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Billet de blog 29 mars 2013

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La collection Pelizaeus d’Hildesheim (2)

Après les objets de l’Ancien Empire égyptien, nous nous intéressons à quelques chefs- d’œuvre du Nouvel Empire (1550-1069 avant JC).

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Illustration 1
Relief représentant Thoutmosis Ier PM 4538

Relief représentant Thoutmosis Ier PM 4538

Ce bas-relief en calcaire, délicatement incisé et peint, représente le pharaon Thoutmosis Ier, père de la célèbre Hatchepsout. Il provient du temple funéraire de Deir el-Bahari élevé par la reine devenue pharaon.  Le roi porte une coiffure composite atef, surmontée de deux hautes plumes, ici en partie détruites. Des cornes de bélier, horizontales et enroulées, supportent  un disque solaire entouré de deux autres cornes de bovidé. Deux grands cobras protecteurs se dressaient de part et d’autre des plumes, tandis que deux autres plus petits sont suspendus aux cornes de bélier. Un cinquième cobra, l’uraeus, gonfle sa collerette hérissée sur le front du roi. Fixée sur le menton par un ruban à peine esquissé, la barbe postiche recourbée suggère que Thoutmosis Ier est représenté ici comme un roi défunt mais déifié. Dans son dos, l’inscription hiéroglyphique lui assure de vivre éternellement comme Rê.

Illustration 2
Stèle du scribe Kaoui PM 1261

Stèle du scribe Kaoui PM 1261

Cette stèle en calcaire que l’on peut dater de la XVIIIe dynastie semble provenir d’Abydos, la ville sacrée censée conserver le tombeau du dieu des morts Osiris. Dans le cintre, l’œil d’Horus oudjat de part et d’autre de l’anneau chen, symboles de protection. Sur le registre supérieur, on voit le scribe Kaoui présenter de l’encens et arroser d’eau pure les offrandes empilées sur la table devant son père défunt et trois autres personnes anonymes. Au registre inferieur, c’est maintenant la fille de Kaoui qui procède à la même offrande devant son père, lequel respire une fleur de lotus. Il est suivi par cinq autres membres de la famille non nommés. La formule rituelle tracée en hiéroglyphes sommaires s’adresse à Osiris, seigneur d’Abydos. Il s’agit donc d’un ex-voto déposé dans la ville sainte exprimant la piétée filiale et personnelle par la dernière femme vivante de la famille.

Illustration 3
Stèle de Mose PM 0374

Stèle de Mose PM 0374

La stèle suivante, également en calcaire, datée de la XIXe dynastie, est toute différente. Elle provient de la ville de Qantir dans le Delta du Nil. Les fouilles ont révélé la résidence et les casernes des rois ramessides. Mose est un militaire de rang moyen qui fait ici son autocélébration tout en honorant le pharaon à qui il doit sa carrière. Sur le registre supérieur, deux scènes sont juxtaposées. A gauche, Ramsès II, garant de l’ordre universel, exerce son rôle cultuel devant une statue du dieu Ptah auquel il offre la Maât. A droite, le roi est accoudé sur un coussin à la fenêtre d’apparition d’où il distribue l’or des honneurs à l’officier Mose. Le pharaon porte le kheprech, la couronne de cérémonie bleue. Au registre inferieur, on voit à gauche un colosse de Ramsès II tel qu’il se présentait à Qantir, coiffé du pschent, la double couronne de Haute et Basse-Egypte. Plus petit, le vrai roi distribue toujours l’or et la subsistance à Mose et au peuple entier. Le texte hiéroglyphique indique le nom de la statue colossale : « Ramsès, aimé d’Amon, soleil des souverains », ce qui en fait tout simplement une divinité.

Illustration 4
Pectoral au dieu Ched PM 5922

Pectoral au dieu Ched PM 5922

Le pectoral est un pendentif en métal précieux, mais pas toujours, assurant la protection magique d’un vivant, puis de la momie, au même titre que les amulettes. Cet exemplaire d’origine inconnue est fait d’or ouvragé, serti d’incrustations en pierres colorées. Le dieu Ched est représenté comme un prince adolescent, portant sur la tempe la mèche de l’enfance. La poitrine est parée d’un large collier et son pagne d’apparat est plus long derrière que devant. Il porte dans son dos un carquois et son arc est accroché à sa ceinture. Le petit protecteur empoigne deux gazelles sauvages et des serpents, tandis qu’il piétine deux crocodiles. Ce dieu sauveur apparait curieusement à l’époque d’Akhenaton, période présumée être monothéiste. Il préfigure les stèles tardives dites d’Horus aux crocodiles censées protéger ou guérir des piqûres de scorpion ou de serpent [1].

Dans un dernier billet il sera examiné quatre autres fleurons de la collection Pelizaeus concernant les périodes ultimes de l’histoire égyptienne. A suivre…


[1] On peut  y voir aussi l’une des origines des saints coptes puis chrétiens combattants  les dragons et autres tarasques. Voir ici une liste des saints "sauroctones" non exhaustive sur wikipedia.

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