La Suisse vient de décider que fumer un joint ou posséder moins de 10 grammes d’herbe ne sera plus un délit poursuivable. Une simple contravention de 100 CHF fera l’affaire. Enfin un pas vers une position plus réaliste, même si on est encore loin du compte. La France reste partagée entre le conservatisme rigide d’un Hollande ou d’un Sarkozy, et le pragmatisme de quelques politiciens et politiciennes qui osent braver l’omerta.

Par exemple Cécile Duflot, que pour une fois j’approuve, ou François Rebsamen et quelques autres. Tous deux proposent une dépénalisation du cannabis. A raison.
Pour mémoire rappelons l’échec total de la prohibition et l’engraissement du crime organisé. L’illégalité du cannabis produit le même effet que la prohibition de l’alcool en son temps: des produits frelatés en circulation, bien plus dangereux pour la santé, et des mafias qui prospèrent. Sans compter les pertes financières en taxes.
Il faut cesser l’hypocrisie. Il y a plus de fumeurs proportionnellement à la population en France où l’herbe est interdite, qu’en Hollande où elle est autorisée.
Rappelons que le H ne produit pas de dépendance physique, contrairement au tabac. Il ne rend pas fou et rien ne prouve que les rares cas de schizophrénie constatés soient imputables au produit. Il est récréatif comme l’alcool. Il doit être interdit aux mineurs, comme l’alcool, et encadré par une régie d’Etat afin de surveiller sa teneur en THC et sa vente. Il ne conduit pas aux drogues dures. Les pays où il est légal comme la Hollande (!!!) ou le Portugal ne connaissent pas d’augmentation de la consommation. Il faut partie de la culture des nouvelles générations depuis 50 ans: musique, peinture, littérature, psychologie, il est passé partout. Presque toutes les classes sociales fument ou ont fumé: intellectuels, ouvriers, avocats, artistes, jeunes, pas jeunes, etc.
La consommation de drogues, qu’il s’agisse d’alcool de tabac, de cannabis ou autre, relève d’abord de la liberté individuelle. L’interdiction n’est qu’une bonne conscience que se donnent les gouvernants. Ils n’osent pas affronter leur opinion publique. Leur lâcheté enrichit les réseaux criminels. Elle empêche de percevoir des taxes qui pourraient être affectées à la prévention et aux soins des addictions.

Pourquoi un produit de plus, pourrait-on dire, puisqu’on a déjà l’alcool? Simplement parce que c’est la liberté des individus. Et parce que le cannabis est beaucoup plus «doux» socialement que l’alcool. Ce dernier, impliqué dans tant de maladies et de détresses sociales, dans nombre d’accidents de la route et dans près de la moitié des homicides, est tout sauf un produit anodin.
On sait que Hollande n’est pas un foudre de courage. La normalité du majordome de l'Elysée ne va pas de pair avec l’audace. C’est ici déjà que son image l’enferme. Les français vont en baver de la normalité pendant cinq ans! Cinq ans à ne rien faire qui déplaise, qui dépasse un peu, qui ne soit pas lisse et convenu. Sa position sur le cannabis en est un exemple. L’anti-Sarkozysme était un piège dont les effets vont commencer à se déployer.
Et Manuel Valls qui rajoute des bêtises, genre: «Le cannabis crée la dépendance et mène aux drogues dures», ou: «Non au cannabis au nom des valeurs de gauche». Je ne vois pas le lien. Au contraire. Vu la génération dont est issue Fanfrelande cela m’étonnerait que lui, ainsi que nombre des cadors du PS, n’aient jamais fumé de joints! Mais grâce aux nouveaux hypocrites au pouvoir les mafias de banlieues continueront à s’enrichir et à acheter des armes pour tirer sur les policiers.
La prohibition n’a plus aucune justification aujourd’hui. Son échec en tant que prévention est reconnu mondialement. Seul le manque de courage des politiciens de gauche comme de droite fait qu’elle dure encore.
Tiens, il me vient une idée de slogan: «Hollande, fais comme en Hollande, légalise le cannabis!»