La cyber-pétition « Loi travail : non merci ! » lancée le 18 février par Caroline De Haas est en passe d'atteindre le million de signatures. Le « tous ensemble « progressiste aurait pu bouder une initiative qui émanait d'une ex socialiste qui fut un temps proche du pouvoir. Il a eu l'intelligence de s'y engouffrer. Bien lui en a pris. Unis, sur des bases claires, il est possible, si non de mettre K-O les Hollande, Valls, El Khomri, Macron et consorts, mais au moins de les foutre groggy. Les premiers crochets du gauche ont commencé à défraîchir leur belle contenance. Ils étaient pourtant sûr de leur coup - pas de ceux qu'ils allaient prendre. Les sondages semblaient leur donner raison. En fait, ils ne disaient que ce qu'ils voulaient entendre. L’exécutif pensait que la réforme passerait facilement. Mais patatras, leur beau plan s'est déglingué en quelques jours. Dans leur propre camp, la clameur du « trop c'est trop ! » s'est fait entendre. Côté syndical, la mayonnaise a commencé (doucement) à prendre. Lundi 29 février, premier recul. Manuel Valls a annoncé le report de la présentation du projet de loi devant le Conseil des ministres. Prévue le 9 mars, elle est repoussée au 24.
Quelque chose s'est réveillé. La très grande majorité des associations de jeunes* sont vent debout contre cette attaque du monde du travail. Ils exigent le retrait du projet et appellent à une journée de manifestation le mercredi 9 mars. Ils avaient choisi cette date alors qu'il ne connaissait pas encore la reculade de l'exécutif. Qu'à cela ne tienne, pour ce même jour, l'intersyndicale des cheminots a, depuis longtemps, lancé un appel à la grève. Voilà qui devrait grandement faciliter la mobilisation. La décision de la CGT d'appeler les salariés à « participer le 9 mars aux rassemblements et manifestations unitaires en construction » s'inscrit dans cette dynamique. Cette journée peut-être un premier tour de chauffe. Ses modalités précises ne sont pas établies, des initiatives disparates fleurissent çà et là. Du côté des lycéens et étudiants une des difficultés tient au fait que certains sont encore en vacances ou en sortent juste. Des réunions syndicales sont programmées. Des associations, des partis politiques pourraient se joindre aux manifestations. Partout en France, le «tous ensemble » progressiste bouge. Tout est possible mais rien n'est définitivement arrêté.
* CGT Jeunes, Solidaires Etudiant-e-s, UNEF, FIDL, SGL, UNL, DIDF Jeunes, Génération Précaire, JOC, Maison des Potes, MRJC, OLF, Sos Racisme, AL, Ensemble, Jeunes Ecologistes, Jeunes Socialistes, Mouvement des Jeunes Communistes, ND Campus, NPA Jeune, Réseau jeune du Parti de Gauche, UEC.