hommelibre (avatar)

hommelibre

John Goetelen: Auteur de "Féminista: ras-le-bol!", www.atypic.ch.

Abonné·e de Mediapart

593 Billets

0 Édition

Billet de blog 13 juin 2012

hommelibre (avatar)

hommelibre

John Goetelen: Auteur de "Féminista: ras-le-bol!", www.atypic.ch.

Abonné·e de Mediapart

Dix-sept ans

On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans. Après non plus. Pourquoi le serait-on? Ah oui: il faut prendre sa vie par les épaules, la regarder en face et lui dire «Maintenant c’est moi qui décide». Et sa vie elle doit l’entendre. Elle doit s’incliner en même temps qu’elle se redresse.

hommelibre (avatar)

hommelibre

John Goetelen: Auteur de "Féminista: ras-le-bol!", www.atypic.ch.

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans. Après non plus. Pourquoi le serait-on? Ah oui: il faut prendre sa vie par les épaules, la regarder en face et lui dire «Maintenant c’est moi qui décide». Et sa vie elle doit l’entendre. Elle doit s’incliner en même temps qu’elle se redresse.

Elle devient fière, sa vie.

C’est cela qui la rend si sérieuse: la course à la fierté de dire «Je». Je suis maître de moi. Capitaine de mon bateau. Je suis responsable.

Ah oui, responsable. Ça c’est sérieux.


A dix-sept ans on peut regarder la vie se promener sur les boulevards. Après, regarder la vie se promener ce n’est plus sérieux.

A dix-sept ans on peut être habité de la force des conquérants et demeurer fragile comme un enfant. Après, normalement, on n’a plus trop le droit d’être fragile. La fragilité se porte mal passé un certain temps. Elle devient suspecte.

Pourtant je n’ai jamais pu être touché par la force seule. La force est là, celle de la nature qui bouscule tous les climats. Celle des grands explorateurs. Celle des amours intenses. Mais aussi la fragilité, comme un essoufflement, ou comme un étonnement de tant de force.

Dix-sept ans. Je terminais lundi mon billet sur Les bonheurs de juin avec ce poème de Rimbaud chanté par Léo Ferré: «On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans». Et j’ai continué: «Après non plus». Parce qu’après c’est comme dix-sept ans, avec quelques jours de plus. Une continuité. Quelques étapes, quelques réponses, et toujours cette fraîcheur de milliers de questions. La même vie qui se promène sur les boulevards ou loin des villes, les soirs de juin. Les mêmes tilleuls verts sur la promenade et dans les villages.


Et la beauté des femmes qui passent, s’arrêtent, ou partent, comme en dansant.



(Images: Las Ramblas, Barcelone. Canal de la Fontaine, Nîmes)

A dix-sept ans. «At Seventeen». Janis Ian. Ce n’est pas nouveau. Mais c’est toujours aussi frais.

Extrait du texte français, chanté par Claude François:

«Dans les rues de la haute ville
J'ai vu mon destin difficile
Je devais
Pour arriver
Serrer les poings bien des années
Lançant des pierres contre le vent
J'ai fait des rêves de géant
Je suis devenu fort
A dix-sept ans»

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.