Etrange affaire que celle-ci. Julian Assange, le fondateur de Wikileaks, a été accusé samedi pendant quelques heures de viol. La police suédoise a lancé un mandat contre lui. Hier on apprenait que M. Assange n’est plus suspecté de viol et que la police a abandonné la poursuite.

Qui est Julian Assange? Celui qui déstabilise l’armée américaine en publiant sur le site Wikileaks des images ou documents militaires secrets. Les derniers concernaient l’Afghanistan.
Je ne pense pas que M. Assange serve la cause de la paix en publiant ces documents. De plus, et bien qu’il s’en défende, il semble que cela mette en danger des personnes qui fournissent des renseignements sur les talibans. Car même si les noms sont effacés, des recoupements de faits peuvent parfaitement trahir l’identité d’une personne. Sachant de quoi sont capables les talibans M. Assange prend donc le risque d’envoyer à la mort des personnes qui refusent l’intégrisme islamiste.
On peut se demander raisonnablement pour qui travaille M. Assange.
Voilà pour le Monsieur. Mais l’accusation? Elle a été portée vendredi soir en Suède par deux femmes: l’une pour viol, l’autre pour agression. Et comme de par hasard, l’accusation de viol a été immédiatement diffusée à la presse et relayée dans le monde entier. A ce stade, il n’y avait aucune raison de fournir cette info aux médias. Aucune? Si, une: salir M. Assange et lui enlever du crédit, donc en enlever au site qu’il a fondé et aux informations qu’il publie.
Pour que la police suédoise laisse tomber l’accusation de viol 36 heures après la plainte, il faut croire que celle-ci était vraiment très, très légère. Fausse accusation? M. Assange le suggère. Comme d’habitude, il suffit d’accuser un homme de viol pour le démolir durablement. Le mot viol étant devenu l’un des plus traumatisants, on ne se prive pas de l’utiliser: on est sûr de provoquer une émotion et de laisser une trace.

C’est pour le moins curieux, cette accusation qui survient quelques jours avant la publication annoncée de nouveaux documents militaires.
Au fait, puisque la police a abandonné cette accusation de viol et donc que celle-ci semble infondée, que se passe-t-il pour l’accusatrice? Elle continue sa vie normalement? Personne ne l’inquiète?
Il faut en venir à ce que les accusations de viol infondées, qui se terminent par un classement, un non-lieu ou un acquittement, soient immédiatement suivies d’une mise en examen de l’accusatrice. Celle-ci devrait encourir une condamnation équivalente à celle qu’aurait pu subir l’homme victime de son mensonge. Une attitude ferme de la justice découragera les vocations. Une fausse accusation est un viol, un viol moral, et une agression grave. Elle entraîne souvent perte du travail, de la famille, du logement, dépression, suicide.
Il faut impérativement que la justice prenne ces affaires très au sérieux, car devant les vies cassées et le désintérêt de la justice, la colère monte chez de plus en plus d’hommes. Difficile de chiffrer exactement l'importance des fausses accusations. Entre 1997 et 2002 en France, suite à la circulaire de Ségolène Royal recommandant aux directeurs d'établissement scolaire de dénoncer même les rumeurs à la justice (c'était pendant l'affaire Dutroux). Des centaines d'enseignants ont été dénoncés abusivement. Il y a eu des suicides, des pertes d'emploi avant même tout procès. Et au final, après une enquête minutieuse de Martie-Monique Robin (L'école du soupçon) après de la justice, 73% de fausses accusations!
Les américains ont une expression pour nommer les fausses accusations: la balle d’argent.
Dans les westerns, c’est celle qui tue à coup sûr.