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Billet de blog 29 août 2016

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Dispersion ou diversion ? (par Roger Hillel)

Présidentielle 2017. Primaires à droite, au PS et chez les Verts avec une pléthore de candidats. La gauche qui conteste le système actuel va-elle réussir à empêcher « un suicide organisé » ?

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A neuf mois de la présidentielle 2017, les candidats à la candidature se bousculent au portillon. Les éditorialistes y voient une dispersion « à droite comme à gauche ». Effectivement trois primaires s'organisent : à droite, au PS et chez les Verts.

Voyons d'abord pour la droite. La primaire, avec en lice 15 candidats, est fixée au 20 et 27 novembre. Or, tout indique qu'il s'agit non pas d'une dispersion mais d'une diversion. Le soi-disant duel Juppé-Sarkozy est totalement pipé. Le premier peut bien être aujourd'hui le chouchou des sondages, très vite son rôle se réduira à celui de faire-valoir du second. En se démarquant de Sarkozy par des propositions plus policées, il va encore plus crédibiliser, climat délétère aidant, le programme ultra autoritaire, sécuritaire et identitaire du second. C'est tout bénef pour Sarkozy. D'une part, il va se rendre plus attractif aux yeux de l'électorat d'extrême droite et d'autre part, récupérer plus facilement l'électorat séduit par Juppé, dès lors que ce dernier aura été mis sur la touche.

Dispersion à gauche ?

Voyons maintenant du côté de la gauche ou dénommée telle. Qualifier les Verts de « gauche », est tout à fait recevable. Surtout après que certains des leurs ont été happés par le PS, et que les écologistes authentiques ont pris leur distance avec la politique gouvernementale. Mais alors, pourquoi organiser une primaire (7 candidats connus à ce jour) ? Qu'espèrent tirer les deux principaux candidats, Cécile Duflot et Yannick Jadot, du pugilat qui va immanquablement s'en suivre ? On avait cru un moment que EELV avait décidé de contribuer à la construction d'une plate forme commune autour d'une candidature d'unité. A moins que celle ou celui qui sortira de cette primaire ne prétende devenir le candidat unique de la gauche - inutile de la qualifier de « vraie » ou de « critique » -. Cette gauche qui porte dans sa diversité la contestation du système actuel. On pense évidemment au PCF, au PG, (mais quid de Jean-Luc Mélenchon ?), à Ensemble !. Est-il nécessaire de préciser que Hollande et consorts en sont exclus. Mais des personnalités socialistes qui se sont illustrés contre la loi El Khomry ont toute leur place. On pense à Gérard Filoche, Marie-Noëlle Lienemann, Benoît Hamon, et dans une moindre mesure Arnaud Montebourg ? Mais alors, que sont-ils allés faire dans la galère de la primaire socialiste (22 et 29 janvier) ? Une primaire taillée sur mesure pour François Hollande, dans laquelle eux aussi vont à terme servir de faire-valoir. N'aurait-il pas été préférable qu'ils s'inscrivent dans la démarche que préconise Pierre Laurent : une candidature d'unité et un pacte commun. Il l'a répété devant les militants réunis en université d'été : « Si on se paye le luxe d'aller à la présidentielle avec une ribambelle de candidats, ce sera un suicide organisé ». Le suicide, tout le monde aura compris, ce serait un second tour avec Marine Le Pen face à Nicolas Sarkozy ou François Hollande.

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