Manuel Valls. Le Premier ministre manœuvre pour obtenir l'aval des parlementaires à son projet de révision de la Constitution prévoyant, entre autres, la déchéance de nationalité
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Concernant la déchéance de nationalité étendue à tous les terroristes binationaux, y compris ceux nés français, Valls a annoncé qu’aucune « référence à la binationalité ne figurera dans le texte constitutionnel » et a proposé une nouvelle mouture de l’article : « La loi fixe les conditions dans lesquelles une personne peut être déchue de la nationalité française ou des droits attachés à celle-ci lorsqu’elle est condamnée pour un crime ou un délit constituant une atteinte grave à la vie de la nation ». Un coup à gauche, en éludant la catégorisation des Français et en ne remettant pas en cause le droit du sol, et un coup à droite, en maintenant la déchéance de nationalité face à l’option de « déchéance de citoyenneté », avec en plus son application non seulement pour « crimes », mais aussi pour « délits ». En fait, Valls a beau biaiser, la perte de déchéance ne devrait s’appliquer qu’aux binationaux, puisqu'il a annoncé que la France ratifiera les conventions internationales empêchant la création d’apatrides. De nombreux élus socialistes semblaient se satisfaire de cet artifice et devraient délaisser de nouveau des frondeurs décidés à continuer le combat. Le député Pouria Amirshahi a par exemple dénoncé les « compromis » du gouvernement « avec la droite la plus dure », s’inquiétant d’« une victoire culturelle et symbolique (du) bloc réactionnaire ». Marc Dolez, pour le Front de gauche, a sobrement annoncé que les modifications du texte n’étaient pas de « nature à infléchir l’appréciation du groupe », opposé à la réforme.
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