O le beau mois, mai!
Après tant d’hésitations, de poussées, de reculs, la puissance de la Terre a percé.
Elle se déploie, s’expose et s’affranchit de la gravitation.
C’est l’autre côté de la Force.

Elle grimpe aux arbres comme un écureuil.
Elle tremble et danse comme les feuilles.
Elle séduit et arbore ses plus belles couleurs.
Regardez les arbres sous le soleil de mai: c’est l’abondance revenue.
Viens, viens, semblent-ils nous dire, viens et mets-toi nu, nous te couvrirons de nos feuillages. Mets-toi nu et nous t’inviterons à la danse.

L’herbe est sensuelle et, au passage, se couvre de baisers.
Sa caresse est comme celle d’une femme: tendre et joyeuse.
La caresse d’une femme est toujours joyeuse.
La force, la belle force, affranchie, en orbite: la force de mai.
Entre Nougaro et Legrand, elle n’a plus à choisir. Elle donne tout et son contraire avec générosité.
Mai.
La lumière ruisselle à nouveau sur les feuilles, comme une fontaine - non: comme un torrent d’amour.