Oui, ce qui a été, à mon avis choquant dans la démarche du Président français c'est d'abord d'avoir gommé les vécus des enfants qu'il a "réunis". Je dis "enfants" eu égard à leur mémoire qui n'est aujourd'hui que celle d'enfants, et même de petits enfants,et cela, au risque de confronter des mémoires douloureuses, contrastées, voire même antagonistes.
Son désir, sans doute sincère de réconciliation, ne lui permet pas de l'avaliser et surtout pas de cette façon péremptoire où seul, lui, s'est autorisé à asséner sa lecture limitée, partiale et tendancieuse de l'Histoire des Nations.
Pourquoi n'avoir pas osé réunir de vrais protagonistes de cette Histoire qu'il dit vouloir apaiser?
Non, inviter dans le faste de l’Élysée des descendants de diverses mémoires meurtries, sans leur donner la parole, est déjà un acte de déni, voire même une injonction à tout oublier, tout effacer...
Quand cette "entrevue" s'avère n'être qu'une occasion d'algarade déguisée contre des gouvernements de pays qui ne répondent pas à ses attentes, on a le droit de parler d'instrumentalisation.
Quand, pris dans cette visée tactique que d'aucuns qualifient d'électoraliste, il est allé jusqu'à dénier au peuple algérien son combat pluri-séculaire contre toutes les invasions qu'il a subies pour construire sa nation, il est allé trop loin ...
Là, il a fait une faute qu'aucun Algérien ne lui pardonnera y compris les enfants de Harkis...