L'affaire des Panama Papers aura confirmé, une fois de plus, l'implication des banques, ou tout au moins certaines d'entre elles, dans des montages financiers favorisant l'évasion fiscale, voir constitutifs de fraude fiscale.Tout le monde s'en émeut, même si certains ont pu, dans le passé, participer à ces mouvements d'évasion (pardon d'optimisation) fiscale, tels l'actuel président de la Commission Européenne alors qu'il était ministre du Luxembourg.Ce qui est véritablement consternant dans ce type d'affaire, c'est de constater que, à la tête de ces établissements bancaires, se trouvent des énarques ou d'anciens fonctionnaires de l'Inspection Générale des Finances (IGF), et ce d'autant plus que ce n'est pas la première fois que l'on peut noter ce genre de dérive ( https://blogs.mediapart.fr/hugues-lemaire/blog/100215/swissleaks-hsbc-igf-meme-combat ).Et cela est d'autant plus choquant qu'il s'agit là de ceux qui ont pu se forger une expérience professionnelle particulière, en participant à un service dont l'une des missions est d'entretenir " une intense activité de coopération internationale dans le domaine du contrôle et de l'audit, de la gouvernance budgétaire et financière et de l'évaluation des politiques publiques". Expérience professionnelle qui leur permet, dès lors qu'ils sont passés de l'autre côté de la barrière, de mettre en place une ingénierie financière particulière pour pratiquer eux-mêmes ce qu'il ont contrôlé dans le passé. Ce qui est choquant, c'est également de constater le silence assourdissant auquel s'astreignent ceux qui, précisément, devraient être les premiers à sanctionner ce type de comportement, à savoir les membres du gouvernement et les membres ou anciens membres de l'Inspection Générale des Finances.Quand l'un des membres du gouvernement, à savoir Emmanuel MACRON, remplit à la fois les deux qualificatifs, puisqu'il est ministre de l'Economie et ancien inspecteur général des finances, on peut s'inquiéter de connaitre les véritables raisons de ce silence.Peut-être le fait que l'épouse de Frédéric Oudéa , directeur de la Société Générale ,soit issue de la même promotion de l'ENA que notre jeune ministre de l'économie est-il pour quelque chose dans ce manque de réaction. On peut également s'inquiéter de constater qu'un corps constitué pour la bonne application de la loi fiscale donne autant de contributeurs à la pratique de la fraude fiscale.Est-ce à dire que le terreau de l'IGF n'est bon qu'à produire de mauvaises plantes? Il est urgent de nous démontrer le contraire.
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Billet de blog 11 avr. 2016
L'IGF, TERREAU DE LA FRAUDE FISCALE?
Chaque fois qu'un scandale financier éclate, il est intéressant de voir qui est à la tête des établissements fraudeurs. Et trop souvent, on y retrouve des anciens Inspecteurs des Finances, sans que la classe politique n'y trouve à redire. Une perte de crédibilité pour ce service et pour ses membres.