Le nouveau gouvernement français mettra probablement la parité femmes-hommes dans ses intentions législatives. Cette tendance ne concerne d’ailleurs pas que la France. La parité est demandée en général dans les domaines politiques et économiques. Ce dernier concernant essentiellement la présence féminine dans les conseils d’administration et dans les postes de direction.
Le but de la parité est de donner une égalité numérique de représentation des femmes et des hommes dans certaines parties de la société. A première vue l’intention peut sembler louable. A première vue seulement. Car en réalité la parité est une condition de blocage des mouvements naturels de la société.
Par mouvement naturel j’entends par exemple l’évolution des relations hommes-femmes. Du système de répartition des rôles on a migré, à la demande de nombreuses femmes, vers l’interchangeabilité des rôles. Les mouvements féminins ont fait évoluer une conception sociale alors qu’aucune disposition ne le favorisait: de même que les hommes n’avaient pas le pouvoir sur l’éducation et qu’aucune loi ne le leur donnait (voir la situation des pères qui prévaut encore aujourd’hui), les femmes n’avaient pas le pouvoir sur la gestion publique.
On voit donc que sans parité, un mouvement naturel, produit par la volonté de citoyennes et de citoyens, a pu se réaliser. On peut même envisager que la suite de ce mouvement mène des majorités de femmes au pouvoir. Cela ne pose aucun problème puisque l’on attend des élus, femmes ou hommes, d’oeuvrer pour l’ensemble des citoyens. Les élus représentent une région, pas un genre.
Par contre la parité bloquera ce mouvement naturel. Il deviendra impossible que plus de femmes que d’hommes, ou l’inverse, puisse représenter le bien collectif ou puisse présider à la destinée de groupes culturels ou autres. En ce sens la parité s’oppose à la liberté et à de nouvelles évolutions sociales. C’est une rigidité intellectuelle, politique et philosophique.
Par ailleurs la parité pose la question du déterminisme féminin. Puisque ce sont des femmes qui demandent la parité au nom d’autres femmes, l’instauration d’une loi sur ce sujet prive les femmes de leur liberté justement parce que la demande est genrée. Elle est donc faite au bénéfice d’une moitié de la population que l’on estime incapable de se déterminer par elle-même et de changer les conditions sociales dans lesquelles elle se trouve.
Or la réalité des cent dernières années montre qu’au contraire, les femmes sont parfaitement capables de modifier leurs conditions de vie sans qu’une loi les y ait initialement invitées.
La parité doit en ce sens être considérée non seulement comme un déni de liberté, mais aussi comme une régression sociale et une forme de mépris pour les capacités des femmes. Et sur un autre plan elle est une sorte de nivellement par le bas puisque le nombre est prévalent sur toute autre considération. L’excellence personnelle devient secondaire. La parité est donc un très mauvais cadeau fait à la société et une usurpation de liberté.
Mais allons au bout du raisonnement, même dans l’absurde s’il le faut, au nom de l’idéologie. Jusqu’où devrait-on aller dans la parité? La cohérence idéologique exigerait qu’elle soit instaurée partout, dans les secteurs privés comme les secteurs publics. A part l’administration publique, la politique et les conseils d’administration, où devrait-elle s’appliquer?
- Dans l’enseignement: autant d’hommes que de femmes à tous les échelons (prévalence féminine: 67%);
- Dans les métiers pénibles de la construction (90% d’hommes); quand la télévision parle de femmes qui travaillent dans le bâtiment ce sont en général des chefs de chantiers ou des contremaîtres - les bons postes;
- Dans les services tels que la santé (70% de femmes);
(Sources INSEE).
Continuons. Qu’en est-il des représentations femmes-hommes dans le secteur privé non commercial ou industriel: je pense expressément aux associations sans but lucratif? Elles concernent des millions de gens, des partis politiques aux associations culturelles, scientifiques et autres. On devrait donc imposer la parité dans les comités d’associations féministes, entre autres. Amazing...
Mais si l’on ne trouve pas assez de femmes pour vouloir faire les travaux pénibles, porter les parpaings, être éboueuses? Et pas assez d’hommes pour être infirmiers? Devra-t-on les chercher de force? Devra-t-on fixer dès l’enfance des quotas et les conduire très tôt aux filières voulues uniquement sur les lois de genre? Qui décidera pour eux et pour elles dans quelle profession ils seront? Où sera la libre détermination qui, me semble-t-il, est encore - pour peu de temps je le crains - l’une des grandes valeurs de notre société?
La parité concerne en réalité uniquement les postes de pouvoir et d’argent. Pas l’ensemble de la société, ni l’égalité à tous les niveaux. Et encore moins la liberté.
C’est une question qui motive les classes dominantes. Pourquoi pas. Mais qu’au moins cela soit dit: les employées lambda d’EDF ou d’Areva ne seront pas conviées au festin.
Billet de blog 24 mai 2012
Parité: les employées lambda ne seront pas conviées au festin
Le nouveau gouvernement français mettra probablement la parité femmes-hommes dans ses intentions législatives. Cette tendance ne concerne d’ailleurs pas que la France. La parité est demandée en général dans les domaines politiques et économiques. Ce dernier concernant essentiellement la présence féminine dans les conseils d’administration et dans les postes de direction.
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