Un peu plus tard, viendra le temps de l’analyse : Pourquoi cet odieux attentat ? Comment un homme peutil se transformer en un dément sanguinaire ? Pourquoi a-t-il basculé dans le terrorisme fanatique ? Comment a-t-il été conditionné par Daech ? Et encore bien d’autres questions dont les réponses ne vont pas de soi.
Mais en cet instant, nous sommes en colère. En colère contre cet assassin de masse, en colère contre ces fous de Dieu qui l’ont poussé à commettre cet acte odieux, en colère contre ces monstres djihadistes qui, en créant un climat de terreur, veulent nous faire douter des valeurs d’égalité et de fraternité. En colère contre l’extrême droite qui n’a que le mot « guerre » dans sa gueule baveuse. Guerre contre les migrants, contre l’immigration, contre les musulmans. En colère contre ces démagogues de droite qui avec leurs polémiques obscènes et leurs déclarations irresponsables espèrent en tirer un bénéfice politique. En colère contre nos gouvernants qui ne jurent que par l’état d’urgence et les mesures sécuritaires tapageuses dont le carnage perpétré à Nice a fait la démonstration de son inanité. Sa prolongation pour six mois vient d’être décrétée aggravant le risque d’une dé- rive répressive sans efficacité pour notre sécurité et d’une atteinte à nos libertés publiques fondamentales. En colère contre les puissants, adorateurs de ce monde de l’argent, des concurrences et des guerres. Ces responsables des fractures, des fêlures, des rejets, des discriminations, des intolérances, des violences sociales, des frustrations,
des humiliations qui forment le terreau putride sur lequel fructifie une radicalisation identitaire qui peut aller jusqu’à l’ultime transgression de l’extermination des autres par le
sacrifice de soi. Nous sommes en colère contre ces appels foireux à une unité obéissante au pouvoir politique et qui n’a pas d’autre but que d’empêcher de comprendre ce qui peut apparaître encore incompréhensible.
Notre colère est raisonnée. Elle va nous aider à réfléchir, dé-battre, résister et faire reculer les violences, les haines et la peur.