Tous les sujets traités par le site histoirecoloniale.net portent sur un moment de notre histoire nationale qui a fortement contribué à former les mentalités de nos contemporains. D'où la persistance des idéologies racistes à l'origine des scores élevés de la droite extrême dans notre pays.
Sans un travail sur les aspects trop méconnus de ce passé et sur les traces qu'il a laissées dans les esprits, le terreau restera intact qui est l'un de ceux dont se nourrit ce courant funeste. S'y confronter est la tâche de ce site comme du Blog Histoire coloniale et postcoloniale sur Mediapart. Mais ils ne peuvent poursuivre leurs efforts que grâce à votre soutien.

Sur le livre d’Alain Ruscio « Aragon et la question coloniale » par Christiane Chaulet Achour
Dans son essai consacré à Aragon et la question coloniale, Alain Ruscio aborde aussi bien les positions politiques de l’homme engagé, influencé par le parti communiste français et en désaccord avec Aimé Césaire, que sa reprise littéraire dans Le Fou d’Elsa (1963) de l’aventure de Medjnoûn et Leïla issue de la culture arabo-persane. Comme le souligne Christiane Chaulet Achour, ce beau livre d’Aragon s’inscrit dans la tradition française du roman hispano-mauresque mais en la bouleversant. Situé dans la Grenade musulmane du XVe siècle, il s’inspire d’une histoire inscrite dans la culture musulmane aussi bien que des traditions mystiques espagnoles et françaises, aussi bien de Al-Hallâdj et Maïmonide que de Jean de la Croix et de Thérèse de Jésus. Un emprunt littéraire qui a intéressé des poètes comme Jamel-Eddine Bencheikh, Habib Tengour, Youcef Nacib, Abdelkebir Khatibi et Hawa Djabali. Cela permet-il de qualifier Aragon d’anticolonialiste ? lire

Malika Rahal et Fabrice Riceputi : « le travail se poursuit sur les disparus de la guerre d’Algérie du fait des forces de l’ordre françaises »
L’historienne Malika Rahal, Grand Prix des Rendez-vous de l’histoire de Blois 2022, directrice de l’Institut d’histoire du temps présent et autrice notamment d’une biographie d’Ali Boumendjel (La Découverte, poche), et l’historien Fabrice Riceputi ont effectué en novembre 2022 un séjour en Algérie pour poursuivre leurs recherches sur les disparitions forcées durant la guerre d’indépendance du fait des forces de l’ordre françaises. Ci-dessous un entretien donné par Fabrice Riceputi à Berbère Télévision et la présentation par Malika Rahal d’un travail en cours sur la cartographie de la grande répression de 1957 dite « bataille d’Alger ». Dans l’ouvrage Les disparus de la guerre d’Algérie suivi de La bataille des archives 2018-2021 paru en 2021 (L’Harmattan), ils ont expliqué les objectifs du site 100autres.org. lire

L’accès en France aux documents liés à la guerre d’Algérie est toujours aussi difficile selon l’historien Marc André
Dans une tribune au Monde, l’historien Marc André explique que les archives de la guerre d’Algérie en France sont trop souvent inaccessibles aux demandeurs. Emmanuel Macron s’était pourtant engagé en septembre 2018 à en faciliter la consultation. Une bataille a dû être livrée par des archivistes, des juristes et des historiens devant le Conseil d’Etat pour que les entraves mises en place par le SGDSN (Secrétariat général à la défense et la sécurité nationale) soient levées. A la décision remarquable rendue par le Conseil d’Etat a suivi un article de loi voté à la hâte au nom de la lutte antiterroriste. Ci-dessous l’enregistrement des débats du colloque qui s’est tenu au Sénat le 5 septembre 2022 sur le thème « Archives et démocratie : au-delà du Secret défense », ainsi que l’article publié par un archiviste algérien dans Le Quotidien d’Oran. lire

Le grand prix des Rendez-vous de l’histoire de Blois remis à Malika Rahal
Le Grand Prix des Rendez-vous de l’histoire 2022 a été attribué à Malika Rahal pour son ouvrage Algérie 1962, une histoire populaire. Il lui a été remis le 8 octobre 2022, dans l’hémicycle de la Halle aux grains, par l’historien Maurice Sartre, président du jury constitué de Sylvie Aprile, Fabien Archambault, Michelle Bubenicek, Jean-François Chauvard, Sophie Cœuré, Olivier Compagnon, Marie-Laure Derat, Claudia Moatti, Annliese Nef et Pierre-François Souyri. Ci-dessous le film de la remise de ce prix, que nous faisons suivre du compte rendu d’un forum qui a eu lieu à Alger le 13 novembre 2022 lors du séjour de recherches que cette historienne effectue en Algérie au nom notamment du site 1000autres.org, « des Maurice Audin par milliers », auquel contribue aussi l’historien Fabrice Riceputi. lire

A Marseille, le maire rebaptise une école portant le nom du général Bugeaud
A Marseille, l’école Bugeaud a été renommée « Ahmed Litim », du nom d’un tirailleur algérien qui a donné sa vie le 25 août 1944 pour libérer la ville. Selon les mots du maire, Benoît Payan, « l’Histoire de la France, c’est aussi celle de Bugeaud, de la colonisation ou de la collaboration. Nous continuerons de l’enseigner à nos enfants. Mais la ville a choisi de donner aux enfants de Marseille l’exemple d’un héros plutôt que celui d’un bourreau ». Samia Chabani, de l’association Ancrages, centre de ressources sur l’histoire des migrations à Marseille, a salué cette décision. Elle demande que les auteurs de violences dans les guerres coloniales ne soient plus honorés dans l’espace public et que les associations valorisant les mémoires des migrations postcoloniales soient représentées à la commission des noms de rues. lire

Le livre de David Todd « Un empire de velours » montre l’étendue et la permanence de l’empire colonial français
Le livre de David Todd, Un empire de velours, L’impérialisme informel français au XIXe siècle, montre que l’influence française ne se réduisait pas aux territoires composant l’empire. Après la perte des colonies nord-américaines et caribéennes après la Révolution, cet impérialisme s’est déployé dans de nouvelles régions, notamment au Moyen-Orient et en Amérique latine. Des dispositifs commerciaux, financiers ou juridiques sophistiqués ont placé des pays entiers sous sa tutelle. En étudiant la politique étrangère et économique des régimes qui se sont succédé après la Révolution – Restauration, monarchie de Juillet et Second Empire –, David Todd propose de repenser l’histoire coloniale française, trop souvent limitée à la IIIe République et trop exclusivement associée à l’idéologie républicaine. Et il montre que cet impérialisme ne s’est pas limité aux conquêtes territoriales. lire
Nous avons besoin de votre soutien
Le travail d’information sur le passé colonial de la France et sur ses traces dans la société d'aujourd’hui, objet du site histoirecoloniale.net, est plus indispensable que jamais. Il est né de l’initiative d’un militant de la Ligue des droits de l'Homme de Toulon lorsque le Front national y a remporté les élections municipales, qui a constaté que l’ignorance et les préjugés coloniaux alimentaient fortement le racisme conduisant à ce succès électoral.
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