Le gouvernement israélien, poussant à son point extrême l'idéologie sioniste, prétend que l'ensemble du territoire palestinien appartient historiquement et spirituellement au « peuple juif », concept dont l'historien israélien Shlomo Sand a démontré qu'il relevait d'une invention sans fondement (Comment le peuple juif fut inventé, Flammarion 2010). Cette élucubration biblique inspire désormais toute la politique israélienne. Elle se traduit par l'ethnicisation de l’État d'Israël et la colonisation des territoires palestiniens. Pour ce qui est de l'ethnicisation, l'exemple le plus révoltant est le traitement des Bédouins du Néguev. En 1947, alors qu' ils constituaient la majorité des habitants de ce territoire, la plupart d’entre eux furent expulsés vers Gaza et la Jordanie. Seuls 12 % purent rester, devenant plus tard citoyens israéliens. C'est encore trop, ont considéré les autorités israéliennes qui voudraient maintenant les parquer dans des réserves pour installer à leur place des colons juifs extrémistes membres du parti Le Foyer juif dont le chef Naftali Bennett est ministre de l’Éducation du gouvernement de Netanyahu. Pour justifier ces nouvelles expropriations, le gouvernement israélien s'appuie sur le Fonds national juif (KKL ou FNJ) qui depuis des décennies, sous prétexte de planter des forêts, aide à maquiller cette ethnicisation forcée, comme l’a fort bien expliqué Ilan Pappé, cet autre historien israélien, dans son ouvrage, Le nettoyage ethnique de la Palestine (Fayard, 2008). Ces expulsions-expropriations ne touchent pas que les Bédouins. Le jeudi 19 janvier 2017, les Palestiniens d’Israël appelaient à une grève générale contre la destruction de leurs maisons touchant plus de 500 000 d'entre eux sur les 1 700 000 que compte Israël.
Colonisation et occupation des terres palestiniennes
Avec l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche, il faut s’attendre à une accélération de la « judaïsation » d'Israël et à son extension dans les territoires occupés. Le Premier ministre israélien vient d'ailleurs d'annoncer un projet de construction de 3000 nouveaux logements dans les colonies juives en Cisjordanie. Ils devraient s'ajouter aux 560 prévus à Jérusalem-Est, occupée par Israël depuis 1967. Ce n'est pas tout, le Parlement israélien est en train de débattre d'une loi qui permettrait à Israël de s’approprier des centaines d’hectares de terres en Cisjordanie occupée. Selon l'association israélienne, la Paix maintenant, le texte permettrait de justifier l’existence de 3 921 unités d’habitation, dont cinquante-cinq colonies illégales, soit l’équivalent de 800 hectares de terres palestiniennes expropriés.