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Billet de blog 2 mai 2020

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LES PRISONS DE LA DICTATURE TUENT !

Ce porteur de rêves méritait-il la prison ? Quel crime a-t-il commis pour y laisser la vie au bout de deux ans de détention arbitraire ?

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Illustration 1
Shah Habach, jeune photographe et réalisateur égyptien. © Salam Kawakibi

Shadi Habach avait l'âge de l'espoir qu'il portait pour son pays. Dans ses yeux, l'Egypte n'a   jamais cessé d'avoir 20 ans. Elle n'a jamais cessé d'être la Muse du Nil.

 Jeune photographe et réalisateur, il s'est éteint dans l'une des prisons du régime militaire   égyptien. C'est ce que nous apprend via un post sur facebook Salam Kawakibi, petit fils de   l'illustre Abd al-Rahman Kawakibi, directeur du Centre arabe de recherches et d’études   politiques de Paris (CAREP Paris) et président de l’association « Initiative pour une Syrie   nouvelle ».

 Ce porteur de rêves méritait-il la prison ? Quel crime a-t-il commis pour y laisser la vie au   bout de deux ans de détention arbitraire ?

"Son crime : un vidéo clip. Ses codétenus ont averti les autorités de la prison de son état de santé depuis des semaines sans réactions.
Pouvoir de voyous, soutenu par des voyous et défendu par des voyous." dénonce vigoureusement Salam Kawakibi.

Quelle tristesse !

La dictature, c'est la chasse aux étoiles pour noyer la lune dans la coupe goguenarde du porte-galons.

Elle n'aime pas l'amour, la beauté de l'âme, l'intelligence du cœur et l'esprit déployant ses ailes dans le ciel. Elle n'aime pas lumière, pas même l'infime lueur d'un rêve furtif.

Elle n'aime pas les faiseurs de rêves, les flûtes qui chantent pour que fleurisse l'espoir dans les cœurs.

Pour elle, la nuit, c'est l'obscurantisme où l'ignorance et la haine font bon ménage.

Elle n'aime pas que le jour soit beau dans les yeux des amoureux et des élues de leurs jardins secrets.

Pour elle, le jour doit se lever uniquement pour ses serviteurs.

Elle n'aime pas les doigts qui savent rendre hommage à la beauté de la vie.

Pour elle, seuls les doigts qui savent tenir la gâchette comptent.

Elle n'aime pas les têtes qui pensent, les voix discordantes.

Pour elle, la seule tête qui doit penser, c'est celle qu'elle choisit pour sa casquette. La seule voix à écouter, c'est la sienne !

Elle aime faire peur, montrer qu'elle est forte, inébranlable, impitoyable.

Elle aime faire croire que la divinité est sous l'uniforme que portent quelques donneurs d'ordres.

Elle aime les commerçants du sacré qui sont prêts à tout pour avoir le déshonneur de lui lécher les bottes.

Elle aime tous ces diseurs de lois, sans foi, ni loi, qui ont les oreilles collées au téléphone pour faire ce que leur disent de faire les portes-galons.

Elle aime tous ces préposés à l'information qui passent des heures à diffamer, à calomnier, à aboyer ...pour de petits os à ronger.

Elle aime tous ces "paroles, paroles" qui pullulent sur les plateaux télé et qui passent leur temps à faire perdre leur temps aux autres.

Elle aime le banquet des inquisiteurs, le fruit interdit aux autres, le bon vin, les pots-de-vin, la bonne table, les dessous de table, faire la fête à la misère qu'elle sème...

La dictature, c'est la mort d'une nation dans les yeux de chaque prisonnier qui s'éteignent, de chaque enfant qui pleure.

Shadi Habach est mort dans l'une des prisons de la junte militaire égyptienne. Combien de détenus d'opinion, en Egypte, en Algérie ou ailleurs,de prisonniers comme lui doivent attendre leur tour ?
Hacène LOUCIF.

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