Depuis mercredi, le slogan:"je suis charlie"a tout de suite fait florès, ce que l'intransigent Wolinsky aurait sans doute raillé d'un trait de plume incisif.
Que veut dire ce slogan? A t'il le même sens pour chacun d'entre nous? Assurément non et c'est peut être à partir du vrai sens donné par chacun à ce slogan, en dehors du suivisme émotionnel, que peut se dessiner la solidarité avec ce journal qu'on a voulu assassiner.
Que chacun s'interroge là dessus et peut-être s"enclenchera enfin un vrai débat idéologique absolument nécessaire. Pour moi, par exemple, dénoncer par la dérision, la morale insidieusement oppressive que charrient les religions, est une oeuvre de salubrité publique.Elle déculpabilise et désalienne les individus, pris, à leur corps et âme défendant dans une culture sucée au sein de leur mère qui les a fait vivre, certes, mais les engluent dans ses rets.
Que veut dire la Liberté de conscience, principe inscrit dans nombre de Constitutions d'inspiration démocratique, si dans les faits; elle n'est référrée qu'à des groupes, des communautés mais non vraiment à des citoyens individualisés?
Oui ! Quel sens a la liberté de conscience si l'individu se voit, de fait, assigné à résider sa vie durant, dans la chapelle, le temple, la synagogue ou le minbar de ses aieux? Et, celà, quand bien même, parvenu à l'âge adulte, il ne croît plus à aucun de ces Dieux?.
Quel sens a la notion laîque de citoyenneté individuelle si de fait, on te renvoie sans cesse à une appartenance "communautariste d'origine"quand bien même tu as construit, toi même, une identité métissée mais néanmoins républicaine et citoyenne?
C'est cette liberté de conscience individuelle que défendaient les caricaturistes assassinés, en dénonçant les diverses ignominies de toutes les religions,.et aussi, bien nombre de dérives sexistes, xénophobes et ultralibérables..
.C'est trahir tous ces potes que d'accepter que leurs combat soit utilisé et perverti par ceux que, de leur vivant, ils vilipendaient de leurs traits rageurs et entre autres, les lépénistes et apparentés de touts bords, tous ceux qui attisent de pseudo "conflits identitaires".
A mon avis s'il y a un hommage à rendre à toute cette équipe de Charlie Hebdo c'est de lancer un vrai débat autour de ces questions sociétales, la fameuse idée de Chirac, "la fracture sociale" est une entrée plus pertinente que les notions archaiques de "valeurs intrésèques et perennes" ou autres conneries du même acabit.
Oui le debat à enclencher est autour de la citoyenneté. Que veut dire être citoyen français aujourd'hui.? Qu"est ce que çà implique ? De la part de l'individu mais aussi de l'Etat Républicain.Telle est la vraie question.
Pour rester dans l'actualité: comment la République va t'elle gérer d'avoir nourri en son sein trois criminels qui, non seulement ont défié la loi, comme tout criminel mais l'ont fait aussi, au nom d'une idéologie réprouvée, un dogme religieux.
Bien qu'il n'y ait aucune commune mesure de comparaison, il me parait utile de rappeler ce qu'a vécu le peuple algérien quand un Parti fascisant est monté à l'assaut de la République pour lui substituer un ordre de gouvernance archaique.Il a visé d"emblée les réfractaires de l'ordre: intellectuels, syndicalistes, communistes, journalistes, artistes...Pas inutile non plus de rappeler aussi le silence assourdissant de la "communauté internationale".
On a vécu tout celà à huis clos? Il a fallu que ce mouvement fascisant en arrive aux massacres réitérés de villageois pour que l'opinion internationnelle daigne s'en émouvoir !
Nul n'a dit: "je suis algérien". Et pourtant, à postériori, on peut dire que ce fût, là, le premier essai de cette mouvance islamo fasciste.
Autre précédent qui lui, par contre est exactement du même type, à un degré encore plus fort.C'est celui qu'a vécu la Norvège, l"acte meurtrier du fameux Anders Breivik qui a causé la mort de 77 personnes.
Lui aussi était inspiré par des "motivations religieuses". Son acte, il l'a commis au nom de la Bible.
C'est sans doute pour celà que les familles des 77morts assassinés n'ont pas eu droit à la sollicitude de la Communauté européenne....