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Billet de blog 27 avril 2024

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Dans le Miroir de l'Horreur : Un Tango Macabre d'Exécutions en Iran

Au-delà de la brutalité des exécutions, c'est un jeu pervers et insidieux imposé aux citoyens, où chaque acte de violence est une mise en scène sadique d'un régime décadent qui prend plaisir à violer les frontières de l'humanité. Dans ce théâtre de l'absurde, la vie et la mort se confondent dans une spirale sans fin de terreur et de désespoir.

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Illustration 1
Hereward the Wake by John Cassell

Une nouvelle qui n'est pas une nouvelle !

Si vous êtes d'Iran, l'annonce de l’exécution d’une personne revêt une signification bien plus complexe; elle est portée par de nombreux rebondissements. Les nuits passées dans l'angoisse, en attendant l'aube et l'appel à la prière, symbolisent en Iran l'heure de la mort et de l'exécution!  
Et vous savez qu'à certains moments, un nom célèbre est le symbole de un ou plusieurs autres individus plus anonymes, qui sont les véritables victimes et seront bientôt exécutés. Un nom est annoncé, mais d'autres sont exécutés. 
Ou inversement, l'annonce de l'exécution d'une personne devient publique, et lorsque vous pensez que la pression sur le régime est trop forte et qu'il ne s'autorisera pas à l'exécuter, c'est précisément à ce moment-là qu'il le fait !

Illustration 2
Reza Resaei et Mojahed Koorkoor condamnés à mort


Voici le plaisir de voir la faiblesse des gouvernés et leur perte de toute volonté face à la statu quo ; Les plaisirs morbides d'un régime malade qui se nourrit de la souffrance et de l'anxiété des personnes sous son emprise, jouant toujours avec elles, dans un monde où rien n'est réel ! 

Une nouvelle n'est jamais une nouvelle, vous vivez toujours dans un monde irréel, même si cette fois, ce n'est ni aussi cinématographique ni même aussi philosophique ! Permettez-moi de dire que c'est juste terriblement douloureux ! Une maladie cruelle de vivre sous un régime absolu de tyrannie qui connaît bien le jeu et tire du plaisir à jouer avec ses victimes avant de les tuer. Un pouvoir phallique qui, au lieu de son pénis, vous injecte un bouteille en verre, et en retire autant de satisfaction qu'en coupant les seins de sa victime mutilée après l'avoir tuée !

Illustration 3
Abbas Deris condamné à mort

Le phallus ne trouve satisfaction dans rien, il prend plaisir à violer les frontières de l’existence des autres, à les prendre au dépourvu derrière un mur, à les voir se débattre et crier tout en étant captifs et impuissants ! Les nouvelles ne sont pas des nouvelles, ce sont des entrées dans le jeu à venir, et les joueurs n'ont pas le droit du choix, ils doivent simplement poursuivre une balle sur le terrain de jeu. Celui qui sort du jeu ne le brise pas le jeu, il est simplement éliminé et cesse d'exister. Le terrain de jeu détermine qui est présent. Ce jeu n'a qu'une seule règle : tu cours, tu pourrais rester en vie !

Illustration 4
Toomaj Salehi condamné à mort


Cette partie était l'aspect désespérant de l'histoire, mais voici le côté plein d'espoir : l'être humain se rebelle, les opprimés, les exclus, ceux qui sont manipulés, ceux qui sont maltraités, ceux qui ne courent plus et restent dans le jeu, ils se révoltent ! Les rebelles enfreignent les règles, les rebelles existent…

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