En mars 2016, Acrimed fêtera ses vingt ans. Pour préparer cette échéance, cet observatoire critique des média vient de renouveler la présentation de son site, rendu ainsi plus clair et accueillant. Visite guidée et explications.
Sur le nouveau site, la page d’accueil se décline en un bandeau bleu foncé surplombant trois grandes zones horizontales nettement distinctes. Le bandeau donne accès directement aux Archives, avec plusieurs séries de classements qui permettent de retrouver rapidement un journal ou un journaliste par exemple ainsi que des articles référencés sur le net. On peut aussi trouver ici tous les éléments concernant la vie de l’association, ses ressources et même sa boutique en ligne.
Dans la zone horizontale supérieure, sur fond blanc, se trouvent une dizaine d’articles les plus récents, disposés chronologiquement, de gauche à droite en trois bandes horizontales. Et juste au-dessous une malle au trésor contient les articles antérieurs classés par années et par mois depuis 1996.
Dans la zone centrale, sur fond orange, quatre colonnes concernent respectivement les brèves, les vidéos, les communiqués et l’agenda de l’actualité critique. Les trois premières colonnes donnent également accès aux ressources antérieures de leur catégorie. L’agenda peut s’ouvrir d’un clic sous la forme d’un tableau mensuel et l’on peut remonter le temps ou visionner le mois suivant.
Enfin, la zone inférieure, sur fond blanc, comporte une sélection d’articles significatifs, avec au-dessous une trappe contenant les sélections antérieures de 2015 à 2010. Sur la gauche de cette zone se trouvent les boutons donnant accès à quelques dossiers spécifiques : Proche-Orient, Ecologie, Mauvaise Grèce, les aventures de BHL, ainsi que Bidonnages et mensonges (un florilège sur comment produire de vraies fausses informations). En prime, on peut accéder ici au Petit manuel de l’observateur des médias en PDF.
ACRIMED C’EST QUOI ?
Acrimed est un mot acronyme qui se décompose ainsi : Action-CRItique-MEDias. C’est le nom d’une association type loi de 1901créée en 1996, dans la foulée du mouvement social de 1995. Les grévistes et les manifestants avaient alors constatés une fois de plus combien la presse et les médias en général manipulent l’information au profit du pouvoir politique, de la caste dominante et du patronat. Cette situation n’a fait qu’empirer avec Sarkozy, puis avec les « socialistes » et leurs amis oligarques.
Comme son nom l’indique, Acrimed est donc une association de critique des médias qui se constitue en Observatoire des médias et qui intervient publiquement, par tous les moyens à sa disposition, pour mettre en question la marchandisation de l’information, de la culture et du divertissement, ainsi que les dérives du journalisme quand il est assujetti aux pouvoirs politiques et financiers et quand il véhicule le prêt-à-penser de la société de marché.
Acrimed fonctionne comme un carrefour. L’association réunit des journalistes et des salariés des médias, des chercheurs et des universitaires, des acteurs du mouvement social et des « usagers » des médias. Elle cherche à mettre en commun savoirs professionnels, savoirs théoriques et savoirs militants au service d’une critique indépendante, radicale et intransigeante.
MEDIACRITIQUE(S) N° 17
En plus de son site, Acrimed édite une revue papier au rythme trimestriel intitulée « Médiacritique(s) ». Comme les articles publiés résultent d’un travail collectif, ils ne sont pas signés, sauf cas exceptionnel. Ce magazine est diffusé aux seuls adhérents. Mais on en trouve aussi quelques exemplaires en vente dans une quinzaine de librairies.
Le numéro 17 qui vient de sortir comporte, en quatrième de couverture, une fausse tribune sur la liberté de la presse et le pluralisme de… Michel Onfray : « Pourquoi j’ai décidé de rejoindre Acrimed ». Ce texte humoristique délirant signé Julien Salingue figure aussi sur le site, en date du 26 septembre, voir ici.
Dans ce numéro se trouve plusieurs articles et le très consistant dossier sur « l’économie dans les médias : qui en parle et comment » avec notamment le vrai CV des économistes à gage, ces inévitables panégyristes du marché qui squattent les plateaux de télévision à longueur d’année. Parmi les articles, citons celui sur Michel Drucker, le servile public de France 2, chantre de la police et de l’armée. Mais la palme revient à Causeur et la « terreur féministe, où l’on démonte les pires pratiques du journalisme pour propager un discours rance empreint d’idéologie réactionnaire, la marque de fabrique de l’inénarrable polémiste Elisabeth Levy.
Faut-il s’étonner qu’Acrimed horripile particulièrement les vedettes de l’information télé, les journalistes du Monde, les nouveaux philosophes et bien d’autres ? Le contraire serait inquiétant. Chic pour nous : on peut ainsi voir leur tronche et survoler leur prose médiocre à travers les extraits qu’en donne Acrimed, sans avoir besoin de se les payer en direct et en vrai, nous qui avons mieux à faire que regarder la télé ou lire la presse infâme des chiens de garde !
Il parait même, selon Wikipédia que Philippe Corcuff trouve les analyses d’Acrimed trop « conspirationnistes » à son goût. Incroyable scoop, quoique nous voyons tous ici sur Médiapart que Philippe se laisse trop souvent emporter par la critique des critiques…
Bref. A l’occasion de son vingtième anniversaire, Acrimed vient de lancer une campagne d’adhésions, afin de se renforcer et d’accroître ses actions de critique des médias. Les lecteurs scrupuleux de Médiapart et les mordus du journalisme d’investigation ne manqueront pas d’y concourir !
Sources :
http://www.acrimed.org/Pourquoi-j-ai-decide-de-rejoindre-Acrimed-par-Michel-Onfray
http://www.acrimed.org/Causeur-denonce-la-terreur-feministe-un-attentat-contre-le-journalisme
http://www.acrimed.org/Soutenez-la-critique-des-medias-Adherez-a-Acrimed