Depuis l’adoption de la « stratégie de Lisbonne » par l’UE, le savoir est soumis à une logique de rentabilité à court terme, à la concurrence et aux injonctions à l’« innovation ». Malgré leurs promesses, tous les gouvernements (LR et PS) ont mené une politique d'austérité dans l’enseignement supérieur et la recherche (ESR).
Les recrutements plongent, diminuant d’autant la capacité de la France de s’attaquer aux défis de demain. Plus du quart des personnels de l’ESR est précaire ! Tou·te·s, titulaires et précaires, travaillent dans des conditions déplorables pour des salaires faibles. Les lois LRU et Fioraso ont plongé les établissements maintenant « autonomes » dans la crise et ont gravement rétréci la démocratie universitaire. Les étudiant·e·s subissent de plein fouet toutes ces réformes : sous-encadrement, amphis bondés et vétustes, augmentation des frais d’inscription, pénurie de bourses et de logements. En parallèle, les entreprises privées bénéficient du Crédit impôt recherche (CIR), inefficace en termes de développement de la R&D et de création d’emploi de chercheurs, pour un coût de 6 milliards d’euros en 2017... Les responsables politiques au pouvoir depuis 20 ans (LR, PS) font ainsi le choix de l’ignorance. Pourtant la création, la critique et la transmission des savoirs sont nécessaires au développement humain et à l’émancipation, en particulier aujourd’hui, face à la crise sociale et environnementale.
Nous, travailleur·se·s de l'ESR, étudiant·e·s et citoyen·ne·s, portons un choix radicalement différent. Nous réaffirmons le rôle central de la production et la diffusion des connaissances scientifiques dans nos sociétés et nous pensons que cet intérêt général doit essentiellement être confié au service public.
Nous voulons la fin de l’austérité pour qu’enfin l’investissement national en R&D atteigne 3 % du PIB. Pour cela, au terme des 5 prochaines années, il faudra augmenter de 20 milliards d’euros la part d’investissement dans le secteur public et en finir avec le dispositif du CIR.
Nous voulons une recherche indépendante garantie par l’augmentation significative des financements pérennes, le renforcement des organismes de recherche (CNRS, INRA, INSERM...), des structures de décision démocratiques, la fin de la précarité et la protection des lanceur·se·s d’alerte.
Nous voulons une université gratuite et démocratique garante d’une formation supérieure initiale et continue de qualité. Il faut recruter plusieurs milliers de titulaires par an, augmenter l’investissement par étudiant·e, assurer des conditions d’études dignes par l’octroi d’une allocation d’autonomie et engager un plan de construction massif de logements étudiants. Nous voulons aussi la reconnaissance de tous les diplômes universitaires, notamment le doctorat, dans les conventions collectives.
Nous voulons sortir du dogme de la compétition et de l’évaluation et faire renaître l’esprit collaboratif en mettant fin aux regroupements imposés entre établissements. Nous voulons sortir de la compétition Grandes-Ecoles / Universités en les rassemblant dans un cadre national.
Nous voulons un meilleur dialogue entre acteurs de l’ESR et la société en développant des universités populaires, des pratiques participatives et l’accessibilité de toutes les publications scientifiques.
Pour ces raisons, nous nous retrouvons dans les propositions portées par la France Insoumise et Jean-Luc Mélenchon aux élections présidentielles. Ensemble, nous voulons construire un avenir en commun et une 6 ème république au cœur de laquelle nous plaçons le savoir. Nous appelons à marcher pour cette 6 ème république le samedi 18 mars prochain.
Appel: Appel à signer ici
http://f-i.jlm2017.fr/appel_enseignement_superieur_et_recherche