« On a fait le travail de l'État, on espère qu'on l'a bien fait ? »
Il s'agissait de porter assistance à « des personnes en Danger Judiciaire » ou encore « ils étaient condamnés à mort », si on n'avait rien fait « ils se seraient certainement suicidés » telles étaient les formules ânonnées par Naudin sur toutes les ondes.
Pas une voix parmi les médias ne s'est étonnée du caractère quelque peu outrancier de ces formules, pas un commentaire n'est venu relever le désormais lamentablement fameux « On a fait le travail de l'État, on espère qu'on l'a bien fait ? »
On ne prononce pas ce genre de phrase dans les médias ( qui évidemment vont en raffoler ) car d'une façon ou l'autre elle est très gravement accusatrice. Dans le fond il s'agit d'un nouveau « J'accuse » verbal cette fois ci, indécent sur le plan civique, mais aussi parfaitement dangereux si l'on y porte une autre regard...
- Se réclamer d'avoir fait le boulot de l'État c'est aussi une façon d'impliquer l'État laissant entendre que l'État était le commanditaire, faute mortelle pour une barbouze auto-proclamée, et c'est mettre tout le monde dans l'embarras. D'ailleurs l'empressement du Quai d'Orsay pour indiquer qu'il n'avait rien à avoir là dedans, et qu'il s'agissait d'une initiative personnelle peut aussi s'analyser dans cette hypothèse comme quelque peu suspect .... De toute façon et si on reste dans cette hypothèse, à ce stade, Naudin était mort.... Surveillé à l'évidence et peut-être sur écoute, il aurait été balancé une fois en Egypte....
- Si comme le plus probablement, il s'agit d'une vraie opération individuelle, et que dans ce cas là on " a fait le boulot de l'état " parce qu'on estime que l'État aurait dû le faire, on a affaire alors à la manifestation d'un égo démesuré, mais qui explique alors parfaitement le besoin de raconter son histoire, et un des chefs d'accusation retenus contre notre camarade Naudin, c'est à dire « en tirer un bénéfice personnel »
Dans les deux hypothèses précédentes il est clair que l'État ne pouvait pas se permettre de lever le petit doigt, il est clair aussi qu'il n'en avait aucun moyen.
Par ailleurs l'affaire a été révélée par Valeurs Actuelles, avant que les fugitifs et leur GO n'arrivent en France, lequel journal a prétendu détenir des photos, celles-là même semble t-il qui ont inondé Internet et les médias....
Mais qui a pris ces photos ? Et comment ont-elles été adressées à un journaliste ? Qui si ce n'est Naudin lui-même ?
Qui pouvait les envoyer par Internet dans ce cas si ce n'est Naudin, avant de prendre le vol Air Caraïbes, ou le vol Corsair.
Il apparaît dans les différentes interview de Naudin et ses réticences à parler des formalités d'embarquement et des papiers dont il confirmait qu'ils étaient restés en RD, que les formalités légales d'embarquement n'ont pas été respectées, ce qui impliquerait gravement Air Caraïbes et Corsair.
Naudin n'a rien dit si ce n'est " qu'on avait pallié " au problème. On sait déjà que le CdB Corsair était dans le coup, puisqu'il en avait informé son co-pilote au tout dernier moment ?
Ces faits sont des preuves indubitables que Naudin a violé la Loi 137-3 de République dominicaine.
Un autre point important dans le cadre de cette Loi c'est le délit d'abus de faiblesse sur ceux qu'on fait sortir illégalement de la RD.
De ce point de vue là aussi il y a sérieusement matière à réfléchir : Les pilotes Odos et Fauret était-ils consentants réellement ?
Comme par hasard Naudin s'est répandu dans tous les médias insistant particulièrement sur deux points :
- J'ai mis deux conditions, dit-il pour accepter " l'affaire " le tout premier point était d'obtenir le consentement des deux pilotes.... Aie Aie !
- Le deuxième était de m'assurer que je ne commettais aucune infraction.... ( tu parles Charles )
Ce qui laisse néanmoins à penser sérieusement qu'il avait étudié la Loi 137-3. À cet égard être ou ne pas être dans les eaux dominicaines ne présente aucune importance .
Bref son empressement à indiquer qu'il n'avait commis aucune infraction, qu'il avait fait tout ça de façon purement altruiste, et qu'il avait le consentement des pilotes semble démontrer en tous cas qu'il avait parfaitement mesuré les risques.
À lui de montrer désormais, qu'il avait ce consentement des pilotes, et qu'il n'avait tiré aucun profit de tout cela. Que sont devenus les 100 000 € du budget qu'il dit avoir établi lui-même et surtout qui les a fournis ?
Et le Zorro d'Air France ? Philippe Heneman, commandant de bord à ses heures perdues ? Une petite Notice Rouge pourrait arriver vite dans les tuyaux ? Pas improbable quand on aura compris que la Loi 137-3 s'applique aussi aux personnes morales, c'est à dire aux associations entre autres...
Pas de doute L'APNA aurait tout intérêt à se tenir tranquille et bien entendu le SNPL des machinistes AF lui aussi.
Une Notice Rouge avec l'ATPL d'Heneman ça aura de la gueule, pas de doute . En Anglais on dit :
Air Transport Pilot License endorsed with a Red Notice