Dans le cadre de l'enquête sur le drame du Rio-Paris, close tout récemment, tel qu'annoncé par Me Alain Jakubowicz, l'un des avocats de l'association Entraide et Solidarité AF447, et actuel Président de la LICRA
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omment ne pas s'interroger sur le travail fourni par le BEA, le bureau français d'Enquêtes et d'Analyses pour la Sécurité de l'Aviation Civile, quand on sait qu'il est visé par des plaintes pour " entrave à la manifestation de la Vérité ". Une famille de victime du crash d'Air France vol AF447 considère en effet que le BEA aurait pu trouver l'épave beaucoup plus tôt... Voir aussi cet autre article du journal le Point.fr " Crash Rio-Paris, une plainte vise les enquêteurs "
Quand on sait le magnifique travail réalisé par le NTSB américain, sous la houlette de sa très médiatique patronne Deborah Hersman s'agissant de l'enquête sur le crash du Boeing 777-200 ER de la Cie Asiana Airlines survenu le 6 Juillet 2013 à San Francisco et dont le rapport final vient d'être publié,
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uand on sait la qualité de l'analyse de l'accident qui y figure, quand on sait le brio avec lequel Deborah Hersman avait mené cinq conférences de presse dans les 6 jours qui ont suivi l'accident, quand on sait avec quelle transparence, quelle indépendance, quelle autorité, quelle rigueur, quelle compétence les faits ont été exposés, quand on sait tout cela ... comment ne pas s'affliger de la pauvreté rédactionnelle des rapports du BEA concernant le crash Rio-Paris, comment ne pas mourir de honte lorsque l'on visionne les quelques interventions médiatiques de ses dirigeants, comment ne pas pointer les insuffisances de l'enquête, ses mensonges par ommission, ses énormes contradictions, ses mesquineries et ses renoncements.
C
omment en définitive ne pas espérer que la Juge Zimmermann, elle-même ancienne avocate de la LICRA, aura fait la part des choses et qu'elle aura vu dans son instruction l'essentiel, c'est à dire les lacunes du recrutement, de la sélection de la formation et du contrôle des équipages Air France. Un point s'il fallait démontrer les insuffisances de l'enquête du BEA est sous nos yeux, dans cette image extraite de l'émission " Special Investigation " diffusée sur Canal+ en Nov 2012, qui n'a jamais été mentionné.
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n réalisant moi-même les séquences simulateur de l'émission, j'ai voulu entre autres points importants montrer ceci : Le pilote Bonin se serait " cru " en survitesse, alors qu'il était en décrochage profond, avec une assiette importante, un altimètre qui dévissait, et un vario de folie en descente, au point qu'il aurait même tenté de sortir les aérofreins. Les explications les plus farfelues ont été avancées pour risquer imaginer ce qu'il pouvait bien avoir dans la tête quand il exprima son idée : " on a une vitesse de fou, qu'est ce que vous en pensez "
Quand il dit cela, les sondes de Pitot fonctionnent normalement à nouveau et toutes les indications des instruments dans le cockpit sont valides.
La vitesse est vers 180 kts, la speed trend en forte décroissance, et toute l'échelle des vitesses est marquée par le fameux bandeau " noir et rouge " habituellement connu des pilotes pour indiquer une survitesse.
Sauf que dans le cas présent on est à très basse vitesse et que le bandeau rouge des basses vitesses lui aussi bien connu des pilotes est remplacé en Alternate Law par le bandeau rouge et noir.
On a donc dans ce cas ultra particulier, très exactement la même représentation sur l'échelle des vitesses que l'on soit profondément en survitesse ou profondément en basse vitesse.
D'aucuns déploreront que le BEA n'ait jamais été capable de penser une telle analyse, je trouve pour ma part que c'est inacceptable et la preuve s'il en fallait encore une, que les enquêteurs ont une connaissance extrêmement limitée du design de l'Airbus et des caractéristiques des lois de vol.
Ps : J'avais déjà posté sur ce sujet en Février 2013 ici.