Le drame que vit le peuple syrien depuis 1970, a été exacerbé depuis sa révolte contre un régime dictatorial et ce de par diverses interférences étrangères. Ils se retrouvent bombardés tant par les adversaires du régime, en apparence leurs alliés, que par les soutiens du régime. Hypocrisie que de parler de bombardements "ciblés" !
D'où l'exode de ceux qui fuient le risque d'être "des dommages collatéraux" et qui sillonent, entre autres lieux, les rues d'Alger...
De fait, ce qui était un drame qui se résout toujours par un compromis, devient une véritable tragédie d'où l'utilité de rappeler les faits et le méfaits.
Les faits:
Bachar Al-Assad n'a été intronisé comme Président que comme fils de son père, alors que la Syrie était une République et non une royauté.
Son père,Hafez- Al Assad n'a pas gouverné mais a régné sur la Syrie de 1970 à sa mort avec comme instrument de règne le Parti Baas. La répression a été sa seule réponse à toutes les contestations:
- contre les courants musulmans, réprimés au nom de la laicité de la République Syriene. Et oui, la laicité était un des fondements du Parti Baas.
- contre les communistes pour leur contestation de l'adhésion au libéralisme économique.
Sous son règne, il y eut déja une grande vague d'émigrés fuyant la répression. L'Algérie a accueulli nombre de demandeurs d'asiles.
Le soulévement populaire de 2011 dans le sillage de ce qu'on a appellé " le printemps arabe" était politique et pacifique.
Mais ça a dégénéré. Pourquoi?
A mon avis pour trois raisons:
- Parce qu'il a été sauvagement réprimé, c'était dans la logique de ce pouvoir n'acceptant aucune contestation.
-Parce qu'il a été très vite récupéré par d'autres courants d'obédience islamiste ( que la répression a favorisé)
- Parce qu'il a été instrumentalisé depuis l'étranger. Chaques pays, ( USA,France, Turquie,, Russie, Iran, Arabie Séoudite) a vu l'occasion d'instrumentaliser ce mouvement et de l'infléchir au mieux de ses interets.Mais ce fut, et c'est le plus grave, au détriment du projet initial porté par le soulèvement de 2011.
Ce faisant, ils ont brouillé les cartes, affaibli ce mouvement socio politique de contestation légitime et partagée par diverses franges du peuple.
Par leurs interventions, ils ont introduit de nombreux facteurs de division d'ordre ethnique, religieux,idéologique. Du coup, avec ce brouillage, il devient incorrect de parler de guerre civile au sens qu'a ce terme quand dans un même pays deux projets de société s'affrontent.
Ce fût le cas de la guerre de secession aux Etats- unis, le cas lors de la guerre d'Espagne et plus recemment en Algérie lors de cette épouvantable " décennie 90".
A ce propos il serait utile de revisiter cette fameuse décennie qui s'est enclenchée suite à un soulèvement populaire. De fait, ce qu'on appelle "les évènements d'octobre", c'est l'équivalent de mai 68. C'était, comme en 68, une révolte de jeunes, qui criaient leur ras le bol de la vie merdique qu'on leur faisait vivre. La seule différence était dans les revendications. C'est elle qui pointe la différence de classe sociale.
Les jeunes parisiens de 68 étaient logés, nourris et avaient accès à l'école ou à une formation. Leur révolte était légitime contre un système qui les aliénait et empêchait un mieux être, un mieux vivre. Ce n'était pas le cas pour les jeunes algériens qui se sont révoltés le 5 octobre, ils ne voulaient pas un mieux être mais seulement "être", ils ne voulaient pas un mieux vivre mais seulement "vivre". De fait, ce 5 octobre 88, appelé la révolte des jeunes, ne fut pas un coup de tonerre dans un ciel serein.Il fut précédé de nombreuses prémices.
Après la mort de Boumediène suivie d'une apre lutte pour le pouvoir, l'Armée toute puissante a intronisé, en l'absence de conssenssus, "le plus vieux dans le grade le plus élevé" Ce n'était pas un Président, c'était juste un pantin qui a laissé saccagér tout ce qui avait été laborieusement construit d'où cette décennie de luttes éreintantes contre toute les lois assassines, le code infame de la famille, entre autres. Non, la révolte du 5 octobre n'a pas été un coup de tonnère dans un ciel serein. C'était une révolte légitime. Elle a été réprimée de façon sauvage et éhontée avec des abus très graves comme l'utilisation de la torture.
Malgré son engagement solennel à punir les responsables de ces exactions, il a signé une loi amistiant tous ceux qui avaient été impliqués directement ou indirectement dans ces événements !
On peut comprendre après ça, ce qui a suivi. On peut comprendre aussi ce qu'a engendré en Syrie la répression de cette révolte contre un régime abject.
Oui, mon expérience algérienne me permet de comprendre les Syriens. Ceux, très nombreux qui restent dans leur pays, malgré tout et ç'est l'immense majorité du peuple syrien, on l'oublie souvent tant les médias nous focalisent sur une poignée de migrants . pas sur les migrants eux-memes et leurs detresses mais sur les problèmes qu'ils génèrent et qui vont déranger peu ou prou, notre vie bien ordonnée,bien sage,bien chrétiène, la vie à la Filon...
Après ces digréssions, je reviens au sujet de mon article: l'imbroglio Syrien.
Un état des lieux et des faits:
Bachar Assad n'a été intronisé Président que comme fils de son père, alors que la Syrie n'est pas un royaume, mais une République. Il ne s'est même pas donné la peine d'élaborer un programme de gouvernance tant il était assuré d'être " élu".
Vrai,son père Hafez Al Assad n'avait pas gouverné la Syrie, il y avait régné comme un monarque de 1970 jusqu'à sa mort.
Vrai aussi, Hafez El Assad n'a pu régner pendant 30 ans que grace au parti Baas qui se caractérisait par sa particularité dans le Monde arabe, d' afficher la laicité comme un des fondements de sa charte.
Un autre fait à signaler , c'est que toute opposition était réprimée. C'est dans ces années post 1970 que l'Algérie a reçu nombre de réfugiés syriens, demandeurs d'asile. J'ai personellement connu un de ces réfugiés, un médecin ...qui a fini par rentrer chez lui avec ces mots lourds de sens:" l'exil chez vous a été une aubaine mais il m'a donné l'envie de retourner chez moi"
Le soulévement populaire de 2011dans le sillage de ce qu'on a appelé "le printemps arabe" était politique et pacifique.
Pourquoi et comment est t-on arrivé à confisquer à ce peuple le droit minimal de décider de sa vie.
Ce qui évident:
- c'est qu'un mouvement pacifique de contestation du pouvoir a été réprimé.
- c'est qu'il a été très vite récupéré, à cause même de sa répression
-c'est qu'il a été instrumentalisé depuis l'étranger. Chaque pays,( USA,France,Turquie, Russie,Iran, Arabie Séoudite) avait un interêt direct ou indirect à l'explosion de la Syrie, ça parait évident.
Je suis convaincue que le peuple Syrien sent ce danger.
Oui, il y a un danger avec tous ces "va t'en guerre" tout azimuths !
Il n'est qu'a lire le blog de cet "historien", un certain Filiu, qui, assis confortablement dans son bureau ou salon, comptabilise l'effet des bombes déversées par les russes ou celles de ses amis comme s'il s'agissait d'un tir à l'arc dans une foire. Comment un Universitaire peut-il approuver un bombardement?
Il me fait honte en tant qu' universitaire.