La 53e édition de la Conférence de Munich sur la sécurité, rendez-vous central des principaux responsables de la politique internationale, chefs d’États et ministres des Affaires étrangères, s'est tenue du 17 au 19 février. Mike Pence, le vice-président américain, dont c’était la première tournée européenne, y a confirmé « l'engagement inébranlable » de son pays dans l'Alliance atlantique. Mais ce soutien aura un prix et il va falloir que les États membres de l’Otan passent à la caisse. Il s'agit outre les États-Unis et le Canada, des vingt-six États européens et de la Turquie. Quelques jours plus tôt, à Bruxelles, le nouveau secrétaire à la défense, James Mattis, avait déclaré à ses partenaires de l’Otan que « Les Américains ne peuvent pas se soucier davantage de la sécurité future de vos enfants que vous ne le faites vous -mêmes ». Ce chantage était assorti d'une injonction à partager la nouvelle ligne américaine qui, après avoir fait les yeux doux à Poutine, est obnubilée par la Russie et l'Iran.
Une OTAN arabe
Effectivement, pour l'Otan, la Russie n'est pas le seul danger. Plus menaçant encore serait celui qui viendrait de l'Iran chiite. Des informations concordantes font état de discussions entre la nouvelle administration américaine et un certain nombre de pays arabes sunnites dont l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, la Jordanie et l’Égypte. Ces deux derniers pays ont en plus la particularité d’avoir signé un accord de paix avec Israël. Il s'agirait, selon le Wall Street Journal, de créer une forme d’alliance militaire collaborant avec Israël, afin de contrer leur ennemi commun, l’Iran. Pour commencer, « Pour les pays arabes impliqués, l’alliance aurait une composante de défense mutuelle de style Otan, qui prévoit qu’une attaque contre un des membres équivaut à une attaque contre tous », écrit le quotidien américain. Cette alliance aurait au moins deux objectifs : d'une part, endiguer la montée en puissance régionale de Téhéran et d'autre part, évacuer la question des droits nationaux du Peuple palestinien, en particulier son droit à un Etat souverain. Si tout cela se confirmait, il s'agirait d'un renversement la politique internationale qui ferait peser des risque considérables pour tout le Proche-Orient.