« La mise en mouvement du peuple est la clé d'un succès de la transformation sociale », sacré gageure que les communistes ont décliné tout au long de leur congrès. Mais cette « mise en mouvement » donnée comme « incontournable », est-elle crédible ? Les obstacles sont considérables, les communistes le reconnaissent, mais en même temps, ils voient dans les mobilisations sociales et citoyenne récentes la preuve que « des forces peuvent être disponibles pour dans la durée, ouvrir la voie à un nouvel espoir politique (...) ». Peuvent et non pas sont, car les communistes estiment que « si une nouvelle réponse progressiste largement rassembleuse n'est pas construite » cela « débouchera inévitablement » sur la victoire de la droite ou de l'extrême droite. Cette nouvelle réponse, les communistes la nomment : un projet politique de gauche porté par un front populaire et citoyen*, et ils conçoivent les élections de 2017 comme un moment décisif de cette construction.
Un processus en trois étapes
Le problème, c'est que les élections législatives sont fortement connectées à l'élection présidentielle qui vient en premier, ce qui aggrave la présidentialisation de la vie politique française. S'il n'avait tenu qu'aux communistes, cette inversion n'aurait jamais vu le jour en 2002, mais le parlement de l'époque, à majorité socialiste, en avait décidé autrement. Et aujourd'hui, bien que cette logique soit à l'opposée de leurs conceptions institutionnelles, ils proposent de faire de l'élection présidentielle un moment de leur démarche de rassemblement. Pour ce faire, ils proposent de procéder en trois étapes. Dans une première, il s'agit d'élaborer d'ici le mois d'octobre un pacte d'engagements communs. « Toutes les composantes de la gauche politique, syndicale et associative(…) qui veulent une alternative à la politique gouvernementale »seront appelées « à mettre les idées sur la table, à les confronter dans les débats publics ou sur des plate-formes collaboratives, à faire converger leur processus de consultation et d'élaboration citoyenne de chacun ». Dans un deuxième étape, ce pacte sera soumis à « une votation citoyenne nationale », et deviendra « le mandat populaire pour 2017, propriété de tous les participants à cette votation citoyenne nationale ». Dans une troisième étape, « Les forces engagées dans la rédaction de ce pacte et dans l'organisation de la votation citoyenne auraient alors la responsabilité de désigner un candidat commun à l'élection présidentielle pour porter ces engagements. Si plusieurs candidats issus de ces forces sont disponibles, une primaire citoyenne ou toute autre forme de processus citoyen de désignation pourrait les départager. Les communistes travaillent pleinement à un tel processus et à y engager un-e candidat-e pour y mettre en débat nos idées et y porter notre conception du rassemblement. »
* Toutes les citations sont extraites de ce texte voté par 396 pour, 177 contre et 32 abstentions.