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Billet de blog 3 avril 2025

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Le bourreau s’est éteint. La mémoire brûle encore.

Membre du « comité de la mort » de 1988 en Iran, Hossein Ali Nayyeri est mort sans jamais avoir été jugé.

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La mort d’un bourreau : Hossein Ali Nayyeri s’en va, sans jamais avoir été jugé

Hossein Ali Nayyeri, juge religieux et figure centrale du tristement célèbre « comité de la mort » — ce groupe d’hommes qui, à l’été 1988, a envoyé des milliers de prisonniers politiques et d’opinion à la potence sans procès — est mort. Une chaise de moins dans le tribunal de l’Histoire, celui qu’on attend toujours.

Il avait 69 ans. La date exacte de sa mort n’a pas été communiquée — peut-être s’est-il éteint dans le silence, comme tant d’autres qu’il a fait disparaître loin des regards, derrière les murs des prisons.

Pour les survivants de ces purges, son nom évoque une mécanique bien huilée : quelques questions expéditives, une réponse jugée « erronée », et la sentence tombait. Une minute d’audience pour une vie, puis la corde.

Dans un message de condoléances, Gholamhossein Mohseni Ejei, actuel chef du pouvoir judiciaire, a affirmé que Nayyeri souffrait depuis longtemps d’une maladie… causée, selon lui, par « de longues années de service au sein de l’appareil judiciaire de la République islamique ».

Apparemment, condamner méthodiquement à mort, jour après jour, finit par user l’organisme. Le métier de bourreau, semble-t-il, n’est pas sans conséquences.

La mort finit toujours par revenir vers ceux qui l’ont administrée avec zèle.
Nayyeri est mort. Sans avoir jamais été confronté à la justice.
Mais son nom, indélébile comme une tache de sang, restera gravé dans la mémoire collective.

    - Hengameh Hoveyda

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