadi. Après six ans de prison, Ahmad Zeydabadi, doit subir l’exil. Libéré le 21 mai 2015, après avoir purgé une peine de six ans de prison, le journaliste est contraint à l’exil dans la ville de Gonabad, dans le nord-est du pays.
Said Razavi Faghih, ancien collaborateur de plusieurs journaux d’État, a été condamné à trois ans et demi de prison ferme. Détenu depuis le 24 février 2014, et condamné à un an de prison, le journaliste devait être libéré mi-mars 2015. Mais à l’issue d’un procès inique le 6 septembre dernier, il a été condamné pour « publicité contre le régime », « insulte envers Ali Khamenei et les membres de l’assemblée des experts » à trois ans et demi de prison par la 15e chambre du tribunal de la révolution de Téhéran.
L’IRAN, LA PLUS GRANDE PRISON DU MONDE POUR LES FEMMES JOURNALISTES
L’arrestation, le 22 juillet 2014, de trois journalistes et photographes américains et iraniens porte à 65 le nombre d’acteurs de l’information actuellement emprisonnés en Iran. Parmi eux, dix femmes, dont trois sont des ressortissantes étrangères. La République islamique d’Iran est devenue la plus grande prison du monde pour les journalistes et femmes.
La journaliste et militante des droits humains, Narges Mohammadi, arrêtée en Iran, est même privée de voir ses enfants.
Suppression de critiques de la politique étrangère
Les médias sont sous un contrôle strict : toute critique, en particulier dans le domaine de la politique étrangère, mettra en danger d’être confronté à la répression sauvage et alors la sécurité des journalistes serait désormais en danger.
Dans son rapport annuel, le RSF indique que « la couverture indépendante de la situation en Syrie par les médias est strictement contrôlée et à cet égard toute critique de la politique étrangère du gouvernement serait supprimée.
Le régime iranien continue à appliquer un vaste contrôle sur les informations en ce qui concerne, particulièrement son allié de Damas, la présence des gardiens de la révolution islamique en Syrie et les aides financières octroyées à Damas.
Les autres sujets tels que l’arme nucléaire, les droits de l’homme, et le statut de prisonniers de conscience sous le prétexte de « agir contre la sécurité nationale » sera censuré.
Depuis le début du mois d’octobre, plusieurs femmes ont été victimes d’attaques à l’acide dans la ville d’Ispahan. En réaction, les autorités iraniennes, embarrassées par la vague d’indignation qui agite la population, s’en prennent aux médias, à travers une série de menaces et d’arrestations visant journalistes
Le 22 octobre 2014, alors que pas moins de sept femmes ont été victimes d’attaques à l’acide, une centaine de manifestants se sont réunis devant le palais de justice dans les villes d’Ispahan et de Téhéran devant le parlement, pour réclamer « la fin de la violence contre les femmes ». Plusieurs responsables du régime, ainsi que des organes de presse proches des Gardiens de la Révolution comme Tasnim news et Fars news ont accusé certains médias d’assurer une couverture « excessive » de ces affaires en « mettant en cause le rôle des organisations qui veillent au respect de la tenue vestimentaire des femmes (le hijab islamique) ». En effet, la plupart des victimes auraient été ce que le régime considère comme des « femmes mal voilées ».
Certains journalistes surtout à Téhéran et Ispahan ont été convoqués par des entités sécuritaires ou bien enjoints sous la menace », par des contacts téléphoniques, de ne plus suivre le dossier de l’attaque à l’acide.
Abbas Jaafari Dolat Abadie, procureur de Téhéran, avait dit plus tôt, qu’on a mis en garde certains médias contre la question des attaques à l’acide et l’on a convoqué certains à ce propos et qu’on leurs réagirait contre eux si nécessaire.
Ahmad Khatami, imam par intérim de la prière du vendredi à Téhéran, a exhorté le pouvoir judiciaire de poursuivre les médias qui ont attribué pour aucun raison ce crime aux groupements qui invitent à la vertu et à la prohibition du vice.