Ce documentaire d’Olivier Steiner et d’Assia Khalid, est né de la curiosité d’Olivier Steiner, contacté en octobre 2015 par un jeune iranien suite aux attaques du Camp Liberty en Irak, qui ont provoqué la mort de 23 personnes. Ce jeune membre de la résistance iranienne, dont les parents et proches se trouvent au camp Liberty, a prié Olivier Steiner de relayer l’information, c’est ainsi que ce document a pu voir le jour.
Les « voix » du documentaire appartiennent à des personnalités telles que Françoise Héritier, anthropologue féministe, Marie Lorette Guilloux, citoyenne d'Auvers-sur-Oise, Rama Yade, ancienne secrétaire d'Etat chargée des Affaires étrangères et des Droits de l'homme, Behzad Naziri, ancien journaliste iranien exilé en France, François Colcombet, Président de la Fondation d'études pour le Moyen-Orient, Elham Zandjani, résistante iranienne et membre du CNRI, ainsi que Shaghyegh Azimi, Parnian Saramad, et Elaheh Arjmandi, résistantes et membres de la diaspora et une interview exceptionnele Maryam Radjavi, la présidente élue du CNRI,
Ces personnalités ont notamment évoqué le statut des femmes en Iran, qui luttent depuis des décennies pour leurs droits, avec par exemple les manifestations de 1979 contre le voile et le tchador obligatoire, réprimées par les agents du régime. Maryam Radjavi explique qu’« En Iran, la dictature est fondée sur la misogynie. Le régime iranien a une idéologie machiste et inhumaine. Dans leurs lois, la femme est la moitié de l’homme. ». Elle a ajouté que selon elle, les femmes sont la réponse finale aux intégristes et elles renverseront les mollahs, qui les ont beaucoup fait souffrir.
Les intervenants ont également mentionné l’importance de l’éducation, comme l’a souligné Françoise Héritier, et de l’implication de la jeune génération, comme l’a ajouté Rama Yade.
Behzad Naziri a expliqué les difficultés rencontrées à ce niveau : « J’avais arrêté mes études, c’était la géologie et, la géologie, ça s’acquiert sur le terrain, donc j’étais rentré au pays et Khomeiny avait donné l’ordre de fermer les universités, donc pendant trois ans les universités étaient fermées, c’était sa révolution culturelle à sa manière. Il disait, parce que ces mouvements, disons démocrates, faisaient des nids dans les universités pour attirer la jeunesse. Bref, donc moi je me suis trouvé dans une situation où je ne pouvais plus avoir d’études universitaires… »
Plusieurs intervenants ont souligné le travail acharné mené par Mme Radjavi dans son combat pour la liberté et la laïcité et son engagement envers les femmes.
L’accent a également été mis sur les relations de l’Iran avec la France et la position immorale de l’Occident, comme l’explique Rama Yade : « Parce qu’il y a une prédation économique sur les marchés iraniens et tout le monde fait semblant de ne rien voir et les médias français diffusent maintenant à des heures de grande écoute des reportages sur l’Iran nouveau, le tourisme, l’Iran antique, les femmes tellement libérées, des choses comme ça. C’est juste ahurissant. C’est un exercice schizophrénique qui fait peur. »
Plusieurs participants sont revenus sur l’extrême violence qui sévit depuis des années dans le pays, comme en témoignent Behzad Naziri, qui raconte les répressions envers les manifestants pacifiques et les journalistes comme sa sœur, employée par la télévision iranienne et exécutée à seulement 24 ans, et Elham Zandjani, blessé par grenade, qui raconte les atrocités commises à Ashraf en vue d’éliminer les membres de la Résistance.
Maryam Radjavi explique que Rohani est le président des mollahs avec un masque de modération, et que 2300 personnes ont été exécutées en trois ans de mandat. Pour elle, « Il n’y a pas de différence entre la vision de Daech et la vision du régime des mollahs. Aujourd’hui, le régime des mollahs et ses milices brutales interviennent en Syrie, en Irak et dans d’autres pays au Moyen-Orient et c’est aussi ce régime qui a préparé le terrain pour la création et le développement de Daech. »
Le documentaire comprend également des notes d’espoir, par exemple à travers les propos de Parnian Saramad : « La vie ce n’est pas ça, la vie ce n’est pas le régime des mollahs qui a tué autant de monde, qui toujours continu aussi de tuer, hier encore il y a une personne qui a été pendue publiquement, L’Iran ne peut se résumer à cela. Il faut montrer aux jeunes qu’on peut lutter contre ce régime. »
Le mot de la fin est de la dirigeante de la résistance iranienne, qui porte l’espoir dans son combat. Maryam Radjavi développe ses projets pour un Iran de demain fondé sur l’égalité, le respect des libertés, celui des droits humains.